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Ottawa, le samedi 2 juillet 2011
Je vous remercie beaucoup de m’accueillir aujourd’hui et aussi pour la très belle prestation musicale.
Quel plaisir pour moi de me joindre à vous pour cette remise des Prix d’Or du duc d’Édimbourg, dans notre capitale nationale.
La date ne pouvait être plus propice, avec l’arrivée du duc et de la duchesse de Cambridge au Canada. Nous sommes privilégiés d’avoir des liens avec ce merveilleux couple. L’enthousiasme que les Canadiens manifestent envers Leurs Altesses Royales est vif et sincère, notamment parce que ces dernières représentent un élément important de notre avenir, l’avenir de la Couronne au Canada.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de souligner vos réalisations, à mi-chemin de la Tournée royale, car chacun de vous nous inspire l’espoir et l’optimisme pour l’avenir. En fait, vous avez déjà un impact positif sur notre pays. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous êtes ici.
Les Prix d’Or du duc d’Édimbourg sont un merveilleux hommage aux rêves et aux réalisations des jeunes. En encourageant l’excellence, ces prix contribuent en outre d’une manière très importante à notre bien-être futur.
Comme vous le savez, nous vivons dans un monde qui évolue très rapidement, un monde planétaire avec des changements démographiques et un rythme de changement sans précédent. En cette ère nouvelle, nous devons aspirer à l’excellence, car dans un monde planétaire, la force de nos idées et la rapidité avec laquelle nous innovons détermineront notre qualité de vie.
Depuis que je suis gouverneur général, j’invite les Canadiens à imaginer ce que sera notre pays en 2017, alors que nous célébrerons le 150e anniversaire de la Confédération. Je veux vous encourager à envisager diverses manières de bâtir une nation encore plus avertie et bienveillante, dans la perspective de cette merveilleuse prochaine étape de notre histoire.
Cela me rappelle lorsque mère Teresa est venue à Montréal, il y a quelques décennies. L’une de nos voisines, émue par l’œuvre de cette dernière auprès des pauvres de Calcutta, lui a demandé ce qu’elle pourrait faire pour aider. Mère Teresa lui a répondu : « Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Vous verrez que, dans votre propre quartier, il y a une famille qui a besoin de vos soins et de votre amour. »
Peu de temps après, j’ai lu une critique à l’endroit de l’œuvre de mère Teresa. Son refuge à Calcutta permettait de secourir quelque 200 personnes dans une ville qui en compte des millions qui vivent dans la pauvreté la plus épouvantable. Son travail y était décrit comme n’étant qu’une goutte dans un océan. Quelques semaines plus tard, je me suis rendu compte du fondement erroné de cette critique, qui analysait l’action de mère Teresa du point de vue de la physique, plutôt que de la chimie.
Je m’explique. Mes enfants, alors âgés de 2 et 9 ans à l’époque, critiquaient ma façon de les divertir à l’occasion de leurs fêtes d’anniversaire. Elles me disaient : « Pourquoi ne donnes-tu pas un spectacle de magie comme le fait M. MacFarlane plutôt que de raconter des histoires de fantômes auxquelles personne ne croit? »
En ce temps-là, Andy MacFarlane était le recteur de la faculté de journalisme à l’Université Western et moi, le recteur de la faculté de droit. Étant assez compétitif de nature, j’ai décidé d’assister à la fête d’anniversaire suivante qui avait lieu chez les MacFarlane, où Andy s’était déguisé en magicien avec une longue cape et de grosses manches bouffantes. Il a commencé à faire un tour de magie au cours duquel il allait transformer l’eau en vin. Prenant un verre d’eau, il l’a soulevé dans les airs et a prononcé le mot magique « Abracadabra! ». Il a ensuite dissimulé le verre sous ses manches et a exécuté une pirouette de 360 degrés, tout en ajoutant quelques gouttes de teinture rouge dans le verre, sans que personne s’en aperçoive. Une fois le verre sorti de sous ses manches, l’eau était devenue d’une belle couleur rose.
C’est à ce moment que j’ai pris conscience de la façon dont mère Teresa changeait la culture de Calcutta, et même celle du monde. C’est la transformation de l’eau, et non ce qui y avait été ajouté, qui améliorait la vie de tant de familles.
Je vous félicite pour cette superbe réalisation et je vous remercie pour votre travail acharné. Votre contribution est essentielle à l’édification de la nation à laquelle nous aspirons.
Pour m’inspirer de l’illustre auteur britannique, George Bernard Shaw, « Certains regardent les choses comme elles sont et demandent pourquoi. Nous rêvons aux choses comme elles devraient être, et demandons pourquoi pas? »
