Son Excellence madame Sharon Johnston - Le happening: une soirée où créativité et santé mentale se rencontrent

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Rideau Hall, le mercredi 9 octobre 2013

 

Merci beaucoup de vous joindre à David et moi à Rideau Hall. C’est le « chez-nous » de tous les Canadiens.

Ce soir, nous allons tous ensemble explorer la santé mentale, et ce, de façon créative.

Pour chaque Canadien, la santé mentale est aussi importante que la santé physique. La plupart des gens ayant une bonne santé mentale ont déjà vécu une crise de panique, une peur irrationnelle ou une tristesse inexpliquée. 

C’est pourquoi nous devrions tous avoir cette capacité viscérale — cette ouverture de cœur et d’esprit — de comprendre et ressentir profondément les effets que la maladie mentale peut avoir chez quelqu’un. Malgré cela, nous ne pouvons qu’imaginer l’impact horrible qu’une maladie mentale grave a sur les gens.

Nous voulons que vous partiez d’ici ce soir en comprenant ce qu’une personne peut ressentir lorsque la vie lui semble insupportable, que ses liens ont été détruits, qu’elle ne contrôle plus ses pensées, que seule la médication apporte le calme, que ses humeurs passent d’un extrême à l’autre, que les foules sont un obstacle insurmontable, qu’elle n’arrive pas à se sentir propre, qu’un nouveau-né la terrifie ou que la nourriture est son ennemi.

Nous utilisons différents mots pour décrire ces types de maladie mentale : dépression, schizophrénie, dépendance, trouble bipolaire, anorexie et bien d’autres.

Nous comptons sur vous pour accroître la sensibilisation et pour défendre les intérêts des gens fragilisés par la maladie mentale.

Comment faire? Soutenez un collègue de travail ou, si vous voyez quelqu’un qui a des problèmes de santé mentale dans votre quartier ou ailleurs, dans un lieu public, trouvez un moyen pour l’aider au lieu de faire marche arrière.

Il y a désormais 45 000 travailleurs en santé mentale au Canada. David et moi avons l’intention de suivre un cours de premiers soins en santé mentale afin d’avoir la capacité et le savoir pour désamorcer les crises.

N’hésitez pas à encourager quelqu’un à aller chercher de l’aide. Vous pourriez changer une vie ou même prévenir un suicide.

La maladie mentale ne connaît pas la discrimination. Elle peut toucher n’importe qui, comme elle a touché l’un des artistes les plus réputés du Canada : William Kurelek.

Vous serez profondément émus par l’art de Kurelek, qui dit son isolement alors qu’il était aux prises avec des pensées et des peurs incontrôlées. Heureusement, le sentiment de futilité qui se dégageait de ses œuvres a peu à peu fait place à la foi, puis à la famille.

Melissa Bender est une artiste visuelle et une membre de Workman Arts, qui a joué un rôle de premier plan dans l’événement de ce soir.

Melissa a énoncé une vérité toute simple à propos de l’art et de la maladie mentale : « Montrez-moi une personne qui a une maladie mentale et je vous montrerai une personne qui a une maladie mentale. Montrez-moi un artiste qui a une maladie mentale et je vous montrerai un artiste. » [traduction]

Il faut combler le fossé et voir les gens qui ont une maladie mentale comme des avocats, des mères, des banquiers, des entrepreneurs, des pères, des éducateurs et, oui, des artistes. Il y a beaucoup à apprécier quand on voit plus loin que la maladie mentale.

Avant d’entamer cette soirée de créativité, j’aimerais vous parler de la boîte à outils que Jilly avait découverte dans son cerveau. Jilly est née avec le syndrome d’alcoolisation fœtale.

Elle a appris — avec de l’amour et du soutien — qu’elle possédait une merveilleuse collection d’outils dans sa boîte. Elle était gentille, sociable et aimée de tous dans sa classe, ce qui faisait d’elle une chef de file. Elle ne s’inquiétait pas du fait qu’elle avait un outil moins bien aiguisé pour les mathématiques.

David et moi avons découvert le concept des boîtes à outils à London, en Ontario, auprès de notre voisin de 14 ans, qui avait le syndrome de Down.

Comme Jilly, Anthony était très sociable, poli, charmant et vif d’esprit. C’était notre maître d’hôtel lors d’événements sociaux.

Il répondait à la porte, prenait les vestes des dames, veillait à ce que les invités se sentent à l’aise et, à la fin de la soirée, s’installait derrière un kiosque de marionnettes pour servir des cornets de crème glacée, avec nos cinq filles.

À l’âge adulte, Anthony a trouvé du travail ainsi que l’amour. Sa famille et ses voisins lui avaient montré que sa boîte était remplie de fantastiques outils.

Ce soir, utilisez l’analogie de la boîte à outils et appliquez-la à toute personne qui souffre d’une maladie mentale. Trouvez ses meilleurs outils et aidez-la à s’en servir.

Pour terminer, j’aimerais remercier tous les gens qui ont rendu cette soirée possible, en particulier les artistes. Vous nous inspirez par votre courage, votre imagination et votre talent.