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Québec (Québec), le mardi 7 octobre 2014
Merci de me recevoir aussi chaleureusement. Je suis heureux d’être ici pour ouvrir cet important sommet international.
Je tiens d’abord à remercier le groupe Desjardins et l’Alliance coopérative internationale d’avoir uni leurs efforts une fois de plus afin d’organiser cette rencontre.
J’aimerais aussi saluer tout particulièrement les personnes de l’étranger qui sont ici aujourd’hui. Au nom de tous les Canadiens, bienvenue au Québec et au Canada.
Il y a deux ans, j’ai eu le privilège de prononcer un discours devant cette assemblée lors de la rencontre inaugurale, et je suis heureux de vous voir réunis de nouveau pour poursuivre la discussion. Il est essentiel de se réunir régulièrement pour renforcer les entreprises coopératives et mutualistes.
Vous connaissez parfaitement le pouvoir de la coopération.
Les Canadiens et les Canadiennes le comprennent aussi. On retrouve dans ce pays de nombreuses entreprises coopératives prospères, et pas seulement ici, dans la province de Québec, mais également en Ontario, dans le Canada Atlantique, dans les Prairies et dans le Nord.
Cette fière tradition ne date pas d’hier, mais, aujourd’hui, nous sommes à un moment charnière de l’histoire mondiale, un moment critique, caractérisé par des changements profonds et rapides.
Permettez-moi de reprendre les propos de monsieur Kevin Lynch, ancien greffier du Conseil privé et actuel vice-président du Groupe financier BMO, qui a bien résumé les nombreux changements qui se produisent :
« Notre monde vit présentement une profonde transformation, a-t-il déclaré. La révolution de l’information change tout, mais il semble que nous soyons davantage captivés par les nouveaux appareils qui surgissent, que préoccupés par la manière dont cette révolution transforme, sous nos yeux, nos façons de faire dans le milieu des affaires, le secteur public, le secteur de la santé et celui de l’éducation, dans toutes les sphères de notre vie en somme. La population vieillit inexorablement dans les sociétés occidentales, mais nous mettons du temps, voire nous hésitons, à cerner les répercussions de cet état de choses sur les coûts des soins de santé, l’immigration, l’éducation et le logement, entre autres. La mondialisation a donné naissance à un gigantesque marché, mais elle a aussi donné lieu à une concurrence d’une ampleur et d’une nature que nous avons encore du mal à saisir dans les pays occidentaux. »
Cette situation a d’importantes répercussions pour nous tous, y compris pour ceux et celles d’entre vous qui décident de l’avenir de nos coopératives. C’est pourquoi je me réjouis de voir que ce sommet est axé sur l’innovation et sur les cinq sous-thèmes que sont le développement des entreprises coopératives et mutualistes, le financement et la capitalisation, la sécurité alimentaire, la santé et les services sociaux, et l’emploi.
Chaque thème est important, et ils sont tous caractérisés par le besoin d’innovation.
Mais qu’est-ce que l’innovation? Quelle est sa définition?
Innover ne signifie pas découvrir ni inventer, comme de nombreuses personnes le croient, bien que le fait de réaliser des découvertes et d’inventer de nouvelles méthodes et technologies soit essentiel au progrès humain.
L’innovation, selon le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation du Canada, est le « processus par lequel les particuliers, les entreprises et les organismes mettent au point, maîtrisent et utilisent de nouveaux produits, concepts, procédés et méthodes ».
L’un des mots les plus importants de cette définition est le mot « processus ». Il nous rappelle que l’innovation n’est pas un produit, mais qu’elle ressemble plutôt à un chantier permanent qui peut produire de façons nouvelles et meilleures de faire les choses. Il est donc essentiel que les organisations adoptent une philosophie qui valorise et célèbre l’innovation.
Mais concrètement, qu’est-ce que l’innovation? Selon moi, une organisation novatrice doit être ambitieuse et vouloir jouer un rôle de chef de file. Elle ne doit pas se limiter à travailler en vase clos, mais doit plutôt être ouverte sur le monde et collaborer à grande échelle. Cette attitude permet de célébrer et de récompenser la prise de risque responsable et l’excellence dans la créativité.
Cela peut paraître relativement simple, mais, comme vous le savez, il n’est pas toujours évident de mettre tous ces éléments en pratique. Ce n’est pas facile d’être un chef de file, de dépasser les frontières institutionnelles et géographiques, et de prendre le temps de reconnaître l’excellence. Pour cela, il faut démontrer du courage, de la patience, du dévouement et, très souvent, investir des ressources.
Cela étant dit, l’innovation n’est plus seulement un choix, mais une nécessité. Dans les prochaines années, les entreprises qui auront du succès seront celles qui réussiront à innover et à évoluer, tout en misant sur leurs forces et leurs atouts uniques.
Le mouvement coopératif a la capacité exceptionnelle de tirer parti de nos valeurs que sont l’entraide, la responsabilité, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité, dans le but de poursuivre des objectifs communs. Ces valeurs sont importantes et intemporelles, et la pertinence des coopératives est incontestable.
Votre défi en tant que professionnels consiste à maintenir les forces des coopératives tout en appliquant l’innovation à notre contexte contemporain. C’est un équilibre délicat et un défi considérable, et c’est pourquoi votre présence à des événements comme celui-ci est si importante pour favoriser la transmission des connaissances et promouvoir l’entraide.
C’est dans cet esprit que je vous offre mes meilleurs vœux de succès dans le travail important que vous réalisez et que je vous souhaite un sommet des plus instructif et productif.
Merci.
