Le 18 décembre 2025
Tout d’abord, je tiens à remercier nos panélistes d’avoir accepté de prendre part à cette discussion.
Il est essentiel que les voix de jeunes Autochtones comme vous se fassent entendre davantage dans notre pays, afin que vos perspectives contribuent à façonner notre avenir.
Je vous encourage à poursuivre le développement de vos compétences en leadership.
Quand j’étais enfant au Nunavik, je fréquentais, avec mes frères et sœurs, un externat fédéral à Kuujjuaq.
Il nous était interdit de parler notre langue maternelle, en classe comme dans la cour d’école, même au sein de notre propre communauté. Et cela a eu des conséquences néfastes.
Il nous paraissait impossible d’imaginer un avenir où nous pourrions réussir professionnellement sans renoncer à notre identité autochtone.
Pour ma génération, préserver notre identité autochtone était souvent un défi insurmontable.
La plupart de mes amis d’enfance ont été envoyés dans des pensionnats, loin de notre communauté.
Je me souviens que, lorsqu’ils revenaient pour l’été, beaucoup refusaient de porter des vêtements faits main ou des kimiks. Ils préféraient porter des jeans et des bottes.
Certains n’ont plus jamais parlé l’inuktitut.
Ils croyaient qu’ils devaient renoncer à leur identité inuite pour mener une vie épanouie et réussie.
Aujourd’hui, je me réjouis de voir davantage de jeunes qui, comme vous, parlent fièrement les langues de leurs ancêtres, et qui embrassent leur culture, leurs valeurs et leurs traditions.
C’est tout à fait remarquable.
Vous brisez un cycle. Malgré la souffrance endurée par vos familles et vos communautés, vous avez trouvé des chemins de guérison.
Certains d’entre vous utilisent pour cela de nouveaux outils et de nouvelles technologies. J’ai entendu parler de jeunes qui échangent des messages d’espoir et de guérison sur les réseaux sociaux, créant ainsi des liens qui brisent l’isolement.
Nous aurions tout intérêt à nous inspirer de vos façons de faire.
Nous avons tant à apprendre de vos méthodes de guérison.
On trouve dans l’Arctique une fleur appelée saxifrage à feuilles opposées. Cette fleur a la faculté de résister et de s’épanouir dans certains des environnements les plus hostiles de la planète.
Ce que vous faites me fait penser à cette fleur. Vous aidez nos cultures à renaître.
Et je vous en remercie.
Voici donc ce que je vous souhaite :
N’oubliez jamais le passé, car on ne veut pas qu’il se répète. Mais continuez d’aller de l’avant, acceptez qui vous êtes et acceptez votre pays.
Merci, et bonnes discussions.
