Réception en présence de dignitaires vietnamiens et d’éminents Canadiens

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Hô Chi Minh-Ville, Vietnam, vendredi 18 novembre 2011

 

J’aimerais tout d’abord remercier M. Le Minh Tri, vice-président du Comité populaire, ainsi que les membres de votre personnel, de tous les efforts que vous avez déployés pour faire de ma visite d’État au Vietnam un séjour si agréable.

J’ai eu l’occasion de rencontrer des enseignants, des représentants du gouvernement, des étudiants, des gens d’affaires et des bénévoles, ce qui m’a permis de me faire une superbe image de la relation qui s’est forgée entre le Canada et le Vietnam et d’apprécier l’intelligence et la bienveillance des gens de votre pays.

Au cours de mes visites, j’ai aussi eu le privilège d’être accompagné d’une délégation de Canadiens qui ont tous savamment et utilement contribué à la discussion de questions importantes avec leurs homologues vietnamiens.

Les visites d’État comme celles que nous effectuons en ce moment jouent un rôle très important dans le renforcement du dialogue, qui se prolongera, je l’espère, bien après mon retour au Canada.

La collaboration est, après tout, l’une des pierres d’assise de toute relation étrangère.

J’ai d’ailleurs en tête les mots de Ken Dryden qui, dans son livre intitulé Becoming Canada, évoquait la nécessité de penser dans une perspective universelle et de travailler ensemble pour assurer un meilleur avenir. Il disait ceci :

« Quand nous pensons au Canada, nous pensons au monde entier. Et l’avenir du monde repose clairement sur l’apprentissage et sur la bonne entente. »

Le Canada a besoin de nouer des partenariats avec des pays comme le Vietnam dans diverses sphères d’activité pour bien réussir dans un univers mondialisé. Mais nous devons aussi garder nos esprits ouverts afin de pouvoir apprendre les uns des autres.

Le Canada et le Vietnam ont en commun leurs engagements à l’égard de l’innovation, de l’éducation et du secteur industriel, ce qui consolide notre relation déjà forte.

En matière d’innovation, le Vietnam s’est avéré un chef de file. Il suffit de parcourir Hô Chi Minh-Ville pour constater rapidement la place importante que le Vietnam accorde à l’innovation. En tant que centre des affaires et particulièrement de la haute technologie, la ville est un parfait exemple de ce que l’innovation peut permettre d’accomplir.

C’est aussi le cas en éducation où, comme j’ai pu le constater de mes propres yeux, le Vietnam sait aussi faire preuve d’excellence.

Ce fut pour moi un privilège de m’adresser aux étudiants, aux membres de leurs familles et à leurs professeurs de l’Université des Sciences sociales et humaines à Hanoi et de l’Université de l’Industrie à Hô Chi Minh-Ville; les deux écoles démontrent clairement l’engagement du Vietnam pour ce qui est de favoriser une société axée sur l’apprentissage.

J’ai aussi été fort heureux d’apprendre que des universités d’ici et du Canada avaient établi diverses formes de partenariats afin d’enrichir l’expérience des étudiants, notamment de ceux qui se déplacent entre nos deux pays dans le cadre de programmes d’éducation internationale. Ayant été moi-même enseignant, j’appuie chaleureusement ces initiatives et j’espère que ce type d’échanges pourra se multiplier dans les années futures.

Par ailleurs, c’est en raison des forces du Vietnam que diverses entreprises canadiennes telles que Talisman, Manuvie, CAE et Bombardier mènent des activités ici même. Ces entreprises sont bien au fait des avantages d’investir dans des pays qui privilégient l’éducation et l’innovation. Ainsi, le volume de nos échanges commerciaux a triplé au cours des cinq dernières années.

Je vais vous raconter une histoire que j’ai vécue et qui concerne l’éducation, l’innovation et la collaboration. J’ai eu le privilège, pendant de nombreuses années qui furent d’ailleurs merveilleuses, d’agir comme principal de l’Université McGill à Montréal, au Québec. L’un des projets auxquels j’ai travaillé durant cette période a été d’aider à établir un programme de maîtrise professionnelle en génie. Ce programme a été développé de concert avec cinq autres universités de la région et l’industrie aérospatiale locale, pour trouver une solution à un problème spécifique, celui du manque de personnel qualifié au Canada et de la nécessité pour les entreprises de recruter des talents de l’étranger. D’autant plus que plusieurs de ces employés étrangers retournaient dans leur pays ou allaient s’installer ailleurs, après avoir acquis une expérience de travail précieuse au Québec, causant ainsi un problème chronique de pénurie de travailleurs dans le secteur aérospatial.

La solution a été de cultiver, ici même au Canada, une main-d’œuvre capable d’occuper ces emplois. Une fois le but identifié, les collaborateurs ont travaillé étroitement entre eux pour élaborer le programme de maîtrise, qui s’est avéré être un élément clé du succès remarquable de l’industrie aérospatiale de la province.

Les leçons qui ont découlé de cette expérience sont claires et elles soulignent l’importance de communiquer les uns entre les autres et d’identifier les forces et les faiblesses au sein de nos collectivités.

Cependant, même si les liens entre nos institutions, nos gouvernements et nos entreprises sont forts, c’est véritablement sur le plan personnel que notre coopération est tout particulièrement florissante.

Tout au long de cette visite, j’ai parlé de la diplomatie du savoir qui va bien au-delà des tête-à-tête gouvernementaux.

Ce type de diplomatie met davantage l’accent sur le commerce des idées que sur celui des biens, et cette démarche prend de l’ampleur parce que des Canadiens et des Vietnamiens, comme vous tous ici réunis, ont choisi de se parler, d’apprendre les uns des autres et de travailler ensemble.

Le Canada compte environ 250 000 habitants d’origine vietnamienne qui ajoutent chaque jour une partie de leur caractère distinctif à notre propre société. Il y a aussi des Canadiens qui résident au Vietnam; en fait, certains sont même retournés au Vietnam à partir du Canada pour mettre à profit leur expérience internationale et aider à édifier l’économie.

C’est d’ailleurs ce que j’aimerais vous inciter à poursuivre. Continuez de promouvoir les partenariats Canada-Vietnam. Continuez d’encourager les gens à faire du bénévolat dans leurs communautés. Poursuivez les échanges d’idées, d’innovations et de citoyens entre nos deux pays.

Et surtout, nous devons continuer à faire fructifier nos presque 40 années de relations diplomatiques, parce que nous sommes tous plus forts dans la collaboration que dans l’isolement.

Merci.