Les Prix d’histoire du Gouverneur général

Prix d’histoire du Gouverneur général — récipiendaires 2021

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Michel Blades Bird
Ranch Learning Centre, Lamont (Alberta)

En tant qu’enseignante ayant œuvré avec une population à risque composée de jeunes Autochtones, Michel Blades Bird élabore des projets fondés à la fois sur l’engagement des élèves et l’établissement de relations positives, mais aussi sur l’enseignement. L’initiative

Keeping Tobacco Sacred veut rétablir le lien entre le territoire, la culture et la langue pour les jeunes qui sont sous la tutelle de l’État. En tant que réponse personnelle et professionnelle aux 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation, ce projet reconnaît le génocide culturel des peuples autochtones qui a été perpétré dans le système des pensionnats.

Les élèves suivent les différentes étapes de la culture, du séchage et de la préparation du tabac pour les cérémonies. En revenant aux pratiques de culture traditionnelles, les élèves se font une meilleure idée du temps qu’il faut pour faire pousser une plante et de l’influence des humains sur la nature, du concept de wahkohtowin (interrelativité des choses) et de la réflexion qui doit nous animer lorsque l’on demande aux Aînés de prononcer une prière. Ce cycle et ce processus, du début à la fin, et les connaissances que les jeunes en retirent, deviennent des acquis pour des jeunes qui sont déconnectés ou absents de leur communauté, de leur culture et de ses enseignements. L’initiative Keeping Tobacco Sacred favorise des choix de vie sains, le miyopimâtisowin — la vie bonne — et la découverte de son identité grâce à un apprentissage ancré dans le territoire.

Jacqueline Cleave
École Laura Secord School, Winnipeg (Manitoba)

L’enseignante au primaire, Jacqueline Cleave, désire aider ses élèves à donner un sens au monde qui les entoure. Elle souhaite les doter des compétences et des connaissances dont ils ont besoin pour devenir plus tard des citoyens engagés. Jacqueline Cleave a mené un projet pour rendre les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation plus accessibles aux jeunes. Les élèves de trois classes, qui ont travaillé ensemble pendant une période de deux ans, ont exploré ces appels à l’action, étudié les enjeux abordés et les ont réécrits dans une langue facile à comprendre pour les jeunes de leur âge.

Les élèves ont visité le Musée canadien pour les droits de la personne, parlé à des leaders autochtones et mené leurs propres recherches pour en savoir plus sur l’histoire et le legs de la colonisation et des pensionnats autochtones, et pour mieux comprendre ce besoin de réconciliation. À la fin du projet, les élèves ont publié un livre, Answering the Calls: A Child’s View of the 94 Calls to Action, qui propose des textes originaux et faciles à lire pour les enfants, ainsi que des œuvres d’art et des poèmes des participants.

Cette occasion d’en apprendre plus sur la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, de passer une année à étudier ses constatations et de produire une ressource à l’intention des écoles et des bibliothèques a donné aux élèves et à leur communauté scolaire la chance de s’engager concrètement sur la voie de la réconciliation.

Judette Dumel
École secondaire publique Louis-Riel, Ottawa (Ontario)

Les élèves de 7e année de Judette Dumel ont été conviés à découvrir l’importance de l’immigration dans l’histoire canadienne plus particulièrement de la diaspora afro-canadienne. Composé de nombreuses activités variées, le projet incitait, en autres, les élèves à rédiger un récit biographique portant sur un personnage historique de la diaspora afro-canadienne. Publiées sur Book Creator, ces œuvres étaient partagées avec d’autres écoles en vue de promouvoir l’ouverture et la discussion. Les liens étroits entre l’art et l’histoire étaient également explorés au travers des représentations des hommes et des femmes provenant de la diaspora afro-canadienne. Portant un regard attentif aux symboles et aux compositions, les élèves s’inspiraient de leurs nouvelles connaissances afin de créer de leurs propres affiches. La classe de Dumel est devenue au cours de l’année un lieu de rencontre où les membres de la communauté ont été invités à partager leurs expériences et témoignages.

C’est par l’exploration du concept d’allié que le projet a culminé, exploration aidant les élèves à mieux connaître les actions citoyennes permettant de soutenir les communautés marginalisées. Pour Dumel, ces thèmes sont incontournables, car leur étude est nécessaire afin que les élèves reconnaissent les stéréotypes sociaux et prennent conscience de l’importance de l’ouverture et de l’entraide.

