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North Bay (Ontario), le jeudi 31 mars 2106
Permettez-moi de commencer en mentionnant que cette rencontre se tient sur le territoire traditionnel de la Nation de Nipissing.
Il y a deux jours, j’ai participé à une rencontre extraordinaire à Thunder Bay.
J’étais avec des membres du groupe jeunesse Feathers of Hope, qui travaille pour accroître la représentation autochtone au sein des jurys et du système judiciaire en Ontario.
Vous avez peut-être entendu parler de ce groupe. Il vient de publier un rapport contenant des recommandations sur les services de police, les tribunaux, le processus de jury et les tribunaux Gladue, une approche de la justice sensible aux différences culturelles.
Les membres de Feathers of Hope ont un objectif ambitieux : remodeler le système judiciaire et le rendre plus respectueux des cultures, traditions et réalités autochtones.
Pensez-y un peu.
Ces jeunes gens, qui viennent de communautés du Nord de l’Ontario, travaillent fort pour réformer le système judiciaire de la province!
C’est à la fois impressionnant et inspirant!
Lorsqu’on me dit que les jeunes Autochtones forment le segment de la population canadienne qui connaît la plus forte croissance, je suis plein d’espoir pour l’avenir.
Au Canada, nous sommes tous visés par des traités. Nous sommes dans le même bateau. Un système judiciaire qui sert mieux les Autochtones servira mieux l’ensemble des Canadiens.
Bien entendu, c’est aussi vrai pour le système d’éducation, dont nous discuterons aujourd’hui.
Je suis heureux de visiter l’Université Nipissing et de prendre connaissance de vos idées et expériences concernant l’apprentissage.
Mais, j’aimerais d’abord souligner votre leadership dans le domaine de l’éducation autochtone, puisque vous êtes à l’avant-garde de cet effort important.
Au nom de tous les Canadiens, je vous remercie.
Je vous remercie de démontrer combien il est important pour les Premières Nations de contrôler l’éducation de leurs membres.
Je vous remercie de nous rappeler que chaque communauté est unique et que les approches universelles n’ont pas leur place en apprentissage.
Et je vous remercie de mettre l’accent sur la langue et la culture, parce que les élèves ne peuvent apprendre sans savoir qui ils sont et d’où ils viennent.
Comme vous le savez peut-être, j’ai la responsabilité solennelle d’être un témoin honoraire du processus de vérité et de réconciliation.
À Rideau Hall et ailleurs au Canada, j’ai écouté des survivants raconter bravement les effets dévastateurs des pensionnats indiens sur leurs vies, leurs familles et leurs communautés.
Je les ai écoutés décrire les pensionnats indiens comme une trahison de l’éducation.
Les survivants et les commissaires avaient aussi autre chose à dire.
Ils ont expliqué que l’éducation — l’apprentissage — offre aux peuples et communautés autochtones le meilleur espoir de se rebâtir et de reprendre la place qui leur revient dans la société canadienne.
Notre espoir réside dans l’apprentissage et dans notre engagement indéfectible à entretenir des relations respectueuses et inclusives.
Et quand je dis « notre espoir », je parle de l’espoir pour les communautés des Premières Nations, certes, mais pour l’ensemble du Canada également.
Tous les Canadiens ont beaucoup à apprendre des premiers peuples de ce territoire, surtout en ce qui concerne notre approche de l’éducation, qui doit considérer l’apprentissage comme l’aventure de toute une vie.
Pour terminer, laissez-moi vous parler d’une célébration spéciale qui a eu lieu à Rideau Hall, il y a quelques semaines.
C’était un évènement organisé avec le Centre national pour la vérité et la réconciliation, qui amenait des élèves de partout au Canada à parler de leur vision de la réconciliation.
L’évènement s’appelait Imagine un Canada, et plusieurs jeunes ont présenté des visions de la réconciliation remplies d’espoir, notamment dans des dessins, des peintures, des poèmes et d’autres histoires.
Le plus jeune participant, un élève de deuxième année de Carcross, au Yukon, était haut comme ça!
Une autre élève, un peu plus âgée, s’appelait Robin Chokomolin et vient de North Bay!
Robin a écrit un poème intitulé Reconciliation, dans lequel elle décrit les craintes de son enfance, dans la Première Nation Wahgoshig.
Nous sommes enchantés d’avoir Robin avec nous aujourd’hui! Robin, si tu me le permets, j’aimerais lire quelques lignes de ton poème.
Voici ce qu’elle a écrit :
[traduction]
Je vois qu’avec l’éducation
nous pouvons surmonter notre passé.
Je ne craindrai plus
qu’on me questionne sur mes origines.
Avec la réconciliation,
notre peuple sera libre.
Notre peuple sera à nouveau entier
et prendra conscience de sa force.
Quelle belle vision pour orienter nos discussions?
Merci.
