Conférence sur le leadership D3

Ce contenu est archivé.

Toronto, le jeudi 13 février 2014

 

Merci de votre accueil chaleureux. Je suis ravi d’être ici, entouré de gens qui visent le même but fondamental : renforcer le secteur caritatif au pays et aider ceux qui en ont le plus besoin.

Comme vous le savez, je souhaite ardemment que le Canada devienne une nation plus avertie et généreuse. Au cours des dernières années, j’ai eu l’occasion d’échanger et de travailler avec de nombreux bénévoles et professionnels du secteur caritatif — y compris certains d’entre vous!

Si vous retenez une seule chose de mon allocution, retenez ceci : je crois que le Canada a largement profité de la contribution des nombreux professionnels, bénévoles et philanthropes qui se dévouent pour le bien-être des autres.

C’est pourquoi j’aimerais commencer en vous remerciant, au nom de tous les Canadiens.

Je serai bref, à la fois par respect et pour pouvoir répondre à vos questions. Je garde aussi en tête ce que disait ma grand-mère :

« Lève-toi pour qu’on te voit, parle fort pour qu’on t’entende et assieds-toi pour qu’on t’apprécie. » [traduction]

Certains conseils ne se démodent pas!

Mon allocution portera d’abord sur le leadership, puis sur les plus récents projets à Rideau Hall. Je terminerai en me tournant vers l’avenir, vers 2017 plus précisément et le 150e anniversaire du Canada — une occasion formidable de raviver l’intérêt pour l’entraide au pays.

Commençons donc avec le leadership.

À mon avis, pour diriger et gérer le plus efficacement possible, il faut reconnaître sa dépendance totale à l’égard de son entourage. Voilà une attitude avertie et bienveillante. Voilà le seul moyen véritablement efficace et légitime de diriger du personnel au 21e siècle.

C’est bien simple, les méthodes de gestion axées sur le commandement et le contrôle sont maintenant choses du passé.

Ce changement s’est amorcé durant la Première Guerre mondiale, sinon avant, lorsque l’approche du leadership descendant a été radicalement discréditée à la lumière des pertes de vies épouvantables subies sur le front occidental. Cette année, nous aurons d’ailleurs le devoir solennel de commémorer le 100e anniversaire du déclenchement de cette guerre.

Sur cette même note, voici un exemple marquant de leadership éclairé tiré du même conflit : la célèbre bataille de la crête de Vimy.

De nombreux livres ont été écrits à propos de Vimy et des raisons qui ont contribué au succès des troupes canadiennes lors de l’affrontement. Toutefois, je mettrai l’accent sur un élément important qui a fait la différence entre cette bataille et les précédentes : pour la première fois, des cartes avaient été fournies à tous les soldats, et non seulement aux officiers supérieurs. Ainsi, les soldats avaient une meilleure idée du terrain, comprenaient mieux leur objectif et pouvaient improviser au besoin.

En gestion moderne, cela s’apparente à un dirigeant qui témoigne à ses employés la confiance nécessaire pour leur permettre de suivre leur instinct en afin de s’adapter aux circonstances et d’atteindre des buts.

Appliquons maintenant cette métaphore de la collaboration au-delà de nos propres organisations, c’est-à-dire à nos communautés, à notre pays et au monde entier.

Dans mes fonctions actuelles de gouverneur général et auparavant, comme administrateur d’université — je serai heureux de répondre à vos questions sur ces sujets plus tard — la réussite a toujours reposé sur la volonté d’ouvrir les bras et de forger des partenariats.

Peu importe le but, la collaboration a toujours été essentielle au succès. Cependant, dans notre monde interconnecté marqué par le changement rapide, la collaboration est devenue une réalité impérieuse.

Il est intéressant de noter la façon dont la mondialisation et la révolution soutenue de l’information et des communications facilitent la collaboration et l’établissement de partenariats, tout en les rendant inévitables. C’est comme s’il nous fallait communiquer et collaborer, sous prétexte que nous le pouvons.

Cette notion prend toute son importance lorsque nous visons les mêmes buts : entre autres, inspirer un Canada plus averti et bienveillant.

La tâche complexe qui s’annonce et les défis qui l’accompagnent sont tels que nous avons intérêt à mettre nos efforts et notre ingéniosité en commun.

De plus, à maintes reprises dans ma vie personnelle et professionnelle, j’ai constaté que la collaboration développe le capital social et favorise l’innovation.

Permettez-moi de vous parler d’une expérience misant sur la collaboration et l’innovation en cours à Rideau Hall.