Kelly Hiebert
Westwood Collegiate, Winnipeg (Manitoba)

Kelly Hiebert propose un environnement d’apprentissage où les élèves sont encouragés à utiliser les connaissances historiques pour remettre en question, interroger et discuter des problèmes qui concernent le monde contemporain. La Westwood Historical Society, une organisation scolaire dirigée par Hiebert et ses élèves du Westwood Collegiate, a produit un documentaire sur la montée de la haine et de l’antisémitisme au Canada. Le projet, axé sur les voix et points de vue des jeunes, a donné aux élèves l’occasion de réfléchir à l’histoire et de discuter d’enjeux qui accablent le pays encore aujourd’hui.

L’exploration des élèves reposait sur des entrevues avec neuf survivants de l’Holocauste, dont les témoignages font partie du film. Les élèves ont également échangé avec des historiens, des experts en éducation et des théologiens, et tissé des liens avec plusieurs organisations afin d’en apprendre davantage sur l’histoire et le legs de l’Holocauste. En étudiant les injustices sociales et en discutant d’exemples d’intolérance récents, les élèves ont acquis une meilleure compréhension de la démocratie et un désir de protéger l’humanité. Ce documentaire immortalise les témoignages des survivants et constitue une ressource éducative précieuse pour d’autres élèves, qui saura les inspirer à défendre les droits de la personne.

Denise LeBlanc
École du Grand-Pavois de Saint-Yves, Rimouski (Québec)

C’est avec l’intention de sensibiliser ses élèves de 5e et 6e année primaire aux événements entourant l’Holocauste ainsi qu’aux concepts d’antisémitisme et de racisme que Denise LeBlanc a construit son projet. Élaborer en collaboration avec l’École en réseau, le musée de l’Holocauste Montréal ainsi que la Fondation Monique Fitz-Back, le projet le Cœur d’Auschwitz invitait les élèves à se familiariser avec un moment sombre de l’histoire tout en faisant ressortir des exemples d’empathie et d’entraide.

Se déroulant sur l’année entière, les élèves ont tiré profit des technologies afin d’amorcer le projet par une visite virtuelle du Musée de l’Holocauste. Les élèves y ont examiné une importante pièce de collection, le Cœur d’Auschwitz, un livret en forme de cœur qui avait été offert comme carte d’anniversaire à Fania Fainer, une survivante de l’Holocauste, alors qu’elle était à Auschwitz. C’est en découvrant l’histoire derrière cet objet que les élèves ont décidé de créer leurs propres versions et de les offrir à la survivante qui avait fait le don de l’original. Tout en poursuivant ce projet, les élèves ont rencontré tant des acteurs du monde muséal venant démystifier leur rôle que des survivants de l’Holocauste venant témoigner des horreurs vécues.

Tout au long du projet, LeBlanc favorisait les moments de réflexion et de discussion nécessaires pour que les élèves tissent des liens entre le passé et le présent et développe leur empathie historique.

Mark Perry
École secondaire Hampton, Hampton (Nouveau-Brunswick)

La philosophie d’enseignement de Mark Perry est de développer des environnements inclusifs et stimulants où les élèves peuvent apprendre à travers une expérimentation authentique du monde réel. Pendant plus d’une décennie, Perry, a guidé des élèves de la 1re à la 12e année du district scolaire sud anglophone dans le cadre de divers projets de recherche commémoratifs. Il a proposé à ses élèves de mener des recherches sur des moments clés de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale et de raconter les histoires des soldats et des vétérans de leur communauté. Afin de rédiger ces textes narratifs et ces biographies, les élèves ont analysé et interprété des centaines de sources primaires et interviewé plus de 60 anciens combattants de leur région. Leurs récits ont été publiés dans des livres et présentés dans des films documentaires. Les élèves ont notamment rédigé des biographies de plus de 180 personnes du Nouveau-Brunswick et du territoire Wabanaki.

Grâce à ce travail d’enquête authentique sur l’histoire, les élèves de Perry ont développé leurs capacités de réflexion historique et amélioré leur compréhension générale de la participation des Néo-Brunswickois aux deux guerres mondiales. Ce projet constitue indéniablement une contribution substantielle à la compréhension globale de l’histoire du Nouveau-Brunswick.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence des programmes communautaires

Semá:th X̱ó:tsa : Sts’ólemeqwelh Sx̱ó:tsa
Sumas Lake : Great-Gramma’s Lake

Le Reach Gallery Museum, Abbotsford (Colombie-Britannique)

En 2020, le Reach Gallery Museum a établi un partenariat multidisciplinaire avec des leaders de la communauté Stó:lō et des gardiens du savoir de la Colombie-Britannique afin de revendiquer l’histoire et le souvenir d’un lac qui s’étirait entre la ville actuelle d’Abbotsford et Chilliwack, en Colombie-Britannique.

