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Regina, le jeudi 11 octobre 2012
Je suis heureux d’être au Canadian Club, un endroit qui illustre si bien l’histoire de la Saskatchewan, son voyage historique.
C’était en septembre 1905 et toute la Saskatchewan était parsemée d’affiches qui proclamaient des messages de paix, de prospérité et de progrès. Il y avait notamment une affiche sur laquelle figurait un bébé modèle à l’image de la Saskatchewan et qui portait un message invitant à voir grandir cette province naissante.
La Saskatchewan entrait dans la Confédération et toute la province était porteuse des rêves les plus grands.
Le gouverneur général et le premier ministre de l’époque — respectivement Earl Grey et Sir Wilfrid Laurier — étaient tous les deux enchantés de se trouver sur place pour accueillir cette nouvelle venue au Canada. Des centaines d’écoliers avaient envahi les rues ici à Regina ce jour-là et Wilfrid Laurier en a alors profité pour souligner qu’il aurait aimé vivre l’expérience de cette journée à travers leurs yeux.
La nouvelle province suscitait de grandes attentes et des rêves encore plus grandioses; et nombreux étaient ceux qui pensaient que le 20e siècle appartiendrait à la Saskatchewan.
En fait, quelques années plus tard, à l’occasion de la pose de la première pierre de l’édifice de l’Assemblée législative de la Saskatchewan — dont nous célébrons le 100e anniversaire cette année — Earl Grey a souligné combien il se sentait privilégié de se trouver à cet endroit même. Déjà, a-t-il dit, la province venait de vivre de profonds changements. Il a poursuivi en prédisant que ces changements étaient « non seulement la preuve de votre croissance vigoureuse, mais aussi une indication de vos grandes perspectives d’avenir ».
Bien sûr, comme de nombreux pays et provinces à l’époque, certains de ces rêves ont dû être mis entre parenthèses. Deux guerres mondiales, la Grande Crise, les défis économiques et sociétaux : la Saskatchewan a vécu tout un registre d’expériences et a dû se concentrer pendant longtemps à assurer tout autant sa survie que sa croissance. Mais à travers toutes les épreuves, les gens d’ici n’ont jamais perdu leur détermination et ont prouvé leur résilience.
Dans son livre intitulé Saskatchewan: A New History, Bill Waiser parle de la « persistance inébranlable » de la population et de son espoir de récolter les fruits de cette terre de promesses.
Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle universitaire, je suis allé étudier le droit en Angleterre, grâce à une bourse de la Fondation Rotary. L’une des tâches agréables que cela comportait était la visite des clubs Rotary, un peu partout en Angleterre, pour parler du Canada à leurs membres. J’avais l’habitude de terminer mes discours avec le refrain suivant d’une chanson de Terre-Neuve-et-Labrador :
When I first came to this land
I was not a wealthy man
But the land was sweet and good
And I did what I could
Ce pays était agréable et bon, dit la chanson, et les premiers colons du temps de Champlain et ceux qui les ont suivis ont appris à veiller sur leurs voisins, à partager avec eux et à s’entraider pour bâtir des granges et des villages dans l’espoir d’une vie meilleure pour leurs enfants. Sachant bien comment se bâtit une famille, ils ont uni leurs efforts pour y parvenir.
Aujourd’hui, la Saskatchewan est arrivée à ce que j’appelle un point tournant de son histoire; le 21e siècle signale maintenant pour cette province le moment de réaliser des rêves encore plus grands. C’est maintenant à vous de montrer la voie.
Il suffit tout simplement d’observer tous les signes favorables autour de vous, et vous les connaissez tous très bien.
Le taux de croissance démographique de la Saskatchewan est l’un des plus élevés, et le taux d’immigration dans la province a augmenté de 1,3 pour cent, ce qui en fait le taux le plus élevé au pays. La province a aussi l’un des taux de chômage les plus pas, soit 4,7 p. 100, et selon le rapport de la RBC sur les perspectives économiques des provinces, elle pourrait fort bien connaître la plus forte croissance économique en 2013.
Il convient ici de le répéter : c’est maintenant à vous de montrer la voie.
En fait, ce qui me réjouit tout particulièrement, c’est qu’en tant que chef de file, vous savez aussi fort bien que vous avez la responsabilité envers vous-mêmes et le reste du pays de protéger ce que vous avez bâti. Le développement durable est l’une des voies les plus importantes pour voir à ce que la province puisse demeurer un chef de file.
