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Rideau Hall, le lundi 26 mai 2014
Je suis enchanté de vous recevoir à Rideau Hall pour cette célébration de l’excellence en recherche.
Pour les chercheurs du monde entier, les prix Killam comptent parmi les prix de recherche les plus prestigieux du Canada.
Ces prix et bourses reconnaissent des travaux de calibre supérieur.
Chacun des récipiendaires de cette année est un pionnier dans son domaine. Vous travaillez seuls, mais vous enrichissez considérablement notre bassin de connaissances et notre compréhension commune.
Ce qu’il y a de plus remarquable dans les prix Killam, c’est l’étendue des travaux qu’ils reconnaissent. Le génie, les sciences humaines, sociales et naturelles, de même que les études interdisciplinaires qui en relèvent — voilà des domaines essentiels à notre succès.
La nature inclusive de ces prix et bourses met en lumière une vérité fondamentale : à la fin, toutes les formes de savoir sont étroitement liées.
Nos lauréats comprennent l’importance d’élargir et d’approfondir notre vision des choses.
Bien entendu, nous devons exceller dans nos propres domaines d’étude, mais les conseils les plus judicieux nous viennent parfois de ceux qui connaissent des sujets sans lien apparent.
Pour illustrer ce que j’avance, prenons le Canadien Marshall McLuhan, qui s’est inspiré d’une gamme de sources pour bâtir ses théories révolutionnaires relatives aux médias.
Expert de la rhétorique de la Renaissance, McLuhan a aussi étudié de près les bandes dessinées publiées dans les quotidiens. Il a trouvé, dans une nouvelle d’Edgar Allan Poe, une métaphore clé pour les communications électroniques qui sont désormais omniprésentes dans notre environnement. Il a lu James Joyce et des auteurs de la réforme du 16e siècle et a fait remarquer que « l’interdépendance électronique » était en train de remplacer la culture de l’impression.
N’est-il pas remarquable qu’un professeur de la rhétorique de la Renaissance ait inventé le concept du « village mondial » et prédit l’essor de l’Internet des décennies avant son apparition?
Je crois qu’une telle approche — qui allie un examen pointu d’un projet ou problème précis et un esprit ouvert, curieux et élargi — nous aide à discerner les tendances et à faire de nouvelles découvertes.
Il est également intéressant de noter comment la technologie nous aide à aller au fond des choses. Du télescope au microscope — qui nous permettent de sonder l’infini et l’infiniment petit — en passant par l’ordinateur et l’Internet — qui nous permettent d’approfondir notre vision et de trouver, de collecter, de conserver et de relier tous nos savoirs.
Chacun de nos lauréats comprend ce qu’il faut pour faire des découvertes et accroître notre compréhension.
Je suis également étonné par la diversité de vos efforts. Vous travaillez sur des vaccins, des diagnostics médicaux, des nouvelles technologies visant à remédier à des problèmes socioéconomiques, des nouveaux moyens de transmettre l’information, et des façons d’améliorer les rapports entre les Autochtones et les non-Autochtones.
Quel éventail de projets!
Il est indispensable que nous travaillions ensemble afin de communiquer nos trouvailles et nos idées. Si nous acceptons le fait que toutes les formes de savoir sont étroitement liées, il va de soi que nous pourrons accroître notre savoir en communiquant et collaborant à grande échelle.
Une nation avertie et bienveillante manifeste une attitude ouverte et généreuse à l’égard de l’apprentissage et encourage la communication du savoir entre les disciplines et au-delà des frontières.
Vos efforts font du Canada une nation plus avertie et bienveillante.
J’aimerais remercier le Conseil des arts du Canada et les Fiducies Killam pour leur dévouement soutenu envers l’excellence en recherche au pays.
Je tiens aussi à remercier nos lauréats et boursiers pour leur dévouement exemplaire à l’égard de l’apprentissage et pour avoir communiqué leurs importantes découvertes.
Félicitations pour cet honneur bien mérité.