Pendant des millénaires, le lac a été au cœur de la vie culturelle, spirituelle et physique des occupants de la région, le peuple Séma:th de la nation Stó:lō; cependant, il y a un siècle, un réseau de canaux, de digues et de stations de pompage a été mis en place pour intensifier l’activité agricole dans la région. Le drainage du lac a eu, et continue d’avoir, des conséquences dévastatrices sur la vie et les moyens de subsistance du peuple Séma:th et d’autres communautés autochtones.

Cette initiative, intitulée Semá:th X̱ó:tsa: Sts'ólemeqwelh Sx̱ó:tsa / Sumas Lake: Great‑Gramma’s Lake, a abouti à la production d’un certain nombre de ressources facilement accessibles destinées aux éducateurs, aux étudiants et au grand public. Un livre d’histoire pour enfants, aux formats imprimé et numérique, a été distribué aux districts scolaires locaux. Une exposition au Reach Gallery Museum a présenté le livre pour enfants et a inclus un enregistrement de la prononciation avec un expert de la langue halq'eméylem. Une vidéo en ligne et des trousses de ressources ont permis de toucher d’autres publics pendant la pandémie. À l’aide de la mémoire et de l’histoire, ce projet collaboratif évoque une époque où le lac était vivant et invite le public à réfléchir aux répercussions du colonialisme dans leur communauté.

Écrire sa vie!
L’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
Montréal (Québec)

Alors qu’en mars 2020 la pandémie de COVID-19 frappe de plein fouet le Canada et force le confinement de sa population, l’écrivaine et journaliste Janette Bertrand C.C., C.Q., profondément touchée par le sort et l’isolement des aînés, imagine une activité stimulante pour qu’ils rédigent leurs mémoires tout en laissant une trace de ce moment charnière de notre histoire.

Pour développer son projet, Bertrand sollicite l’aide de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, déjà reconnu pour son expertise à promouvoir de saines habitudes liées au vieillissement. Rapidement, l’Institut se donne pour mission de concrétiser l’idée. Le projet Écrire sa vie! est ainsi développé et diffusé auprès des aînés. Pour les guider dans la rédaction de leur autobiographie, une première série de capsules vidéo animées par Bertrand est diffusée sur Internet et via la station de télévision MAtv. Les ateliers d’écriture proposés permettent un accompagnement rassurant pour les participants. Ces derniers sont encouragés à consulter leurs proches pour effectuer leurs recherches et à solliciter l’aide des plus jeunes générations pour assimiler les aspects plus laborieux liés à la technologie. Grâce à cet exercice qui sollicite à la fois mémoire, réflexion et échanges, bon nombre d’aînés traversent le confinement en se sentant moins seuls.

Au terme du projet, plus de 2 000 autobiographies sont déposées. Une seconde série de capsules vidéo animée par Bertrand est lancée. Elle y présente des extraits de récits des auteurs en les regroupant sous différents thèmes. Écrire sa vie! est reconnu en 2020 par le Musée de la Civilisation de Québec comme un legs significatif pour son projet muséal Documentez la pandémie. Le Musée fait également l’acquisition d’autobiographies qui sont à présent conservées dans ses collections pour la postérité.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence des programmes en musées : histoire vivante!

Printed Textiles from Kinngait Studios
Textile Museum of Canada et West Baffin Eskimo Cooperative
Toronto (Ontario) et Kinngait (Nunavut)

L’exposition de 2019–2022 Printed Textiles from Kinngait Studios raconte l’histoire méconnue d’un groupe d’artistes et de graveurs inuits qui ont produit une collection de textiles aux motifs audacieux à Kinngait, au Nunavut, dans les années 1950 et 1960, une période de transformation sociale qui a modifié en profondeur le lien avec la langue traditionnelle et la relation avec le territoire.

Alors que l’exposition était fermée aux visiteurs pendant plusieurs mois en raison de la pandémie de COVID-19, le Textile Museum of Canada s’est attaché à la faire découvrir au public grâce aux technologies numériques. La visite virtuelle de l’exposition, ainsi qu’une application proposant des entrevues avec des artistes de Kinngait et des images de leurs œuvres, et soulignant différents aspects de la culture inuite, permettent d’élargir la portée de l’exposition.