Il s’agit de la Fondation Rideau Hall, qui a été créée l’an dernier pour servir de « lieu de rencontre » indépendant et apolitique où les Canadiens peuvent travailler ensemble à une cause commune.

La Fondation contribuera à élargir la portée et l’impact du bureau du gouverneur général, nous permettant de déployer des initiatives qui encouragent le sens des valeurs et de l’identité, augmentent le potentiel d’excellence des Canadiens et affermissent nos efforts en vue de créer un pays meilleur.

Souvenez-vous des principales raisons d’être du bureau du gouverneur général : rassembler et inspirer les Canadiens, leur rendre hommage et renforcer les valeurs les plus fondamentales et positives de la citoyenneté canadienne.

Vous avez peut-être entendu parler des deux premiers projets de la Fondation. C’est un honneur! est une exposition itinérante sur le régime canadien de distinctions honorifiques qui visite des écoles, des centres communautaires et des petites villes au pays.

Elle vise à encourager et à motiver les Canadiens en leur racontant des histoires de bravoure, de dévouement, de compassion et de réussite extraordinaires. Entre autres points forts, cette exposition étend la portée de notre bureau, livrant notre message aux gens de partout au Canada, directement dans leurs communautés.

La Fondation Rideau Hall a également lancé la campagne Mes beaux moments, invitant tous les Canadiens à participer à l’édification d’un pays meilleur en misant sur l’entraide.

Je tiens à préciser que la campagne n’a pas comme objet de solliciter des dons au profit de la Fondation, ni de dire aux Canadiens quoi faire de leur temps, leur talent ou leur argent. Au contraire, elle veut encourager les Canadiens à trouver leurs « beaux moments » et à s’engager dans de bonnes causes comme bon leur semble.

La campagne s’appuie sur la notion suivante : dans une société démocratique comme la nôtre, nous avons tous quelque chose à offrir pour contribuer au bien-être de nos communautés et de notre pays, et nous avons tous à cœur le désir d’améliorer la vie de nos concitoyens. La campagne vise à sensibiliser la population à l’importance du don et à instaurer un climat propice à la générosité au Canada.

Ainsi, la campagne Mes beaux moments se doit de complémenter et de renforcer vos efforts dans le secteur social sans but lucratif afin d’améliorer notre pays.

Je crois que la Fondation Rideau Hall est un bon exemple de collaboration et d’innovation institutionnelles entre les secteurs public, privé et social à but non lucratif. Elle a déjà réussi à générer de nouvelles idées et initiatives qui ne se seraient autrement pas concrétisées ou qui n’auraient pas été possibles.

Voilà donc un exemple de collaboration qui mène à l’innovation. Dès que nous avons commencé à travailler ensemble pour créer la Fondation Rideau Hall, des projets nouveaux et inattendus ont commencé à prendre forme.

Je sais qu’en votre qualité de dirigeants du secteur caritatif canadien, vous songez constamment à ces possibilités de collaboration et vous innovez.

Aujourd’hui, je vous dis ceci : continuez! Continuez de chercher des moyens d’établir les liens et les partenariats nécessaires pour réussir en cette ère de changement complexe.

J’aimerais aussi souligner l’importance de définir le succès dans vos organisations respectives et de mesurer vos résultats afin de suivre vos progrès. L’amélioration de la mesure peut accroître le don à deux égards : (1) en améliorant l’efficacité des dons et cadeaux; et (2) en rassurant les donateurs sur l’utilisation appropriée de leur don.

L’amélioration de la mesure renforcera l’efficacité au profit des bénéficiaires et, par conséquent, la confiance des donateurs. En effet, ces deux résultats vont de pair.

Et, bien entendu, ces constatations s’appliquent à l’objectif global, à savoir la création d’un Canada plus généreux et bienveillant, aujourd’hui et pour demain.

Permettez-moi de terminer en vous présentant deux défis à examiner avant que nous poursuivions notre conversation sur le leadership durant la période de questions :

  1. Pouvons-nous définir le succès et mesurer nos progrès en vue d’instaurer un climat plus propice au don au pays?

  2. Pouvons-nous profiter du 150e anniversaire du Canada en 2017 pour encourager chaque Canadien à offrir son propre présent au Canada?

En tant que dirigeants du secteur social à but non lucratif au Canada, vous êtes tous en mesure de faire la différence dans le bien-être futur de vos communautés et de notre pays.

Je vous souhaite le plus grand des succès dans vos travaux importants.