Discussion à l’Université du Sichuan (Chengdu, Chine)

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Chengdu, Chine, le mardi 22 octobre 2013


Merci de votre accueil chaleureux.

Permettez-moi de commencer en remerciant le président Xie et ses collègues de m’avoir fourni l’occasion d’en apprendre davantage sur l’enseignement supérieur dans le sud-ouest de la Chine.

Je suis ravi de me retrouver ici à l’Université du Sichuan dans le cadre de cette discussion sur l’innovation et l’éducation.

Cette discussion est d’autant plus pertinente compte tenu de la longue et fructueuse relation du Canada avec cette université et le sud-ouest de la Chine en général.

Comme vous le savez peut-être, cela fait un peu plus d’un siècle que le Centre des sciences médicales de la Chine occidentale à l’Université du Sichuan a été mis sur pied grâce au travail accompli par des missionnaires canadiens, britanniques et américains. Sa faculté de médecine a été créée en partie grâce aux efforts déployés par de nombreux docteurs et missionnaires canadiens tels que les docteurs Omar Kilborn, William Reginald Morse et Ashley Lindsay.

Nos relations existent depuis longtemps et je suis heureux de contribuer à les renouveler dans le cadre de cette visite, et de vous assurer de l’engagement du Canada à approfondir nos liens interpersonnels — particulièrement dans le domaine de l’éducation.

À titre de gouverneur général du Canada, l’un de mes grands privilèges consiste à effectuer des visites d’État au nom de tous les Canadiens. Depuis le début de mon mandat il y a trois ans, j’ai visité des pays de l’Afrique, de l’Amérique latine et des Caraïbes, de l’Europe, de l’Amérique du Nord et, bien sûr, de ce continent-ci, l’Asie.

Et je suis heureux de vous signaler que dans le cadre de mes fonctions précédentes de président d’université, j’ai déjà visité trois universités ici même dans le sud-ouest de la Chine : l’Université de Chongqing, l’Université des postes et des télécommunications de Chongqing et l’Université normale du Yunnan. L’activité d’aujourd’hui, qui se déroule sur votre magnifique campus historique, me permet d’en ajouter une autre à cette liste.

Pour diverses raisons, mon voyage actuel en Chine est à vrai dire une occasion exceptionnelle pour nos deux pays.

Il s’agit d’une occasion significative parce que les relations entre le Canada et la Chine en sont à un carrefour important, et parce que de nombreuses possibilités de coopération s’offrent à nous.

Cela est vrai à bien des points de vue, et notamment en raison de notre potentiel d’innovation et de coapprentissage.

Mais avant de parler de tout ce que nous pouvons réaliser ensemble, permettez-moi de vous parler un peu de ma propre perspective de l’apprentissage et de l’innovation.

En termes simples, j’adore apprendre et j’ai toujours fermement cru au pouvoir de l’éducation et de la découverte pour ce qui est de transformer nos vies — et notre monde — pour le mieux.

En fait, avant de devenir gouverneur général, j’ai passé la plus grande partir de ma vie professionnelle dans un milieu universitaire, en tant qu’étudiant, enseignant et administrateur.

Je pense que la grande majorité des gens aujourd’hui au Canada et en Chine conviendront que l’éducation nous permet d’élargir nos choix en tant qu’êtres humains.

En tant qu’étudiants et promoteurs des universités, nous savons à quel point l’exercice de la pensée créative et critique est important dans le monde actuel.

De la même manière, rares sont ceux qui remettraient en question le fait qu’une nation éduquée est une nation civique et prospère dont les citoyens sont en mesure de vivre des vies productives dans la dignité.

Dans le monde interconnecté du 21e siècle, où nos liens sociaux, économiques et environnementaux sont si importants, je crois aussi qu’il ne saurait y avoir de véritable éducation en vase clos.

Et c’est une chose que vous savez très bien ici à l’Université du Sichuan et dans les universités de l’ensemble du sud-ouest de la Chine. C’est la raison pour laquelle vous coopérez étroitement avec d’autres personnes, dont des Canadiens, pour élargir, échanger et approfondir vos apprentissages.