Le projet, conçu et présenté de façon à mettre à l’avant-plan les voix, l’expertise et l’engagement des Inuits, est le fruit d’un partenariat du Textile Museum of Canada avec la West Baffin Eskimo Cooperative, rendu possible grâce à la collaboration de la communauté de Kinngait. Il a favorisé des projets de recherche bénéficiant à toutes les parties et donné lieu à des programmes éducatifs et au lancement d’une exposition itinérante. Des artistes modernes de Kinngait et d’autres régions du Nunavut ont eu l’occasion de discuter de la pertinence encore actuelle de ces tissus imprimés et de leur importance dans l’histoire du patrimoine culturel inuit.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour la recherche savante

Dammed: The Politics of Loss and Survival in Anishinaabe Territory
Brittany Luby
Guelph (Ontario)

Dans Dammed: The Politics of Loss and Survival in Anishinaabe Territory, Brittany Luby nous propose une représentation vivante et opportune du legs du colonialisme touchant les corps, les terres et les vies des peuples autochtones. Son analyse de la région du Traité no 3 dans le nord-ouest de l’Ontario met l’accent sur un secteur généralement considéré comme accessoire dans les prises de décision et le récit historique. Le portrait qu’elle brosse du développement hydroélectrique d’après-guerre remet fortement en question le récit dominant sur la prospérité universelle au Canada, après la Seconde Guerre mondiale.

Le livre est passionnant et accessible, il s’inspire de recherches exhaustives reposant sur des sources orales et écrites, et représente une contribution précieuse à l’histoire de l’environnement, à l’histoire des femmes et aux études autochtones. Dans le cadre de son projet d’écriture, Luby révèle les nombreuses façons dont les Anishinabe de la réserve indienne Dalles 38C (qui ont contribué à ses recherches) ont été freinés dans leurs efforts pour assurer leur autonomie économique face à la prépondérance des intérêts des non-Autochtones de la région.

Lorraine Cobiness, chef de la nation Anishinaabe Niisaachewan, écrit dans l’avant-propos : « Lorsque nous enseignons l’histoire, nous établissons des bases communes pour installer le processus de la réconciliation. » Pour cette raison, Dammed constitue non seulement un travail savant exemplaire, mais mérite aussi d’être lu et étudié par des publics qui vont bien au-delà de la communauté de l’histoire.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour les médias populaires : Le Prix Pierre‑Berton

Murray Sinclair, C.C., M.S.C.
St. Andrews (Manitoba)

L’honorable Murray Sinclair est un ancien avocat, juge et sénateur canadien, et il est actuellement chancelier de l’Université Queen. Membre de la Première Nation Peguis du Manitoba, le juge Sinclair a été président de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada de 2009 à 2015, une enquête qui a fait appel à des milliers de témoins autochtones afin de mettre en lumière les abus perpétrés contre les Autochtones dans la société canadienne, et plus particulièrement dans le réseau des pensionnats. Le travail du juge Sinclair visant à mieux faire connaître ce volet de l’histoire sombre et difficile du Canada, et son engagement à s’inspirer des erreurs du passé pour bâtir un avenir meilleur, a contribué à revaloriser des vérités oubliées et cachées de notre histoire.

Le travail combiné du juge Sinclair et de la Commission de vérité et de réconciliation a eu une portée et une envergure considérables, puisqu’il a permis de constituer des archives historiques uniques qui documentent les expériences de plusieurs générations d’Autochtones. Ces récits, qui se déclinent sous plusieurs formes, donnent une voix aux douleurs et à la peine des survivants, mais également à leur résilience et à leur désir de renouvellement. En outre, le travail de la Commission, avec ses 94 appels à l’action, force la création d’une nouvelle trame narrative nationale. La mise en œuvre de cette mission par Sinclair a donné lieu à une transformation profonde de la façon dont les Canadiens comprennent l’histoire de notre pays, tout en traçant la voie vers un avenir reposant sur le respect, la réciprocité et les bonnes relations. Ce travail sur l’histoire, comme du juge Sinclair nous l’a montré, est essentiel à cet impératif de réconciliation.

Prix d’histoire du Gouverneur général — récipiendaires 2022

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Cynthia Bettio
Our Lady Queen of the World Catholic Academy, Richmond Hill (Ontario)

Cynthia Bettio est reconnue parmi ses collègues pour sa connaissance de la pédagogie, son leadership et sa créativité, mais également pour avoir conçu des projets qui ont des applications dans le monde réel et qui procurent aux élèves des avantages concrets. Les élèves de Cynthia ont entrepris un projet d’un an visant à enquêter sur l’histoire canadienne de 1914 à aujourd’hui, par le prisme des groupes traditionnellement sous‑représentés, notamment les Autochtones, les Canadiens racialisés et les femmes. Le contenu du cours était divisé en six périodes historiques et les élèves se sont penchés sur chaque période à partir du point de vue d’un groupe minoritaire différent. Pour chaque période, les élèves élaboraient leurs propres questions d’enquête, s’exerçaient à appliquer l’un des six concepts de la pensée historique à leur recherche et produisaient une courte vidéo où ils réfléchissaient à leur processus d’apprentissage.

