Son Excellence madame Sharon Johnston - Conférence sur le Réseau canadien de recherche et intervention sur la dépression

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Ottawa, le mercredi 26 mars 2014

 

Merci de me donner l’occasion de mieux comprendre la maladie mentale grâce à vos recherches, vos pratiques cliniques et vos expériences personnelles. J’ai hâte de participer aux séances.

Je parle pour toute ma famille lorsque je dis que la santé mentale, c’est l’histoire d’une vie. Nous voulons participer à l’effort national pour réduire les préjugés et montrer que les maladies mentales sont des enjeux de santé au même titre que les maladies physiques.

Les années 60 et 70 ont été marquées par des changements sociaux rapides, voire accablants. À cette époque, j’étais ergothérapeute en psychiatrie, et les gens qui avaient des maladies mentales étaient traités dans de larges institutions impersonnelles.

Avec l’arrivée de la médication, les patients atteints de maladies mentales ont été retournés dans la communauté. Dans bien des cas, ils se sont retrouvés dans la rue ou isolés. Aujourd’hui, grâce aux avancées sur le plan du diagnostic et du traitement, nous offrons des soins plus efficaces. Vous avez joué un rôle fondamental dans ces développements.

La plupart des gens ont vécu, à un moment ou à un autre, un instant de panique, une peur irrationnelle ou une peine inexpliquée. Même moi. C’est pourquoi chacun de nous ici a la capacité viscérale — l’ouverture de cœur et d’esprit — pour comprendre les effets de la maladie mentale.

Cependant, lorsque les émotions, les pensées et les sentiments deviennent effrayants et accablants, il est possible d’obtenir de l’aide auprès des professionnels, sans aucune honte.

Clara Hughes, qui a pris part à quatre Jeux olympiques, a expliqué que même le succès n’avait pas réussi à enrayer les journées sombres. C’est une ambassadrice de la santé mentale.

Par ses efforts, Clara améliore sa propre vie, mais elle aide aussi chaque Canadien à s’épanouir malgré la maladie mentale.

En octobre 2012 et 2013, j’ai invité à Rideau Hall, durant la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, les personnes choisies dans le cadre de la campagne Visages de la maladie mentale. Ces dix représentants avaient des histoires puissantes à raconter concernant la chute dans laquelle la maladie les a entraînés et les efforts déployés pour s’en sortir.

Ils sont mes héros. J’ai beaucoup appris d’eux, à l’instar des Canadiens qui ont entendu leurs histoires.

Lors de la journée Cause pour la Cause de Bell, en janvier dernier, je suis allée à Casselman, une ville de 1 400 habitants, pour rencontrer des membres de l’Équipe communautaire de traitement intensif, un programme de santé mentale axé sur le client et offert par l’Hôpital général de Hawkesbury et du district, dans la région de Prescott-Russell. Il s’agit d’une méthode d’intervention rentable et axée sur les résultats.

En tant que membre de l’équipe pour la journée, on m’a présenté le profil de chaque client. J’ai accompagné l’équipe sur la route et j’ai visité des gens qui ont de graves troubles mentaux, mais qui vivent chez eux. Il y a quelque chose de personnel à rencontrer les patients chez eux. L’un des jeunes patients avait une passion pour tout ce qui touchait la Chine. Comme je revenais de Chine, j’ai pu lui envoyer un magnifique parchemin peint à motifs de bonsaïs.

Je vous dis cela parce que j’ai beaucoup appris des gens qui, comme vous, se dévouent pour défendre la santé mentale.

J’ai vu des modèles innovateurs de prestation de services, en milieu rural et urbain, et j’ai rencontré des jeunes et des moins jeunes qui souffrent de maladies mentales et qui ont généreusement accepté de me raconter leur histoire.

Avant de terminer, je voudrais vous donner un autre exemple d’initiative positive, cette fois-ci en milieu de travail. Récemment, un psychologue est venu à Rideau Hall pour donner une séance sur la santé mentale à une équipe d’employés afin de les sensibiliser à la réalité d’un collègue bipolaire. 

Mère Teresa dirait que nous réduisons les préjugés une goutte à la fois. Un seul geste fait une différence. 

J’aimerais vous laisser avec une dernière pensée. Mon mari a inspiré une nouvelle campagne, intitulée Mes beaux moments, qui incite les Canadiens à expliquer comment ils contribuent à l’amélioration de notre pays.

Je vous mets donc au défi de dire à vos concitoyens canadiens ce que vous faites pour les gens qui souffrent de maladies mentales — en faisant du bénévolat ou en aidant des amis, en posant de petits ou de grands gestes. Allez sur le site Web « mesbeauxmoments.ca » et racontez-nous votre beau moment. 

En terminant, je vous souhaite le meilleur des succès et je vous remercie de ce que vous faites. Sachez que mon mari et toute ma famille vous aideront à accroître la sensibilisation à la santé mentale.