Remise des Prix d’histoire du gouverneur général

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Rideau Hall, le mardi 19 novembre 2013

 

Bienvenue à Rideau Hall, la maison du peuple canadien.

C’est un privilège pour moi de reconnaître les plus brillants enseignants et étudiants de l’histoire.

Ces prix soulignent l’excellence dans les domaines des programmes communautaires, des musées, de l’histoire populaire, de la recherche savante et de l’enseignement.

Nous sommes également ici pour rendre hommage aux jeunes ambassadeurs et étudiants du passé qui, tôt dans la vie, ont compris cette vérité toute simple, mais essentielle :

L’histoire de notre pays est fascinante.

Cette affirmation contredit ce que l’on entend parfois à propos de l’histoire canadienne. Je ne m’avancerai pas à expliquer pourquoi d’aucuns qualifient notre histoire de singulière, mais je vous dirai ceci :

Ils ont tort!

Prenez n’importe quelle date au calendrier. Aujourd’hui, par exemple, le 19 novembre.

Il s’en est passé des choses le 19 novembre dans l’histoire de notre pays, mais je m’attarderai en particulier au 19 novembre 1775.

Ce jour-là, il y a 238 ans, un de mes lointains prédécesseurs, Guy Carleton, est arrivé à Québec dans des circonstances pour le moins difficiles.

Québec — qui était à l’époque la capitale coloniale de l’Amérique du Nord britannique — était assiégée par les rebelles « américains » qui réclamaient leur indépendance de la Grande-Bretagne.

Le siège a duré des mois. Après un hiver long et glacial marqué par les attaques nocturnes, les bombardements d’artillerie et le pillage de bois de chauffage à l’extérieur des murs de la ville, les renforts britanniques ont finalement réussi à lever le siège, en mai 1776.

Ce n’était pas la première attaque que les habitants de Québec subissaient. Pendant deux siècles et demi, la ville a été assiégée à plusieurs reprises par ceux qui revendiquaient le contrôle de l’Amérique du Nord.

Comme l’écrit l’historien André Charbonneau :

« À cinq reprises, en 1629, 1690, 1759, 1760 et 1775, l’ennemi s’est présenté devant Québec. À cinq occasions, la population de la ville et le « système » défensif de la capitale coloniale ont été mis à rude épreuve. Cinq fois, civils et militaires ont joint leurs efforts pour sauvegarder ce coin de pays. »

Qui a dit que l’histoire canadienne était ennuyante!

Vous savez tous que notre histoire est non seulement intéressante, mais aussi importante, car elle nous aide à comprendre qui nous sommes et d’où nous venons.

L’histoire dresse un contexte précieux qui nous permet d’interpréter le présent et d’orienter nos choix, en tant qu’individus et société.

En cette ère de changements rapides et profonds, on ne devrait surestimer la capacité de l’histoire à nous ancrer et à nous guider.

Comme l’a déjà dit l’historienne Margaret Macmillan, l’histoire peut parfois être invoquée de manière abusive. Il faut donc se garder de déformer le passé ou de s’y assujettir de manière absolue.

Les efforts que vous avez déployés, en tant qu’étudiants et enseignants de l’histoire, sont absolument essentiels à l’édification du Canada plus averti et bienveillant auquel nous aspirons.

Ensemble, vous placez l’histoire dans l’actualité et jeter un éclairage nouveau et stimulant sur d’anciens événements.

Je tiens à saluer vos efforts, en tant que gouverneur général, mais aussi parce que je suis de ceux qui ne cessent de s’étonner et de s’émerveiller devant la richesse et la diversité de l’histoire canadienne.

J’aimerais aussi encourager la prochaine génération d’historiens canadiens à continuer son bon travail. Faites preuve de curiosité et d’audace dans vos apprentissages et dans votre manière de relater notre histoire.

Je vous félicite d’avoir obtenu cette distinction et je vous souhaite le meilleur des succès.