Les élèves ont également créé un jeu de cartes pour chaque période, inspiré des cartes Snapshots in Time développées par Lindsay Gibson, Catherine Duquette et le Critical Thinking Consortium. Pour chaque carte, les élèves devaient choisir un événement ou un personnage à mettre en lumière, présenter de façon concise et inspirante son importance dans l’histoire, trouver des images de sources primaires pour représenter le sujet traité et concevoir une carte numérique. Les élèves ont ensuite collaboré avec un partenaire communautaire, STEM Minds Inc., pour programmer et élaborer un jeu en ligne au moyen des 700 cartes créées. Grâce à ce projet, les élèves ont pu combiner la rigueur du travail historique à l’innovation de la conception d’un jeu, et ainsi profiter d’une expérience d’apprentissage stimulante et authentique.

Natasha Camacho
École St. Catherine’s Elementary School, Halifax (Nouvelle-Écosse)

Afin de souligner le Mois de l’histoire des Noirs, Natasha Camacho et ses élèves ont étudié la vie et les réalisations de plusieurs figures marquantes afrodescendantes du Canada d’hier et d’aujourd’hui. On a porté une attention particulière à un homme méconnu, le docteur Clement Ligoure, premier médecin noir de la Nouvelle-Écosse et acteur important de la campagne de secours initiée pour venir en aide aux blessés de la funeste explosion d’Halifax survenue en 1917.

La classe de Natasha a voulu, en effectuant une recherche historique approfondie, lever le voile de mystère entourant ce personnage associé à l’histoire de leur ville. Les enfants ont rapidement constaté que le docteur Ligoure avait habité et pratiqué son métier à deux pas de leur école. Ils ont entrepris de rendre compte de leurs découvertes en réalisant différents projets d’écriture, en utilisant les arts plastiques et en réalisant une vidéo informative qu’ils ont présentée à leur école. En partageant ainsi leurs apprentissages, ils ont constaté avec beaucoup d’étonnement que leurs familles et les gens de leur milieu n’avaient, pour la plupart, jamais entendu parler de ce personnage marquant de leur histoire.

Dans un souci de faire rayonner leur travail et leurs découvertes en dehors de la salle de classe, mais aussi d’exercer leurs responsabilités citoyennes, les élèves de Natasha ont écrit une lettre qu’ils ont fait parvenir au maire de la ville afin que la municipalité reconnaisse à sa juste valeur le legs laissé par Clement Ligoure. Dans cette lettre, l’idée d’ajouter une plaque honorifique devant la maison du docteur a été proposée. Le maire a répondu à leur missive et la proposition des élèves a été transférée à un comité patrimonial de la ville qui examinera la requête soumise. Même s’ils n’avaient que six ou sept ans au moment de réaliser leur projet, les élèves de Natasha Camacho ont participé activement à leur apprentissage et ont senti qu’ils pouvaient faire une différence positive dans le monde qui les entoure.

Carla Cooke et Tracey Salamondra
Hartney School, Hartney (Manitoba)

Carla Cooke et Tracey Salamondra ont conçu un projet interdisciplinaire et communautaire pour leurs élèves de 11e année les amenant à se pencher sur les histoires de leur collectivité rurale. Au cours du premier trimestre, leurs huit élèves ont travaillé étroitement avec le Elgin & District Historical Museum, à proximité de leur école, pour en apprendre davantage sur le processus de l’historien, et notamment sur le travail de recherche, l’histoire orale, l’étude des faits et des artéfacts, et le recours aux concepts de la pensée historique. Les élèves ont ensuite lancé un appel public pour rencontrer et interviewer des membres de la collectivité, et recueillir leurs histoires.

Lors du deuxième trimestre, les élèves se sont familiarisés avec l’art du conte. Après avoir choisi le sujet de leur conte, les élèves devaient rédiger trois textes narratifs historiques intégrant un travail de recherche original et des entrevues d’histoire orale. En collaboration avec le Whitewater Park Restoration Committee, les histoires des élèves ont été affichées sur les panneaux interprétatifs parsemant un nouveau sentier faisant partie de l’agrandissement du parc. En tout, les élèves ont créé 23 histoires qui présentent des familles, des bâtiments et des événements marquants dans l’histoire de leur collectivité.

Comme les élèves de petites villes rurales voient rarement leur histoire racontée dans les grands récits narratifs nationaux, ce projet leur donnait une occasion authentique de devenir des historiens locaux et de raconter des histoires qui touchent leur collectivité.

