Prix spécial de reconnaissance du mérite

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Présentation du Prix spécial de reconnaissance du mérite
décerné par l’Institut
national de la qualité (INQ)

Rideau Hall, le lundi 16 novembre 2009

Je suis heureuse d’accueillir à Rideau Hall des représentants et des dirigeants d’organismes et d’entreprises reconnus pour leur engagement à atteindre les normes de qualité et d’éthique les plus élevées.

Vous tracez la voie à suivre dans un monde ouvert à tous les marchés, et donc marqué par une concurrence féroce, un monde fortement secoué ces temps-ci par la crise économique que nous traversons.

C’est tout un système fondé sur la logique marchande, la consommation débridée et le chacun pour soi qui s’est écroulé tel un château de cartes, et qui tente aujourd’hui de se reconstruire sur d’autres bases.

Ces bases sont celles de l’excellence, telle que mise en valeur et célébrée par l’Institut national de la qualité. Entre autres par l’entremise de son programme de reconnaissance dont nous célébrons le 25e anniversaire et dont j’ai accepté avec fierté d’être la présidente d’honneur.

Par excellence, nous entendons celle qui se mesure non seulement aux performances et aux profits, mais à la satisfaction des femmes et des hommes qui constituent la ressource la plus précieuse de toute organisation, les employés. Aux possibilités qu’ils ont de se développer et de contribuer au succès de l’ensemble.

À la responsabilité sociale aussi que les organismes et les entreprises ont envers la communauté et l’environnement dans lesquels ils s’inscrivent.

Les décisions et les pratiques que vous adoptez, que vous soyez des secteurs public ou privé, ont des répercussions sur la vie d’un si grand nombre de femmes, d’hommes et d’enfants au pays qu’elles doivent être guidées par des valeurs autres que l’appât du gain, les indices de rendement ou le succès immédiat.

J’estime qu’il importe plus que jamais de remettre l’humain au cœur de tous les systèmes, de tous les programmes, de toutes les politiques, de tous les services que nous créons.

Sinon, nous verrons triompher l’indifférence et le défaitisme. Et nous verrons se multiplier les solitudes dont je parle si souvent et qui acculent tant de gens au désespoir et à la souffrance.

Les taux de plus en plus élevés de départ, d’absentéisme, de dépression, de harcèlement dans les entreprises et les organismes sont l’expression la plus criante, à mon sens, de ce besoin d’en revenir à des valeurs plus collectives, donc plus humaines. De ce besoin d’en revenir à une vision, à une échelle, à des méthodes et à un rythme de production plus humains.

Et si vous me décernez aujourd’hui un prix pour mon engagement à l’égard des femmes, des jeunes et des Autochtones — et c’est un grand honneur —, je suppose que c’est que vous partagez avec moi la conviction que nous ne pouvons poursuivre nos intérêts au détriment de ceux des autres.

Que nous ne pouvons nous permettre, non plus, d’exclure des segments entiers de notre société, au risque de passer outre à un trésor de connaissances, de compétences et d’idées.

Par exemple, il est crucial de reconnaître que les jeunes ont des solutions à proposer pour relever les grands défis de l’heure et qu’ils font partie de la solution.

Il est primordial également de donner aux femmes les moyens d’agir. Faire place aux femmes dans les lieux de travail et de décisions, en toute équité, c’est s’enrichir d’un apport inestimable, d’un rapport au monde qui est différent, de la possibilité de faire les choses autrement.

De plus, il est essentiel de créer des conditions favorables à la diversité non seulement parce qu’il s’agit de l’un des fondements de notre société, mais parce que c’est une valeur ajoutée, même du point de vue de la concurrence.

Il faut entre autres briser l’indifférence face à la réalité des peuples autochtones, reconnaître que ce sont nos racines les plus profondes sur ce continent, qu’ils possèdent une expérience millénaire dont nous aurions tort de nous passer, et penser à des partenariats prometteurs, novateurs.

J’estime que lorsque nous prenons des décisions qui créent de l’exclusion, nous créons un problème social dont le coût peut s’avérer très élevé.

Il faut avoir le courage de réfléchir aux conséquences de nos décisions, de repenser nos façons de faire, en tenant compte du bien de l’ensemble.

Je vous remercie de cet hommage que vous me rendez aujourd’hui, mais plus encore, je me réjouis de l’engagement que vous prenez envers l’excellence dans toutes les composantes et à tous les échelons de votre organisation.

Car cet engagement est une promesse de prospérité et de succès pour vous, mais aussi pour l’ensemble des citoyennes et des citoyens de ce pays.