Cérémonie de présentation de lettres de créance

Le 7 juin 2022

Sous mode de réservations

Bonjour,

Je tiens à reconnaître que nous sommes réunis à Rideau Hall, qui se trouve sur le territoire non cédé du peuple algonquin Anishinabe.

Je vous souhaite la bienvenue dans vos nouveaux rôles d’ambassadeurs de Cuba, de l’Ukraine, de l’Équateur, du Portugal, de la Pologne, du Japon et du Pakistan.

Nos histoires nous définissent et aident à forger notre identité. Collectivement, nos histoires donnent naissance à des communautés et à des pays.

Permettez-moi de vous raconter un peu de mon histoire.

Je suis née au Nunavik, dans le Nord-du-Québec. Mes parents et ma grand-mère m’ont transmis les traditions des Inuits. Nous pratiquions la pêche, la chasse et la cueillette. Nous nous déplacions en bateau et en attelage de chiens. J’apprenais avec enthousiasme nos légendes, et je parlais notre langue, l’inuktitut.

Partout où je vais, je me fais un devoir de parler des réalités des Inuits.

Je vous encourage vivement à chercher à connaître les réalités du Canada pendant que vous êtes ici. À connaître nos différentes collectivités. À connaître nos communautés autochtones. À connaître l’histoire du Canada dans toute sa vérité, les bons comme les mauvais côtés.

Et assurez-vous de raconter vos histoires aussi.

Je hâte de vous entendre raconter vos histoires et parler de vos pays. Car cette connaissance réciproque favorise la compréhension, le respect et la solidarité entre nous.

C’est d’autant plus important dans le contexte actuel marqué par de nombreux défis mondiaux.

Il y a par exemple la pandémie qui se poursuit et les lourdes conséquences physiques et mentales qui en découlent. Il y a aussi les changements climatiques, dont les effets catastrophiques s’intensifient.

Sans oublier le poids des conflits dans le monde.

Nous avons avec nous aujourd’hui l’ambassadrice de l’Ukraine, pays qui vit des tragédies inimaginables. Les récits qui se dégagent de cette guerre ont suscité, à juste titre, condamnation et indignation. Il est important que nous tendions l’oreille à ces récits de guerre, car ils racontent avant tout des drames humains. Il est important de se mettre à la place des soldats et des volontaires qui risquent leur vie au combat. De penser aux citoyens ordinaires, aux enfants et aux familles qui espèrent rester en sécurité. De prendre la mesure de la détresse des personnes qui fuient leur foyer pour trouver refuge dans d’autres pays. Sachons écouter et essayons de saisir toute la portée de la guerre.

Ces défis ne sont pas faciles à relever. Nous serons peut-être en désaccord et nous aurons des discussions difficiles sur les mesures à prendre et la voie à suivre. Mais ces discussions doivent avoir lieu. Ces discussions sont nécessaires. Chaque geste que nous posons, chaque conversation que nous avons, aussi difficile soit-elle, nous rapproche un peu plus des solutions, du consensus, de la paix et de la sécurité. 

Notre monde est en pleine mutation, mais malgré tous les défis, j’ai l’espoir que notre communion d’efforts nous permettra de construire un monde meilleur. La façon dont nous abordons ces crises déterminera notre avenir. Et je sais que nous ne pouvons pas baisser les bras.

J’espère que pendant votre séjour au Canada, vous aurez l’occasion d’aborder toutes ces questions avec les Canadiens et Canadiennes.

Ajuinnata est un mot en inuktitut. Ce mot désigne un serment, une promesse de ne jamais abandonner. Il renvoie à l’engagement à agir, peu importe la complexité de la situation.

Attachons-nous tous à persévérer contre vents et marées et à œuvrer ensemble pour le bien de nos compatriotes et de la planète entière.

Chaque personne ici présente fait partie de la solution. Je vous remercie de votre soutien, de vos efforts et de votre amitié.

Merci.