Luisa Fracassi
St. Joan of Arc Catholic Academy, Toronto (Ontario)

Luisa Fracassi s’efforce de créer pour ses élèves des occasions d’apprentissage qui favorisent la pensée historique, célèbrent la diversité et font la promotion de la justice sociale. Luisa a élaboré son projet Immigrant Voices en tant qu’expérience d’apprentissage pour sa classe de 10e année, très diversifiée. Dans un premier temps, les élèves ont participé à deux visites virtuelles et à un atelier organisé par le Musée canadien de l’immigration du Quai 21 à Halifax. Lors de ces visites, ils ont exploré les expériences des immigrants à partir de leurs souvenirs, d’entrevues et de sources primaires. Dans le cadre de l’atelier, ils se sont familiarisés avec le processus des entrevues d’histoire orale. À partir de leurs apprentissages acquis au Quai 21, les élèves ont ensuite interviewé une personne qui a immigré au Canada en suivant les grandes étapes des entrevues d’histoire orale, soit : d’obtenir un consentement, d’organiser une préentrevue, de rédiger un guide de questions, et de retranscrire l’entrevue finale. Les élèves se sont ensuite inspirés de leurs entrevues pour rédiger de courts textes narratifs en format magazine visant à raconter l’histoire d’immigration de leur sujet.

Grâce à ce projet, les élèves ont acquis une expérience pratique de l’histoire orale et ont eu l’occasion d’entamer un apprentissage significatif avec leurs parents, grands-parents et d’autres membres de la collectivité. Ils en ont tiré une compréhension approfondie des expériences et perspectives des immigrants récents au Canada et ont relié leurs histoires à la grande histoire de l’immigration au Canada.

Barbara A. Giroux
Holy Family School, Ottawa (Ontario)

Barbara Ann Giroux sait que les jeunes apprenants ont besoin d’espace pour explorer et expérimenter de manière concrète afin d’acquérir une compréhension approfondie du monde, et de tisser des liens avec ce dernier. C’est dans cet esprit que ses élèves de première année ont entrepris un voyage fascinant vers la réconciliation. Au moyen de ressources et de livres adaptés à l’âge des élèves, notamment le programme des Ambassadeurs oursons de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, Barbara a raconté à ses élèves l’histoire et le legs des pensionnats autochtones, et les a encouragés à réfléchir à leur rôle dans le processus de réconciliation.

Forts de cet apprentissage, les élèves ont découvert la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et formulé la question principale de leur enquête : « Croyez-vous que tous les enfants au Canada ont les mêmes droits? » Chaque semaine, les élèves se penchaient sur un des articles de la Convention et le comparaient avec des études de cas au Canada révélant les inégalités que vivent les enfants et les jeunes autochtones. Ils ont découvert les numéros de disque des Inuits, les avis d’ébullition d’eau, l’insécurité alimentaire et le logement inadéquat au Canada, ainsi que la campagne de la jeune activiste Shannen Koostachin pour faire construire une école dans sa communauté de la Première Nation Attawapiskat. Les élèves ont créé des affiches pour présenter leurs apprentissages et posé cette question essentielle à des élèves plus âgés de leur école. Grâce à ce projet, les élèves de Barbara ont développé leurs aptitudes à la réflexion critique et à l’empathie, et ont pu utiliser leurs connaissances du passé pour agir concrètement au sein de leur collectivité.

Jen Maxwell
W.J. Mouat Secondary, Abbotsford (Colombie-Britannique)

En tant qu’enseignante issue de la société coloniale, Jen Maxwell défend avec ardeur l’apprentissage par le conte et cherche à tisser des liens avec les Aînés et les gardiens du savoir des communautés autochtones locales. Avec le soutien de son école et de ses collègues, elle a créé un projet interdisciplinaire qui permettait à ses élèves de 12e année d’un grand centre urbain d’obtenir des crédits en études sociales, en anglais et en formation au cheminement de carrière. Les élèves ont commencé par un cours sur les Autochtones où ils ont exploré divers sujets de l’histoire autochtone, en mettant plus particulièrement l’accent sur le legs des structures et systèmes coloniaux. Jen a ancré son travail d’enseignante dans les principes de l’apprentissage des premiers peuples, développés par le First Nations Education Steering Committee de la Colombie-Britannique, et qui sont axés sur les voix, les perspectives et les chemins de la connaissance des Autochtones.

