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Rideau Hall, le jeudi 28 novembre 2013
Mon épouse, Sharon, et moi sommes ravis de vous recevoir à Rideau Hall, la maison du peuple canadien, pour ce grand événement littéraire.
C’est un privilège de côtoyer autant d’auteurs, d’artistes et de traducteurs talentueux, compte tenu surtout de l’année que la littérature canadienne vient de connaître.
Nous avons célébré des jalons merveilleux en 2013 dans le domaine des lettres canadiennes, notamment la reconnaissance bien méritée que le comité du Prix Nobel a témoignée à Alice Munro.
Trois fois lauréate et cinq fois finaliste, Alice Munro aura prouvé — si preuve avait encore besoin d’être faite — que les meilleurs auteurs canadiens ont du talent à revendre!
Il est intéressant de songer au poids que la littérature confère à une nation sur la scène nationale. Il découle une légitimité unique du pouvoir du récit, qu’il soit oral ou écrit.
Un bon livre donnera vie à ses personnages et aux lieux qu’ils habitent. C’est peut-être parce que c’est surtout notre imagination qui nous permet de participer dans la société, comme l’a fait remarquer Northrop Frye.
Depuis des générations, les auteurs de talent nous aident à nous représenter nous-mêmes et ceux qui nous entourent. Ce qui m’amène à un autre jalon littéraire franchi cette année — un qui vous a peut-être échappé.
Il y a 250 ans — en 1763 — l’auteure britannique Frances Brooke a quitté Londres pour Québec, où elle a composé The History of Emily Montague, le premier roman écrit au Canada.
Publiée en Angleterre au retour de Frances Brooke, cette histoire d’amour sentimentale donne aux lecteurs britanniques le pouls d’un endroit où se vivent de véritables vies, où s’écrivent des histoires intéressantes.
Voilà donc deux jalons qui, à l’instar de serre-livres, encadrent une tradition littéraire florissante qui a pris naissance il y a 250 ans et qui se poursuit aujourd’hui!
Tout cela me ramène à la présente soirée et à vous, les récipiendaires des Prix littéraires du Gouverneur général.
Vos œuvres témoignent de toute la richesse de la littérature canadienne moderne écrite en français et en anglais. Vous êtes des romanciers, des poètes, des dramaturges et des traducteurs. Vous écrivez et illustrez des livres pour enfants, et vous touchez à tous les genres d’écrits non romanesques.
Ce qui distingue ces prix, c’est que vos livres ont été sélectionnés parmi des centaines d’autres, et ce, par un jury formé de vos pairs — eux-mêmes des auteurs, des traducteurs et des illustrateurs talentueux. Ces derniers comprennent les efforts consacrés à la production d’un grand livre et savent reconnaître l’excellence.
Chacune des pages des 14 ouvrages reconnus ce soir est empreinte d’excellence.
Vos livres font désormais partie d’une bibliothèque bien garnie qui remonte à 1936, l’année de création de ces prix par mon prédécesseur John Buchan — qui a lui-même écrit plus de 100 livres.
Composée de plus de 600 ouvrages, la remarquable collection des livres gagnants des Prix littéraires du Gouverneur général est sans aucun doute un trésor national. Je vous invite tous à aller l’admirer dans l’aile Monck après la cérémonie.
J’aimerais terminer en remerciant toutes les personnes qui ont travaillé d’arrache-pied à l’organisation de cet évènement.
Je remercie tout particulièrement le Conseil des arts du Canada, pour son appui soutenu aux auteurs et artistes canadiens, manifesté entre autres par l’administration de ces prix; les membres du jury, pour leur dévouement et leur lecture attentive; les maisons d’édition, qui nous donnent accès à des œuvres admirables; et, enfin, les lecteurs, qui comprennent la valeur de la littérature canadienne ainsi que son génie absolu, qui nous empêche de déposer un livre avant d’en avoir tourné la dernière page.
En dernier lieu, je remercie et félicite les créateurs de ces livres éminents, pour leur don unique, précieux et éternel à la littérature qui profitera aux lecteurs du Canada et du monde entier.
