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New Delhi, Inde, le lundi 24 février 2014
Je vous remercie de votre accueil chaleureux. Sachez que je suis ravi de me trouver à New Delhi et d’être des vôtres pour cette rencontre.
Vous figurez tous parmi les grandes personnalités du monde des affaires qui propulse l’économie indienne, une économie des plus dynamiques qui connaît une croissance rapide. Vous êtes donc tous des chefs de file de premier ordre sur la scène internationale.
Je tiens également à souligner ma fierté d’être accompagné d’une délégation canadienne formée de gens extrêmement talentueux et méritoires, y compris bon nombre de vos homologues au sein du monde des affaires, de l’industrie, du gouvernement et du milieu universitaire. Je vous encourage donc à profiter de l’occasion pour rencontrer ces personnes et échanger avec elles.
Même en cette époque de communications mondiales instantanées, rien ne peut remplacer le dialogue et la discussion en personne.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis à New Delhi, dans le cadre d’une visite officielle qui me mènera également à Bangalore et à Mumbai.
À première vue, le Canada et l’Inde ne sauraient être plus différents l’un de l’autre. Mais comme vous le savez sans doute, nos deux pays ont beaucoup en commun : une même tradition de démocratie parlementaire, un même engagement envers le pluralisme, ainsi que des liens de peuple à peuple très étroits. Plus d’un million de Canadiens sont d’origine indienne, y compris 500 000 du Panjab et 300 000 du Gujerat.
Je ne saurais trop insister sur l’apport considérable des Indo-Canadiens à la société multiculturelle, ainsi qu’à la vie économique, universitaire et politique du Canada.
Parallèlement, de très nombreux Canadiens travaillent et voyagent en Inde. Nos deux pays entretiennent une relation fructueuse de longue date, et je suis heureux d’observer que ces liens se font de plus en plus étroits, en particulier dans le domaine du commerce.
L’année dernière, la valeur de nos échanges bilatéraux a dépassé les 5,8 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 12 pour cent par rapport à 2012 et presque 40 pour cent depuis 2010.
Par ailleurs, les investissements canadiens en Inde totalisent 644 millions de dollars, et on évalue à 3,7 milliards de dollars les sommes investies par l’Inde au Canada.
Il va sans dire que ce sont là des progrès impressionnants. Ce qui est toutefois encore plus remarquable est la possibilité que nous avons d’approfondir cette collaboration, y compris dans des secteurs d’importance stratégique pour l’Inde, tels que l’éducation et l’innovation, l’infrastructure, ainsi que la sécurité alimentaire et énergétique.
Nos gouvernements respectifs collaborent avec les dirigeants d’entreprise en vue de consolider nos relations commerciales.
Le Canada et l’Inde partagent bon nombre de priorités, dont l’apprentissage et l’innovation. Ces deux aspects particuliers comptent d’ailleurs au nombre des piliers de mon mandat à titre de gouverneur général, en plus d’avoir été au cœur même de ma précédente carrière de professeur et d’administrateur d’université.
Une pléthore de données confirme le lien entre l’éducation et le développement humain. Au XXIe siècle, le bien-être de sociétés entières sera tributaire de leur capacité à apprendre, à accumuler et à partager des connaissances, ainsi qu’à innover.
L’Inde s’est bien sûr distinguée dans le domaine de l’apprentissage, plus particulièrement de l’enseignement supérieur. Pour sa part, le Canada abrite quelques-unes des plus grandes universités et institutions collégiales de la planète, lesquelles ont conclu plus de 400 ententes de collaboration avec des établissements d’enseignement indiens.
D’autres données portent également à l’optimisme : en 2012 notamment, le Canada a délivré plus de 13 000 visas à des étudiants indiens et, au total, il y avait près de 30 000 étudiants indiens au Canada. Ce nombre n’augmentera que dans la mesure où les écoles canadiennes acquièrent en Inde la réputation d’offrir une éducation de qualité à un coût raisonnable dans un environnement multiculturel sécuritaire.