Le développement durable est un terme que nous entendons souvent. Si souvent en fait qu’à force d’en parler constamment, nous risquons d’en faire un mot à la mode, un cliché, un terme dépourvu de son sens initial — et c’est peut-être même déjà le cas. Il n’en demeure pas moins cependant que ce concept est incontournable et qu’il faut continuer d’en parler si nous souhaitons poursuivre notre quête d’une nation toujours plus avertie et bienveillante. Dans cette optique, lorsque je parle de développement durable, je vous inviterais à imaginer qu’il s’agit en fait d’un nouveau concept qui aura des répercussions importantes pour l’avenir de la Saskatchewan.
Permettez-moi maintenant de vous donner la définition de ce concept telle qu’elle a été présentée dans le rapport Brundtland en 1987 : le développement durable, tout simplement, c’est le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. En fait, peu importe qu’on puisse le considérer comme un simple terme à la mode, le développement durable est bel et bien le plus grand défi du 21e siècle.
Pour relever ce défi, quels sont donc alors les ingrédients du succès? Je crois qu’il y a trois aspects que nous devons considérer pour assurer le développement durable : l’innovation sociale, l’inclusion sociale et l’entreprise sociale.
Dans l’histoire de la Saskatchewan, chacun de ces aspects s’est avéré à la fois un atout et une difficulté.
Prenons par exemple l’innovation sociale.
En théorie, l’innovation est un processus linéaire qui part de la conception en passant par la découverte pour aboutir à la mise en application. Toutefois, en pratique, il s’agit plutôt d’un processus à deux dimensions et bidirectionnel — une sorte d’aller-retour constant entre la conception et la mise en application, un peu comme le maniement d’un godendart.
Dans une autre perspective, on peut aussi le voir comme un processus à trois dimensions dans le sens qu’il n’est pas alimenté par une seule personne, mais bien par plusieurs personnes ou même un grand nombre de personnes travaillant en coopération. Le processus d’innovation est ainsi une démarche collective de partage.
Je crois qu’une telle démarche s’applique tout particulièrement à l’innovation sociale, où les idées circulent d’un secteur de la société à l’autre, en changeant et en évoluant constamment pour s’adapter aux besoins de la population. Ce sont justement de telles expériences pratiques qui stimulent l’esprit d’innovation pour favoriser de futures avancées.
Et c’est là où la Saskatchewan a tout particulièrement excellé : dans le partage des innovations entre ses citoyens et avec les autres provinces, ainsi que dans leur perfectionnement.
En fait, cette province est un formidable creuset de l’innovation. Tout au long de son histoire, les citoyens de la Saskatchewan ont relevé de grands défis et, chaque fois, vous avez su concevoir des façons astucieuses et originales de les surmonter.
Évidemment, nous ne pouvons pas parler d’innovation sociale sans reconnaître l’une des plus grandes contributions de la Saskatchewan à notre pays : l’assurance-maladie.
Dès les premiers instants de son existence, cette province s’est toujours souciée d’améliorer l’accessibilité de ses citoyens aux soins de santé. En 1929, elle devenait la première administration gouvernementale en Amérique du Nord à offrir gratuitement le diagnostic et le traitement de la tuberculose.
En fait, même avant la mise en place de ce programme, il existait déjà dans certaines régions rurales, une forme de régime d’assurance-maladie publique dans le cadre duquel une municipalité pouvait embaucher un médecin et retenir ses services au profit de tout le village.
Vous tous ici présents et tous les Canadiens connaissez déjà l’histoire de Tommy Douglas. Mais c’est une histoire qui mérite toujours d’être rappelée.
C’est Tommy Douglas qui a été le premier à défendre l’idée de la mise en place d’un système provincial de soins de santé accessible à tous. Dans son enfance, sa famille ne pouvait pas se permettre des soins médicaux de qualité et, pour cette raison, il a presque perdu l’usage d’une jambe à la suite d’une maladie. Il a été sauvé par un spécialiste qui a accepté de le prendre comme patient gratuitement.
En tant que premier ministre, il voulait veiller à ce qu’aucun enfant ni aucune famille n’aient à subir l’épreuve qu’il a vécue. Comme bon nombre de ses concitoyens, il n’allait jamais abandonner son rêve.