Permettez-moi de vous faire part de quelques exemples de notre collaboration :

  • à l’Université du Sichuan, vous avez un centre d’études canadiennes et un programme d’enseignement supérieur en études canadiennes. Vous avez aussi des initiatives et des programmes importants en cours avec l’Université Western et les universités de l’Île-du-Prince-Édouard et d’Ottawa ainsi que l’Université Dalhousie;
  • l’Université des sciences et des technologies électroniques de la Chine et l’Université Jiaotong du Sud-Ouest à Chengdu ont conclu des ententes de recherche importantes avec l’Université Western et le Conseil national de recherches, entre autres;
  • L’Université du Sud-Ouest mène de nombreuses activités de collaboration avec des universités canadiennes, notamment dans le cadre des centres de recherche Canada-Chine de l’Université des Trois Gorges et de formation des enseignants mis sur pied en coopération avec les universités de Windsor, de Toronto et de Waterloo, ainsi que l’Université Wilfrid Laurier.
  • L’Université médicale de Chongqing a récemment inauguré un centre de recherche Canada-Chine sur le développement de l’enfance et la maladie d’Alzheimer en collaboration avec l’Université de la Colombie-Britannique; et, en coopération avec l’Université de l’Alberta, elle vient tout juste d’inaugurer l’Alliance internationale pour la recherche sur la grossesse, qui regroupe des scientifiques du Canada, de la Chine et de la Nouvelle-Zélande ainsi que leurs diverses expertises pour faire progresser le savoir dans ce domaine important.

L’ampleur de cette coopération sino-canadienne est vraiment inspirante. Il s’agit de merveilleux exemples d’activités d’éducation et d’innovation menées par nos deux pays.

Permettez-moi maintenant de vous entretenir un moment de l’importance de notre travail commun.

Les avantages de l’éducation sont assez clairs, mais l’importance de l’innovation, comme vous le savez déjà, peut être un peu plus difficile à démontrer. En fait, il peut parfois être compliqué de décrire de façon précise ce qu’on entend par l’innovation.

Globalement, je vois l’innovation comme le fait de prendre des idées, des concepts ou des produits existants et de les envisager sous un angle différent, de les pousser plus loin ou de les combiner à d’autres produits ou idées qui n’ont en apparence aucun lien pertinent, pour en arriver à une amélioration utile ou même à créer quelque chose de complètement nouveau.

Donc, essentiellement, l’innovation consiste à transcender les frontières, parce qu’elle exige de nous que nous laissions libre cours à nos imaginations pour repousser les limites de ce que l’on croyait possible jusqu’ici.

L’innovation est donc une affaire qui repose en grande partie sur la collaboration, le partenariat et le travail en équipe.

C’est ce que j’appelle souvent la « diplomatie du savoir » qui est à mes yeux notre capacité et notre volonté de transcender les frontières et les disciplines dans notre démarche d’apprentissage et d’innovation.

Autrement dit, cela veut simplement dire que nous devons travailler ensemble.

Dans le monde actuel, les nouvelles idées et découvertes surviennent rarement en vase clos. Elles sont plutôt le fruit du travail concerté de personnes qui œuvrent parfois dans des domaines très différents et qui proviennent de différents milieux ou pays — de la Chine et du Canada par exemple.

Par ailleurs, l'évolution rapide des technologies de communication nous permet d’établir plus facilement le contact initial entre les gens, malgré la distance physique qui peut les séparer.

Une fois que ce contact initial est établi, nous devons cependant passer à la prochaine étape et nous rencontrer pour travailler, vivre des expériences et apprendre. Nous devons étudier ensemble – face à face. Mener des recherches ensemble. Voyager ensemble. Entretenir ensemble des rapports sociaux. Converser ensemble de manière informelle. Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous pouvons véritablement apprendre et innover ensemble.

Il est donc tout à fait logique de préconiser une telle approche transnationale. Car les défis les plus importants qui se posent à chacune de nos nations sont d’envergure planétaire que ce soit dans leurs causes initiales ou dans leurs conséquences.

C’est pourquoi il est si important, à la fois pour les étudiants et universitaires canadiens et chinois de travailler et d’étudier ensemble. L’éducation nous offre de merveilleuses possibilités de développer une compréhension commune, de susciter de nouvelles occasions grâce à l’innovation, et de favoriser une plus grande prospérité pour tous.

Déjà, les programmes d’échange d’expériences d’apprentissage font partie des principaux fondements des relations entre le Canada et la Chine. En 2012, il y avait plus de 84 000 étudiants chinois poursuivant leurs études au Canada, et environ 3 400 étudiants canadiens faisaient de même en Chine.

Je suis ravi de constater que nos deux pays ont renouvelé notre entente relativement au Programme d’échanges universitaires Canada-Chine, et que nous espérons voir, d’ici cinq ans, 100 000 étudiants poursuivre leurs études dans l’un et l’autre pays.

Il s’agit d’un objectif ambitieux mais qui est porteur de si grandes possibilités pour les étudiants et pour l’ensemble de nos populations.

Je me réjouis déjà à la perspective de la poursuite de la collaboration entre le Canada et la Chine sur le plan de l’éducation et de l’innovation dans les mois et les années à venir.

Je tiens à vous adresser tous mes vœux de succès.