Le Canada est également déterminé à aider les innovateurs à réussir sur la scène internationale. Grâce au Programme de visa pour démarrage d’entreprise, nous voulons aider les entrepreneurs indiens à développer leurs produits, processus, technologies et services de pointe et à les offrir au Canada.
Nous soutenons aussi les entreprises et les entrepreneurs canadiens qui souhaitent s’établir en Inde et y connaître du succès. Plus de 600 entreprises canadiennes sont déjà présentes au sein de ce marché.
J’aimerais poursuivre en décrivant de façon plus détaillée plusieurs sphères de collaboration de premier plan.
La sécurité alimentaire et l’agriculture représentent l’une de ces sphères, au sein de laquelle le Canada joue déjà un rôle prédominant en Inde. Étant le plus important fournisseur de légumineuses en Inde et ayant exporté plus de 1,2 million de tonnes de potasse dans ce pays l’an dernier, le Canada aide l’Inde à atteindre ses objectifs en matière de sécurité alimentaire. L’expertise et le savoir-faire du Canada peuvent en effet contribuer à accroître la production et à réduire l’altération de la qualité des aliments. Il existe pour nous des occasions de collaboration dans les domaines de l’entreposage et du traitement des aliments, ainsi que de la chaîne du froid.
La sécurité énergétique est un autre secteur dans lequel nous travaillons de concert. Le Canada fournit à l’Inde des quantités modestes, mais croissantes, de pétrole, en plus d’être fort bien positionné pour devenir également un fournisseur de gaz naturel liquéfié. Notre savoir-faire s’étend également aux énergies nucléaire, hydroélectrique, solaire et éolienne, ce que les Indiens ne sont pas sans savoir, puisqu’ils bénéficient de l’expertise canadienne en matière d’hydroélectricité depuis six décennies.
Le Canada est très heureux de l’entrée en vigueur de l’Accord de coopération nucléaire entre le Canada et l’Inde, qui permettra à nos entreprises de collaborer pour la fourniture de matériaux, d’équipement et de technologies.
Je veux également dire un mot sur les infrastructures, qui représentent l’un des plus grands défis que doit relever n’importe quel pays. En plus de fournir du financement et de l’expertise dans le cadre de partenariats public-privé, les entreprises canadiennes jouissent d’une expérience qui leur permet de concevoir et de construire des routes, des ponts, des chemins de fer, des ports et des aéroports, pour ne nommer que quelques types de projets.
Je pourrais poursuivre longtemps ainsi, car il existe de nombreux autres domaines d’activité dans lesquels les Canadiens et les Indiens collaborent.
Mais avant de conclure, j’aimerais rappeler l’importance de veiller à ce que les populations de l’Inde et du Canada soient en mesure de tirer profit du partenariat croissant entre nos deux pays.
Comme vous le savez, le Canada est un pays qui tire sa fierté non seulement de l’excellence, mais aussi de l’égalité des chances. En tant que chefs de file, nous avons la responsabilité de reconnaître et d’aborder le problème des inégalités, ainsi que d’atténuer les risques qu’elles posent pour la prospérité de nos deux pays.
Après tout, dans l’univers interconnecté et mondialisé du XXIe siècle, notre bien-être collectif dépend non pas du PIB ou du nombre de milliardaires dont un pays peut se targuer, mais plutôt de sa capacité à offrir à ses citoyens les moyens d’action nécessaires pour exploiter leur plein potentiel et participer activement aux sociétés au sein desquelles ils évoluent.
Ce n’est qu’en soutenant et en canalisant ce potentiel que nous connaîtrons une réelle prospérité et bâtirons des pays plus rationnels et bienveillants, de même que le monde plus juste et plus équitable dont nous rêvons tous.
Dans cet esprit, je vous souhaite la meilleure des chances dans vos efforts pour établir des partenariats entre nos deux pays et assurer la prospérité commune de l’Inde et du Canada.
Je vous remercie.
