Discours lors de la réception officielle organisée par la première ministre des Territoires du Nord-Ouest

Le 25 avril 2023

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Commissaire Thom, Première Ministre Cochrane, Aînés, Chefs, Honorables Invités.

Bonsoir,

Permettez-moi tout d’abord de reconnaître, avec un profond respect, les peuples autochtones qui vivent sur cette partie du monde et en prennent soin depuis des millénaires. Je les remercie de nous accueillir sur leur territoire.

Même si je suis une habituée de cette région, c’est pour moi un privilège d’être ici, à Yellowknife, en tant que gouverneure générale, pour ma toute première visite officielle dans les Territoires du Nord-Ouest. Je me sens comme chez moi, et je suis vraiment touchée par votre accueil chaleureux.

Merci de votre accueil chaleureux. Nous sommes très contents d’être ici avec vous.

La beauté des Territoires du Nord-Ouest va au-delà de ses paysages, elle est aussi incarnée par ses habitants et ses communautés.

Pour certains, le Nord est une notion, un concept ou une source d’inspiration. 

Mais pour nous, le Nord, c’est notre vie, nos familles et nos moyens de subsistance. Je suis très fière de savoir que demain, cette région sera au cœur de l’actualité puisque nous y accueillerons le président de l’Allemagne ici, dans le Nord.

Pourquoi est-il important que les gens connaissent le Nord – ou mieux encore, qu’ils en fassent l’expérience? Parce que c’est sur place que l’on peut voir de près les communautés œuvrer ensemble pour relever concrètement les défis de l’avenir. C’est ici que nous constatons les effets dévastateurs des changements climatiques sur les communautés, les économies, les personnes et leur mode de vie. Ces effets ne sont pas théoriques. Ce n’est pas quelque chose qui se produira dans le futur. Ces effets se font sentir aujourd’hui déjà. Comme je l’ai dit hier à la délégation allemande, nos paysages nous racontent des histoires, et nous pouvons en tirer des enseignements, et en apprendre les uns des autres, si nous prenons le temps d’écouter.

Il est primordial que nous écoutions les uns les autres, que ce soit pour faire face aux changements climatiques ou à d’autres défis qui se présentent à nous. En tant que gouverneure générale, je porte une attention toute particulière à l’écoute. J’écoute donc les histoires qui font notre pays, j’écoute les connaissances et l’expérience des peuples autochtones et j’en tire des enseignements. Pendant trop longtemps, nos livres d’histoire ont négligé des éléments fondamentaux – et des personnes – qui composent pourtant la trame de notre histoire nationale.

Le Nord. Les pensionnats. Les peuples autochtones.

Partout au Canada, les gens sont désormais à l’écoute. Et je tiens à travailler avec des personnes dévouées, ingénieuses et résilientes comme vous pour écrire une histoire du Canada qui reflète le pays que nous sommes, avec ses bons et ses mauvais côtés.

L’éducation a un rôle essentiel à jouer dans ce processus, et les efforts déployés par les Territoires du Nord-Ouest pour enseigner la véritable histoire du Canada – grâce à un programme qui aborde et encourage la réconciliation – peuvent servir de modèle à notre pays.

Après tout, les jeunes ne sont pas seulement notre avenir, ils sont notre présent. 

Nous devons investir dans les jeunes, et plus important encore, nous devons les mobiliser.

Trop souvent, on dit que les jeunes sont mobilisés, mais on les consulte dans le cadre de conversations et de réunions séparées. Les jeunes devraient participer activement à la recherche de solutions aux défis qui se posent à nous, toutes générations confondues.

Ayant grandi dans une petite région du Nunavik, j’ai appris les méthodes traditionnelles des Inuits grâce à ma mère et à ma grand-mère, et j’ai compris à quel point il était impératif de conserver nos racines, c’est-à-dire notre langue, notre culture et nos traditions.

Ces éléments ne font pas seulement partie de notre identité, ils constituent notre essence même.

On parle plus de 70 langues autochtones au Canada, dont beaucoup risquent de disparaître complètement.

Mais il y a des signes d’espoir.

Les Territoires du Nord-Ouest reconnaissent neuf langues autochtones officielles, dont ma langue maternelle, l’inuktitut.

Il nous incombe donc de veiller à ce que nous ne perdions pas la formidable diversité de notre pays.

Il y a un mot en inuktitut que j’utilise souvent dans mon travail et dans ma vie : ajuinnata. Il désigne un serment, une promesse de ne jamais abandonner. C’est ce que nous allons faire, ensemble.

Nous ne cesserons jamais de nous battre pour la nature et notre environnement;

Nous ne cesserons jamais de promouvoir l’importance de l’éducation, de la culture et de la langue;

Et nous ne cesserons jamais de travailler ensemble pour progresser sur la voie de la réconciliation.

Merci.