50e anniversaire du club Rotary de Waterloo

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Waterloo, le lundi 23 septembre 2013

 

Je vous remercie pour votre cordiale bienvenue. Je suis ravi de me joindre à vous à l’occasion du 50e anniversaire du Club Rotary de Waterloo.

Je tiens également à vous dire à quel point mon épouse, Sharon, et moi avons été attristés d’apprendre que le marché des agriculteurs de St. Jacobs a été détruit par un incendie, au début du mois.

Je sais que certains vendeurs sont déjà de nouveau en affaires, mais je sais que la reconstruction sera longue et coûteuse. J’en profite pour transmettre mes meilleures salutations à tous ceux qui travaillent avec acharnement pour rebâtir cet important espace de rassemblement communautaire.  

Revenons maintenant à l’anniversaire que nous célébrons ici. Depuis ses débuts, le Club Rotary de Waterloo et les autres clubs Rotary de Kitchener œuvrent conjointement à l’organisation de campagnes de financement et d’activités de bienfaisance. Il s’agit donc d’une célébration communautaire.

Rien ne saurait en effet être plus approprié pour les membres des clubs Rotary, eux qui font tant pour aider les gens de nos communautés.

N’est-ce pas d’ailleurs la devise du Rotary : Servir d’abord.

Comme vous le savez sans doute, j’ai eu le privilège, dans les années 1960, de recevoir une bourse d’études de la Fondation Rotary, ce qui m’a permis d’aller étudier à la faculté de droit de l’Université Cambridge, en Angleterre.

En tant que boursier, j’étais appelé à visiter les clubs Rotary de l'Angleterre pour parler du Canada, responsabilité fort agréable. J’avais l’habitude de terminer mes allocutions par une vieille chanson de Terre-Neuve-et-Labrador, dont le refrain va comme suit :

When I first came to this land
I was not a wealthy man
But the land was sweet and good
And I did what I could.

Ce pays était agréable et bon / Et j’ai fait ce que j’ai pu, dit la chanson. Ces vers pourraient très bien s’appliquer aux braves colons qui sont venus s’établir ici dans le sud-ouest de l’Ontario, et même à chacun de vous qui travaillez d’arrache-pied pour faire de cette région un lieu où il fait bon vivre.

Je serai toujours reconnaissant envers le Club Rotary pour le soutien qui m’a été fourni quand j’étais étudiant — une période de ma vie si merveilleuse et si déterminante pour moi.

Je sais que je ne suis pas le seul à éprouver ce sentiment, car cette organisation a touché tant de gens, aussi bien ici, à Kitchener­-Waterloo, que partout dans le monde. 

Il suffit de mentionner vos efforts remarquables pour enrayer la polio.

Non seulement ici, dans votre collectivité, mais au Canada et à l’échelle mondiale.

C’est un objectif pour le moins ambitieux, mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est le succès mondial remporté depuis 1979, lorsque Rotary international a entrepris de lutter contre la polio en vaccinant six millions d’enfants aux Philippines.

En effet, un nombre incroyable de personnes dans le monde entier sont en bonne santé, grâce à la bienveillance dont font preuve les membres de cette organisation. La polio est une maladie évitable et, ensemble, les Rotariens ont justement aidé à la prévenir.

Je tiens à mentionner que les membres du Club Rotary à Kitchener-Waterloo viennent en aide aux victimes de la polio depuis de nombreuses décennies, bien avant que la cause trouve un écho sur la scène internationale.

Scott Moss rappelle les origines de cet effort dans la brève histoire du Club Rotary que j’ai lue sur votre site Web.

Comme il l’indique, il n’y avait en 1923 aucun centre de soins pour le traitement des victimes de la polio dans la région.

Cependant, les Rotariens de l’époque n’ont pas tardé à réagir. Ils ont offert bénévolement leurs services pour accompagner en voiture les enfants de la région afin qu’ils puissent suivre leurs traitements à Toronto.

Il ne faut pas oublier que la 401 n’existait pas à l’époque et qu’il fallait environ trois heures et demie pour s’y rendre.

Sans oublier la durée du traitement, qui était d’une heure et demie.