Les élèves ont examiné attentivement les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et ont suivi les progrès réalisés à ce jour. Ils ont ensuite réfléchi à leurs responsabilités et à leurs rôles individuels en lien avec la réconciliation et ont choisi un appel à l’action sur lequel ils souhaitaient agir. Les élèves ont poursuivi leurs recherches sur un sujet ou un enjeu introduit dans le cadre du cours et créé un projet original afin de présenter leur apprentissage et de mobiliser leur public cible autour d’un acte de réconciliation. Pour Jen et ses élèves, la réconciliation est essentielle pour constituer des collectivités plus fortes, composées de personnes capables de réflexion critique et d’empathie, et ce, à tous les échelons de la société et partout au pays.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence des programmes communautaires

Vivre notre héritage / Live Our Heritage
Héritage Bas-Saint-Laurent
Métis-sur-Mer (Québec)

Vivre notre héritage / Live Our Heritage était un projet de deux ans visant à recueillir, préserver et raconter l’histoire de Métis-sur-Mer, une petite ville de la région du Bas-Saint-Laurent. Avec une population permanente d’un peu plus de 500 personnes, Métis-sur-Mer est une destination vacances très populaires pour les gens d’ici et d’ailleurs.

Grâce à divers événements, ateliers et initiatives sur les médias sociaux, des membres de la communauté ont raconté l’histoire de leur famille à Métis-sur-Mer. En tout, plus de 50 histoires orales ont été recueillies, et les membres de la communauté ont remis aux organisateurs plus de mille photos personnelles et souvenirs dans le cadre du projet. L’équipe a également identifié plus d’une centaine d’anciens combattants à inclure dans un nouveau lieu commémoratif virtuel, en plus de mener de nouvelles recherches pour intégrer les histoires des populations autochtones de la région, avant l’arrivée des Européens.

Les ateliers invitaient les participants à découvrir des techniques d’artisanat traditionnelles, notamment le tapis au crochet, la confection de courtepointes et la peinture. Des élèves de l’école Metis Beach ont appris l’histoire naturelle de la région et construit des bancs à disposer dans la ville. Enfin, l’équipe de projet a créé ou rallongé cinq sentiers et diffusé en ligne le tracé de randonnées historiques, le tout accompagné de cartes, d’images, d’enregistrements audio et d’histoires recueillies tout au long des entrevues d’histoire orale.

Ce projet dynamique a permis à de nombreux membres de la communauté et aux visiteurs de découvrir la riche histoire de cette région, et la communauté a maintenant une meilleure compréhension de ses racines anglophones, francophones et autochtones, tout en en tirant une grande fierté.

Sur les traces de Dubuc
La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional
Chicoutimi (Québec)

Sur les traces de Dubuc est un balado narratif en cinq épisodes, campé au début du 20e siècle. Cette série documentaire produite par La Pulperie de Chicoutimi / Musée régional propulse l’auditeur sur les traces de Julien-Édouard-Alfred Dubuc, un homme qui a façonné et rêvé la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Québec.

La série raconte une histoire fascinante, celle d’un homme dont la carrière professionnelle fut marquée par une vie de banquier, d’industriel, de politicien, de financier et d’homme d’affaires prospère. Réalisée et animée par l’autrice et journaliste Marie-Julie Gagnon, accompagnée par l’historien et muséologue Gaston Gagnon, la série révèle qui était Dubuc, ses ambitions et son parcours, ses réalisations comme industriel influent et important, sa vie de famille racontée par ses maisons et villas, sa carrière politique marquée par de grandes réalisations et ses archives qui font perdurer ses traces et son héritage.

Les lieux d’enregistrement ont été sélectionnés en accord avec le patrimoine bâti associé à cette figure historique marquante. Le projet s’inscrit dans la vision de développement de la connaissance historique du site historique classé, unique au Canada, qui regroupe les vestiges de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi fondée en 1896 et dont les bâtiments ont été érigés entre 1897 et 1921.

Pour réaliser son projet, le musée a pu compter sur l’expérience de Balado Boréal, une entreprise de la région spécialisée dans la production et la réalisation de fichiers balados. La série se démarque par sa facture visuelle et sonore forte et distinctive, une musique originale harmonieuse et des personnages plus vrais que nature. Sur les traces de Dubuc interpelle directement les membres de la communauté, particulièrement les jeunes adultes, dans la perspective qu’ils développent une filiation avec une histoire méconnue, un site emblématique incontournable et un musée qui leur est destiné.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence des programmes en musées : histoire vivante!

Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience
Musée McCord Stewart
Montréal (Québec)

La nouvelle exposition permanente du Musée McCord Stewart, Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience, invite les membres du public à découvrir onze nations autochtones du Québec. Les visiteurs suivent un parcours en trois parties, qui commence par une exploration des formes de savoir autochtone méconnues, se poursuit avec l’histoire des traumatismes vécus et se termine par la reconnaissance et la mise en valeur de l’incroyable capacité de résilience de ces peuples.

