Message de la gouverneure générale à l’occasion de la Journée internationale des Inuits

Le 7 novembre 2021

OTTAWA — Je suis une fière Inuite, née au Nunavik, au Québec, dans l’Arctique canadien. On compte environ 15 000 Inuits répartis dans 15 communautés du Nunavik.

L’histoire de ma vie est étroitement liée à l’amour que je porte à ma langue maternelle – l’inuktitut – et aux traditions de mon peuple, les Inuits. Mes souvenirs d’enfance me transportent à l’époque où la terre et l’eau assuraient notre subsistance, que ce soit par la chasse, la pêche ou la cueillette. Certains de mes plus chers souvenirs remontent aux moments où nous étions allongés sur un lit de branches d’épinette et de peaux de caribou, dans nos tentes le long de la rivière George, à écouter le chant matinal des oiseaux et les aboiements des chiens qui jouaient dans la neige. Que de beaux souvenirs de mes jeunes années.

Mais comme toute histoire, la mienne aussi a comporté des chapitres sombres. Ces chapitres concernent les profondes atteintes du colonialisme sur l’inuktitut et le mode de vie traditionnel des Inuits, ou encore le fait que la réalité de mes premiers souvenirs heureux soit absente de l’histoire du Canada. 

Malgré tout, l’adversité nous rend souvent plus forts, et les Inuits de l’Arctique canadien ont trouvé des façons d’aller de l’avant. Nous avons par exemple travaillé ensemble pour créer le Nunavut, un nouveau territoire pour les Inuits. Et nous avons cherché à promouvoir la compréhension et la guérison, avec la conviction que nous ne devons pas relâcher notre désir de changement positif et que nous devons nous réapproprier nos valeurs traditionnelles et nos droits ancestraux. Nous sommes déterminés à faire connaître une culture et une langue qui reflètent le dynamisme de ma jeunesse. Je suis réconfortée de constater que nos histoires commencent à se faire voir et entendre, grâce à la musique, à l’art, à la littérature, à la recherche, à la gérance de l’environnement, aux nouveaux mécanismes de gouvernance et aux nouvelles perspectives sur l’histoire du Canada.

Lorsque j’ai été appelée à devenir gouverneure générale – la première personne autochtone à occuper ce poste – j’ai ressenti une grande satisfaction de savoir que j’allais pouvoir parler haut et fort de ma vie et de mes expériences, que j’allais pouvoir parler des Inuits et des autres peuples autochtones, et que j’aurais l’occasion de partager tout cela avec les Canadiens et les Canadiennes. Être une gouverneure générale inuite qui est la gouverneure générale de toute la population canadienne est une responsabilité que je ne prends pas à la légère.

À mesure que le Canada chemine sur la voie de la réconciliation, nous devons tous et toutes faire notre possible pour reconnaître et affronter les chapitres les plus sombres de notre histoire collective – ceux qui montrent le vrai visage de notre histoire. La réconciliation est un mode de vie, un processus qui nécessite un dévouement de tous les instants. Je ne suis pas ici pour vous dire que ce sera facile. Mais je suis ici pour dire que c’est nécessaire.

En cette Journée internationale des Inuits, je me sens enthousiasmée par les perspectives d’avenir qui s’offrent à nous et par la façon dont nous évoluons, ensemble.

Mary Simon

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