Ce que les membres de cette organisation ont fait pour autrui est tout à fait admirable. Malgré ses débuts circonscrits, le Club Rotary a aujourd’hui une portée mondiale.

D’ailleurs, la vie de bon nombre de ceux et celles qui en ont été les bénéficiaires a été transformée pour le mieux à tout jamais.

Je tiens également à souligner que le Club Rotary est également devenu, au fil des ans, un important espace d’échange d’idées nouvelles et d’initiatives et une tribune pour donner l’élan nécessaire au changement.

En fait, c’est au cours d’une allocution prononcée devant les membres du Club Rotary de Kitchener-Waterloo, en 1956, qu’Ira Needles a prononcé un discours resté célèbre, dans lequel il a fait appel à eux pour trouver 150 000 ingénieurs requis dans l’industrie canadienne.

Comme vous le savez peut-être, M. Needles, qui était alors président de B. F. Goodrich Canada, avait de la difficulté à recruter le nombre d’ingénieurs nécessaires pour travailler dans son usine de pneus.

Il savait également que le Canada, en tant que nation, devait accorder plus d’importance à la science et à l’ingénierie. N’oublions pas que c’était l’époque de la guerre froide.

Comme solution, il a donc proposé un modèle coopératif d’enseignement postsecondaire, en vertu duquel les cours théoriques seraient suivis d’une expérience en milieu de travail.

Au fil du temps, ce programme est devenu le programme coop de l’Université de Waterloo, dont Ira Needles a été le président fondateur et, par la suite, le chancelier.

Aujourd’hui, évidemment, le programme coop et l’Université sont de grandes réussites dans la région de Waterloo, et il est intéressant de revenir sur le rôle que le Club Rotary a joué pour aider à susciter l’enthousiasme pour l’idée innovatrice d’Ira Needles et obtenir le soutien voulu.  

Ces deux histoires, que sont la lutte du Club Rotary pour éliminer la polio et son rôle en tant que forum générant de nouvelles idées, démontrent bien la valeur durable de cette organisation. Le travail que vous faites est à la fois averti et bienveillant, une véritable contribution au mieux-être de cette communauté-ci, de notre pays et du monde entier.

Lors de mon installation en tant que gouverneur général, j’avais intitulé mon discours « Une nation avertie et bienveillante : Un appel au devoir », dans l’espoir de rehausser l’importance de rendre service à autrui.

Si j’ai lancé cet appel au devoir, malgré les défis auxquels nous faisons face, c’est parce que j’estime que nous sommes tous très privilégiés de vivre dans ce pays. J’espère ainsi inciter les Canadiens et les Canadiennes à faire leur part pour la société, chacun selon son gré et ses capacités.

Chacun devrait faire sa part, car le besoin dans nos communautés est réel et ne cesse de croître.

Nous devrions donner, parce que l’écart grandissant entre ce qui est requis et ce qui peut être fourni menace les plus vulnérables d’entre nous.

Nous devrions donner, parce que cet écart est une menace pour l’une des valeurs que nous, les Canadiens, chérissons le plus : l’égalité des chances.

En tant que membres engagés et dévoués de votre communauté, vous savez tout cela et, surtout, vous avez l’habitude d’agir en conséquence.

Les clubs philanthropiques tels que le Rotary sont un modèle pour l’édification du pays dont nous rêvons.

J’aimerais vous remercier pour les services que vous rendez à cette communauté et au Canada. Toutes mes félicitations à l’occasion de ce merveilleux anniversaire.

Je terminerai en examinant un autre jalon important, un jalon que tous les Canadiens voudront souligner : le 150e anniversaire de notre pays en 2017.

Dans cette perspective, je demanderais aux membres du Club Rotary, aux membres de tous les clubs philanthropiques, de songer au rôle qu’ils peuvent jouer dans l’édification d’un Canada plus averti et bienveillant dans les années à venir.

Que comptez-vous offrir au Canada et aux Canadiens pour le 150e anniversaire de notre nation?

Votre contribution est essentielle, et il me tarde de découvrir les prochaines réussites des membres remarquables du Club Rotary.  

Merci.