Présentée dans le cadre du centenaire du Musée McCord Stewart, et constituant un exemple du parcours de cette institution vers la décolonisation, l’exposition présente cent objets de la collection Cultures autochtones du Musée, sélectionnés avec soin par le conservateur innu, Jean St‑Onge. En collaboration avec La Boîte Rouge VIF, un organisme autochtone sans but lucratif visant à préserver et transmettre le patrimoine culturel, la conservatrice de musée, Élisabeth Kaine, a combiné ces cent objets à plus de quatre-vingts histoires inspirantes afin de créer une expérience visuellement fascinante pour les visiteurs. Grâce à des témoignages passionnants, pour la plupart livrés dans des langues autochtones, les personnages racontent leurs rêves, leurs expériences et leurs projets pour un avenir meilleur — un avenir qui ne sera plus assujetti à l’assimilation. En outre, des designers et illustrateurs autochtones ont contribué au développement des produits visuels et de marketing.

Des programmes étoffés et ciblés ont été créés pour le grand public, les groupes scolaires et les établissements d’enseignement postsecondaire, ainsi que pour les organismes communautaires et les entreprises, dans le but de favoriser une meilleure compréhension des expériences autochtones. Voix autochtones d’aujourd’hui ne veut pas qu’informer, mais a également pour mandat d’inciter le visiteur à faire et à apprendre davantage dans le cadre d’un processus de réconciliation.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour la recherche savante

A Line of Blood and Dirt: Creating the Canada-United States Border across Indigenous Lands
Benjamin Hoy
Saskatoon (Saskatchewan)

L’ouvrage de Benjamin Hoy, A Line of Blood and Dirt: Creating the Canada-United States Border across Indigenous Lands, est à la fois d’une grande portée et d’une conception très précise. S’appuyant sur un large éventail d’archives écrites et orales, Benjamin Hoy examine la création physique, politique et culturelle de la frontière canado-américaine entre les années 1770 jusqu’au début du XXe siècle dans une prose magnifique et convaincante. A Line of Blood and Dirt documente une frontière faite de conflits, inséparable de l’histoire du colonialisme et de la résistance autochtone, et conçue pour signifier différentes choses pour différentes personnes. Hoy montre les liens entre l’histoire environnementale et politique et les histoires de la migration et des peuples autochtones, le tout analysé sans compromis. Il s’agit d’une histoire de gouvernements colonisateurs, mais aussi d’environnements et de personnes ordinaires qui leur ont résisté et les ont remodelés.

A Line of Blood and Dirt nous rappelle de façon très convaincante la capacité de l’histoire à jeter un regard neuf et nécessaire sur le présent, et notamment sur la signification et l’impact des frontières internationales. Les questions soulevées par ce livre sont difficiles et complexes : comment les décisions juridiques, gouvernementales et diplomatiques peuvent-elles déterminer la pratique de la vie quotidienne alors que les expériences vécues sur le terrain peuvent également défier, ignorer et compliquer les décisions prises par les puissants. A Line of Blood and Dirt décrit le lien puissant et opportun entre le passé et le présent, qui façonnera la façon dont nous comprenons l’histoire internationale et diplomatique, l’histoire de l’environnement, l’histoire des Autochtones et l’histoire de l’immigration.

Prix d’histoire du Gouverneur général pour les médias populaires : Le Prix Pierre‑Berton

Thomas King, C.C.
Guelph (Ontario)

Thomas King est un auteur à succès canadien dont le travail a amené les préoccupations autochtones à l’avant-plan de la société canadienne et mis au défi ses lecteurs de réexaminer les approches occidentales de l’histoire.

Grâce à son humour très caractéristique et à sa maîtrise du conte, Thomas King convie ses lecteurs à prendre part à des conversations difficiles sur la colonisation, le racisme, la dégradation de l’environnement et les injustices historiques et modernes dont sont encore victimes les peuples autochtones en Amérique du Nord. Un de ses meilleurs ouvrages, The Inconvenient Indian: A Curious Account of Native People in North America, repose sur l’intelligence et l’esprit vif de l’auteur pour exposer les efforts déployés au fil des siècles pour détruire l’indigénéité dans le but de justifier le vol et l’effacement des cultures, des histoires et des identités autochtones.

King, en véritable pionnier, traverse les genres sans rupture, éduque et divertit ses publics par ses œuvres de fiction littéraire, ses essais et sa poésie, ainsi que par la radio, le cinéma et la télévision. Son écriture distinguée et sa carrière en enseignement ont inspiré des générations d’auteurs, de conteurs et d’enseignants autochtones.

Par ses écrits, son enseignement et son travail de défense, King a brisé les stéréotypes et placé les voix et les expériences des Autochtones au cœur de son travail. Son œuvre s’est révélée une précieuse contribution aux conversations difficiles sur la réconciliation et un avenir plus juste et plus équitable pour les peuples autochtones du Canada.