Il y a maintenant 50 ans, la Saskatchewan devenait la première province à disposer d’une politique d’assurance-maladie intégrée pour tous ses citoyens. Trois ans plus tard, cette politique était adoptée à l’échelle nationale.
Il s’agit peut-être de l’un des meilleurs exemples d’innovation sociale de notre pays, et cette innovation a pris naissance ici même au cœur des Prairies.
La création de l’assurance-maladie était une innovation durable, dans le sens qu’elle assurait la santé et le bien-être de tous les citoyens, qui pouvaient ensuite contribuer au succès de la province. Cet exemple nous permet de voir toute l’importance de l’innovation sociale pour la croissance d’une communauté, d’une province et d’un pays.
L’idée selon laquelle tous les citoyens, peu importe leur lieu de résidence ou leur statut social, devraient avoir accès à des soins médicaux est tout à fait normale pour cette province. Elle a toujours eu la réputation d’être une terre ouverte et accueillante pour les nouveaux arrivants.
Au début de la Première Guerre mondiale, presque la moitié de la population de la Saskatchewan provenait d’un autre pays. Et ces personnes nouvellement arrivées au Canada cherchaient non seulement à améliorer leur propre sort et celui de leur famille, mais aussi à se joindre à une société prête à accepter leurs origines. Quand on y pense, tel est le génie du Canada.
C’est justement ce que la Saskatchewan a su faire, en éliminant les barrières, en comblant les fossés et en permettant aux nouveaux Canadiens de contribuer à l’évolution de notre nation. J’ai passé une demi-heure fascinante avec votre maire, qui poursuit la tradition familiale. Cette tradition se poursuit aujourd’hui avec les nombreux immigrants qui continuent de venir s’établir dans cette province des Prairies.
Cela me rappelle une série de tableaux de l’artiste albertain William Kurelek — Le pionnier ukrainien — qui illustre l’arrivée d’immigrants au Canada. Les six tableaux montrent bien l’ampleur de la tâche colossale que représente le fait de s’établir dans les Prairies pour s’y bâtir une vie meilleure.
Le dernier tableau, dans lequel on voit un agriculteur qui se tient fièrement debout dans un champ de blé florissant, pourrait fort bien refléter une scène de la vie quotidienne d’une ferme typique de la Saskatchewan.
Cette série de tableaux nous donne une vision assez classique de l’expérience des immigrants au Canada en général et dans les Prairies en particulier, mais elle nous rappelle aussi que notre travail et notre succès reposent sur une vigilance constante.
Avant tout, la Saskatchewan a su former une province plus inclusive en puisant dans sa générosité et en ouvrant ses portes avec bienveillance aux immigrants et à toutes les personnes dans le besoin.
Prenons, par exemple, l’histoire de Gordie Howe, originaire de la Saskatchewan et l’un des meilleurs joueurs de hockey de l’histoire. Gordie n’aurait jamais reçu sa toute première paire de patins sans le geste de bonté de sa mère.
La famille Howe n’était pas très riche, et avait souvent de la difficulté à arriver. Malgré tout, la mère de Gordie avait bon cœur et une grande volonté de bien faire, en particulier durant la grande dépression. Elle a donné à un voisin dans le besoin un peu d’argent et en retour, elle a obtenu un sac d’objets divers. C’est dans ce sac que Gordie, qui n’avait alors que cinq ans, a trouvé sa première paire de patins.
Cette histoire me rappelle l’une de mes propres expériences. Un jour d’hiver à Sault Ste. Marie en Ontario, mes coéquipiers et moi-même venions d’apprendre qu’un recruteur des Maple Leafs de Toronto viendrait nous regarder jouer.
À l’époque, je n’avais jamais encore possédé une seule pièce d’équipement de hockey qui soit neuve. Un jour, la rumeur a couru qu’un recruteur des Maple Leafs de Toronto était en ville. Dan Taylor, le propriétaire d’un magasin local d’articles de sport, qui n’était pas un homme particulièrement riche, m’a dit : « J’ai quelque chose pour toi. »
C’était une nouvelle paire de patins.
Ce soir-là, j’ai compté trois buts, que je mets sur le compte de mes patins, du moins dans mon esprit. Je n’oublierai jamais la générosité de cet homme.
En repensant au geste de bonté de Dan Taylor, je crois que ce jour-là, ces nouveaux patins m’ont sans aucun doute donné un regain d’énergie sur la glace, mais je crois également que la confiance que cet homme a témoignée en mes capacités m’a inspiré tout autant.
