Remise des Prix littéraires du Gouverneur général

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Rideau Hall, le mercredi 28 novembre 2012


Un homme vêtu de noir se lève à la mention de son nom. Il avance vers le podium et regarde les gens rassemblés devant lui, dont plusieurs pourraient facilement déceler une phrase vide de sens. Après tout, ce sont des maîtres de l’écriture qui créent des univers, qui racontent des histoires avec un art extraordinaire. Et, espère-t-il, un auditoire indulgent.

Il ouvre la bouche et prononce son discours.

Cette courte mise en scène, peut-être exagérée compte tenu de la distinguée assemblée ici présente, raconte pourtant une histoire. Des mots rattachés les uns aux autres, comme une guirlande de Noël, qui créent une image indélébile.

C’est ce que vous faites, ce que vous faites d’ailleurs si bien.

Depuis la création des Prix littéraires du Gouverneur général, les nombreux lauréats et lauréates ont enrichi notre paysage culturel.

L’écrivain nous offre des personnages intéressants; il nous raconte des histoires vécues du temps passé et jette sur l’avenir un regard positif, tout en faisant des mises en garde; il nous enseigne des leçons parfois avec subtilité, parfois sans détour.

L’illustrateur nous ouvre une fenêtre; à l’aide de différentes couleurs, il crée des images qui ajoutent une dimension inédite à l’écriture.

Quant au traducteur, il interprète un texte pour en livrer le cœur et l’âme au lecteur anglophone ou francophone. Il dévoile ce qui demeurerait caché à un lecteur unilingue et aide l’auteur à rejoindre un plus vaste auditoire.

Il va sans dire qu’il est presque impossible de bien saisir toute l’ampleur du travail d’un écrivain, d’un illustrateur ou d’un traducteur. Ces descriptions ne sont qu’un mince aperçu de leur contribution à notre société.

C’est la raison pour laquelle nous leur rendons hommage, nous vous rendons hommage ici, ce soir. Vos œuvres ont été choisies comme étant les meilleures de la littérature canadienne.

Cela n’est pas le fruit du hasard, car chaque page de ces livres primés témoigne de vos efforts.

Même si la création de votre œuvre est pour vous chose du passé, car vous vous êtes sans doute attelés depuis à d’autres projets créatifs, vous vous souvenez sans doute des heures, des jours et même des années que vous avez consacrés laborieusement à cette quête de la perfection.

Pierre Burton a écrit ceci un jour : « Je crois que le processus de l’écriture en tant que tel demeure un mystère pour ceux qui ne sont pas écrivains. »

D’ailleurs, il en est de même pour toutes les formes d’art, y compris l’illustration et la traduction. Il est difficile, pour ceux qui ne sont pas plongés dans l’univers créatif, de savoir — de réellement savoir — à quel point ce processus est fastidieux.

Cela dit, nous pouvons, sans nécessairement comprendre à fond ce que cela implique, vous témoigner le respect que vous méritez pour votre contribution à la culture canadienne et à la littérature mondiale. C’est pourquoi la mission du Conseil des Arts du Canada est si essentielle au bien-être de notre société et pourquoi nous remercions également cet organisme pour son soutien.

J’espère également que vous aurez l’occasion de vous attarder dans la salle d’exposition de Rideau Hall, où sont présentées les œuvres, présentes et passées, des lauréats des Prix littéraires du Gouverneur général. Vos livres côtoient ceux qui ont été couronnés au cours de 75 ans de récits exceptionnels, dans cette exposition offerte à tous les Canadiens.

Nous découvrons les livres, nous grandissons avec les livres, nous évoluons grâce aux livres, nous chérissons les livres. Par le fait même, nous chérissons ceux et celles qui les ont créés. Il en est ainsi pour mes neuf petits-enfants, probablement parce que je passe mon temps à leur lire des livres. C’est d’ailleurs parce que j’ai toujours un livre à la main qu’ils me surnomment « grand-papa livre »!

M. Burton, lui-même lauréat des Prix littéraires du Gouverneur général à trois reprises, abondait dans le même sens, puisqu’il a dit : « En vérité, écrire consiste essentiellement à réfléchir et à rêver. »

Vous réfléchissez et vous rêvez, mais vous faites tellement plus que cela. Vous aidez à façonner notre paysage littéraire et à encourager les Canadiens à savourer le simple plaisir de lire.

Sharon et moi sommes ravis de féliciter chacune et chacun de vous en cette occasion.

Merci.