Cérémonie d’investiture de l’Ordre des compagnons d’honneur du YMCA

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Ottawa (Ontario), le mardi 22 janvier 2013

 

En tant que gouverneur général, j’ai le grand privilège de pouvoir reconnaître la générosité des gens qui servent leur communauté. C’est donc un grand plaisir pour moi d’être avec vous pour la cérémonie d’aujourd’hui.

Comme vous le savez peut-être, je consacre mon mandat à la création d’une nation plus avertie et bienveillante, c’est-à-dire une nation de gens réfléchis et qui ont bon cœur. C’est ce que les amis et les donateurs du YMCA font depuis pas moins de 160 ans. Cela est d’autant plus remarquable que le Canada célébrera son 150e anniversaire dans quelques années seulement seulement, en 2017!

Le YMCA représente ce qui, depuis longtemps déjà, est juste et bon dans notre pays, à savoir cette tendance qu’ont les Canadiens à se préoccuper des autres, à vouloir aider. Nous avons à cœur le bien-être de nos voisins.

Comme en témoignent les nouveaux membres de l’Ordre des compagnons d’honneur du YMCA, l’esprit de compassion anime nos communautés.

Ces personnes proviennent de toutes les régions du Canada. Grâce à leur contribution de longue date à titre d’employés et de bénévoles du YMCA, ils ont produit un impact réel et durable dans la vie des autres. Leurs années de service en disent long sur leur engagement à aider les gens de tous les horizons à grandir et à prospérer, de diverses manières.  

Les Compagnons et Officiers de l’Ordre, ces dirigeants à l’échelle internationale, nationale et régionale, sont nos meilleurs éléments.

Je suis persuadé que tous les nouveaux membres vous diront qu’ils doivent cette distinction aux milliers de membres, de bénévoles et de donateurs qui appuient le YMCA — sans oublier toutes les personnes à qui ils viennent en aide.

Même si cela est vrai, nous savons que ce sont les gens comme ceux à qui nous rendons hommage aujourd’hui qui donnent l’exemple.

Voici une histoire qui illustre bien cela.

Lorsque mère Teresa est venue à Montréal, il y a quelques décennies, l’une de nos voisines, émue par l’œuvre de cette dernière auprès des pauvres de Calcutta, lui a demandé ce qu’elle pourrait faire pour aider. Mère Teresa lui a répondu : « Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Vous verrez que, dans votre propre quartier, il y a une famille qui a besoin de vos soins et de votre amour. »

Peu de temps après, j’ai lu une critique à l’endroit de l’œuvre de mère Teresa. Son refuge à Calcutta permettait de secourir quelque 200 personnes dans une ville qui en compte des millions qui vivent dans la pauvreté la plus épouvantable. Son travail y était décrit comme n’étant qu’une goutte dans un océan.

Je m’explique. Mes enfants, alors âgés de 2 et 9 ans à l’époque, critiquaient ma façon de les divertir à l’occasion de leurs fêtes d’anniversaire. Elles me disaient : « Pourquoi ne donnes-tu pas un spectacle de magie comme le fait M. MacFarlane plutôt que de raconter des histoires de fantômes auxquelles personne ne croit? »

En ce temps-là, Andy MacFarlane était le recteur de la faculté de journalisme à l’Université Western et moi, le recteur de la faculté de droit. Étant assez compétitif de nature,  j’ai décidé d’assister à la fête d’anniversaire suivante qui avait lieu chez les MacFarlane, où Andy s’était déguisé en magicien avec une longue cape et de grosses manches bouffantes. Il a commencé à faire un tour de magie au cours duquel il allait transformer l’eau en vin. Prenant un verre d’eau, il l’a soulevé dans les airs et a prononcé le mot magique « Abracadabra! ». Il a ensuite dissimulé le verre sous ses manches et a exécuté une pirouette de 360 degrés, tout en ajoutant quelques gouttes de teinture rouge dans le verre, sans que personne ne s’en aperçoive. Une fois le verre sorti de sous ses manches, l’eau était devenue d’une belle couleur rose.

C’est à ce moment que j’ai pris conscience de la façon dont mère Teresa changeait la culture de Calcutta, et même celle du monde. C’est la transformation de l’eau, et non ce qui y avait été ajouté, qui améliorait la vie de tant de familles.

Le fondement erroné de cette critique provenait du fait que nous envisagions le travail de mère Teresa du point de vue de la physique, plutôt que de la chimie.

C’est ce que font ces gens merveilleux : ils changent pour le mieux la culture de notre pays.

Ayant travaillé avec de nombreuses organisations exceptionnelles, comme salarié et bénévole, je reconnais l’importance du leadership et du rôle que joue chaque individu dans la réussite globale d’une entité.

Tout comme le YMCA a été fondé pour servir les gens, ce sont les gens qui en déterminent l’efficacité. Le succès du YMCA est à la fois celui de ses bénévoles et de ses donateurs, et vice versa.

En tant que président d’honneur de YMCA Canada, je tiens à féliciter tous les récipiendaires de cette année. Merci d’ouvrir la voie à la création d’un Canada plus averti et bienveillant.