La mère de Gordie Howe, le généreux propriétaire de magasin de ma jeunesse, et un nombre incalculable d’autres Canadiens ont tour à tour accompli des gestes de bonté spontanés qui ont transformé des vies et ont contribué à développer chez leurs concitoyens un sentiment d’inclusion, un sens d’appartenance à la société.
Pourriez-vous imaginer un monde dans lequel Gordie Howe n’aurait jamais porté une paire de patins? Pouvez-vous aussi imaginer un monde sans générosité? Je pense que nous pouvons tous convenir que ces deux scénarios sont impensables.
Laissez-moi vous donner un autre exemple. Vous avez sûrement remarqué que Sharon n’est pas avec moi. Elle est au Ranch Ehrlo, un endroit conçu pour répondre aux besoins individuels des élèves qui le fréquentent. Ce projet a vu le jour en Saskatchewan, mais le message d’inclusion qu’il véhicule est universel.
Lorsque nous sommes généreux envers les autres, lorsque nous faisons en sorte qu’ils se sentent bien accueillis, nous encourageons leur inclusion, qui est nécessaire au développement de la province.
Cependant, l’inclusion va au-delà de la générosité. Il faut aussi savoir reconnaître les problèmes de longue date et chercher à les régler.
J’en aborderai un. D’ici 2045, les peuples autochtones formeront le tiers de l’ensemble de la population de la Saskatchewan. Malgré cette réalité, il y a un décalage important entre ces membres de notre société et les autres citoyens, comme nous le savons si bien.
Le taux de chômage chez les Métis est environ deux fois plus élevé que le taux provincial moyen. Le nombre de sans-emploi chez les peuples des Premières nations est aussi à la hausse.
Un article récent de Jordon Cooper du Star Phoenix fait état de toutes ces occasions manquées et propose que c’est peut-être bien parce que de nombreux Autochtones se sentent marginalisés. À tel point qu’un grand nombre d’entre eux ne terminent pas leurs études secondaires ou ne poursuivent pas de carrière.
L’inclusion sociale, particulièrement dans le monde de l’éducation, peut contribuer grandement à l’élimination du racisme et des stéréotypes, et peut renouveler les espoirs des peuples autochtones.
L’éducation est une occasion clé — et les fossés sur le plan de l’apprentissage touchent les communautés autochtones.
Deux chercheurs de l’Institut canadien de recherches avancées — James Robinson, de Harvard, et Daron Acemoglu, du MIT — ont corédigé un livre intitulé Why Nations Fail (Pourquoi les nations échouent) dans lequel ils étudient entre autres les différences sur le plan de la santé et de la prospérité dans le monde.
Leur thèse repose sur le fondement que les nations et les sociétés les plus prospères sont celles qui disposent d’institutions politiques et économiques inclusives. Les nations et les sociétés qui sont exclusives dans leurs sphères politiques et économiques sont vouées à l’échec.
Nous pouvons ainsi voir tout le potentiel qui est perdu lorsque nous ne favorisons pas l’inclusion, ce qui m’amène à vous parler des entreprises sociales et de l’exemple donné par le Conseil tribal de Meadow Lake.
Reconnaissant le besoin de changement, neuf bandes de Premières nations se sont associées dans les années 1980 pour fournir des programmes et des services et pour favoriser le développement communautaire. L’une de leurs initiatives en ce sens a consisté à créer la société NorSask Forest Products.
Cette société procure des emplois à de nombreux membres des Premières nations et les profits sont réinvestis dans la communauté notamment dans les infrastructures et dans le logement. Maintenant, le conseil entreprend l’un de ses projets les plus ambitieux à ce jour : le Centre de bioénergie de Meadow Lake, évalué à 150 millions de dollars.
Les déchets produits par la scierie de NorSask seront transformés par ce centre en énergie qui servira à alimenter environ 30 000 foyers. Il s’agit d’un objectif impressionnant. Déjà, le Conseil a amélioré les vies des membres de leurs communautés et voilà maintenant qu’il se consacre à un projet d’avenir axé sur le développement durable, les ressources renouvelables et la préservation de l’environnement.
Les citoyens de la Saskatchewan ont su bien gérer leurs ressources. Vous savez bien qu’une économie qui repose sur des ressources limitées ne peut pas encourager une consommation illimitée et vous avez pris de nombreuses mesures pour assurer un meilleur développement durable de vos ressources. Mais, bien entendu, nous pouvons faire encore beaucoup plus.
Lorsque nous regardons autour de nous, nous pouvons observer une multitude d’exemples d’entreprises différentes vouées au développement durable de leurs communautés. Que pouvons-nous apprendre de ces entreprises?
Meadow Lake n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres dans la province, mais nous pouvons aussi regarder ce qui se fait à l’extérieur de la Saskatchewan, et du Canada, pour tirer d’autres enseignements.
Voilà une grande tradition canadienne.
La Norvège, qui est aussi une économie fondée sur les ressources, a connu un grand succès dans la mise en place d’une culture de développement durable. Aujourd’hui, ce pays veut élargir son succès à l’échelle mondiale en se faisant le promoteur du projet Energy +, une initiative à laquelle participent de nombreux pays et qui vise à favoriser l’accès des pays en développement aux énergies vertes afin de lutter contre le changement climatique.
Je tiens à le redire, nous devons chercher à tirer des enseignements de ces différentes entreprises et surtout, nous devons passer de la parole à l’action.
Tommy Douglas a déjà déclaré, à l’ouverture d’un pont attendu depuis longtemps en 1951, que le projet « devait nous rappeler qu’il ne faut pas abandonner ses rêves, mais aussi qu’il faut savoir se relever les manches pour les concrétiser. »
J’ai parlé de l’innovation sociale, de l’inclusion sociale et de l’entreprise sociale, mais il reste un dernier élément que nous ne devons surtout pas négliger : la conviction sociale.
Permettez-moi de revenir brièvement sur la question de l’assurance-maladie. Aujourd’hui, nous considérons l’assurance-maladie comme une valeur privilégiée et distinctement canadienne. Malgré tout, il y a 50 ans, il s’agissait d’une question très controversée. Beaucoup de citoyens s’opposaient à ce régime et les débats étaient souvent virulents. Ceux qui appuyaient ce projet auraient fort bien pu céder aux oppositions et opter pour la voie de la facilité.
Mais ils croyaient en ce qu’ils faisaient.
C’est la force de leur conviction qui les a menés à adopter cette nouvelle façon de fournir des soins médicaux et qui a marqué le début d’une nouvelle ère pour le Canada.
La conviction peut mener à de grandes innovations. La conviction peut favoriser l’inclusion. La conviction peut mener à la création de nouvelles entreprises.
La Saskatchewan peut agir comme chef de file par conviction.
Vous tous ici présents et dans l’ensemble de la province avez édifié une grande province et contribué à bâtir un Canada fort. Depuis ce fameux jour de 1905, vous avez mis le Canada à l’avant-plan, vous avez compris que vous faites partie d’un tout, et que vous êtes plus forts ensemble qu’isolés.
Nous avons commencé le décompte pour le 150e anniversaire de la Confédération en 2017, et je ne peux m’empêcher de penser à la contribution que la Saskatchewan apportera à cette célébration. Je sais qu’elle sera spéciale. Quel sera l’héritage que vous laisserez aux générations futures? Quel sera votre apport au Canada d’ici cinq ans?
La Saskatchewan en est à un point crucial de son histoire. L’élan impulsé par cette province ouvre la porte à de nouvelles possibilités. Il vous revient à tous de vous assurer qu’elle demeure grande ouverte.
À cet égard, j’ai confiance. J’ai confiance en vous, d’autant plus en tenant compte de l’histoire de cette province.
J’aimerais maintenant revenir sur l’ouvrage de Bill Waiser, qui écrit ceci à la fin de son récit de l’histoire de la province : « Dans son histoire, la Saskatchewan a démontré sa créativité pour ce qui est de surmonter les défis, les difficultés et les obstacles.
C’est ce qui distingue si remarquablement cette province — une détermination volontaire à se concentrer sur les enjeux locaux, tout en gardant une conscience claire de la conjoncture mondiale, et en trouvant de nouvelles stratégies à l’image de l’esprit indomptable qui anime la Saskatchewan. »
L’esprit de la Saskatchewan est son plus grand attrait. C’est votre conviction de toujours vouloir mieux faire — même après vos plus grandes réussites — qui attire tout particulièrement notre attention. Et c’est cette même conviction qui vous anime qui vous guidera tout au long du 21e siècle — durant lequel il vous appartiendra de nous montrer la voie.
Merci.
