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Présentation des lettres de créance et de commission
(Royaume du Maroc, Émirats arabes unis, République
de Corée, République du Suriname)
Rideau Hall, le mardi 31 mars 2009
Nous sommes réunis ce matin sous les auspices favorables de l’Oiseau-Tonnerre et de tous les manitous qui habitent l’eau, la terre et le ciel.
Dans ce tableau de l’un des plus grands peintres du Canada, Norval Morrisseau, s’exprime le génie des peuples qui, les premiers, ont habité ces étendues de forêts et de lacs, de montagnes et de plaines, de neige et de glace qui recouvrent le territoire canadien.
Toutes les formes de vie, à quelque échelle que ce soit, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, sont inter-reliées. Voilà ce que je retiens de cette toile sous nos yeux et ce que nous apprend le savoir immémorial des peuples autochtones.
En cette période de crise économique mondiale, ce message résonne de tous ses échos.
Cette crise a des conséquences lourdes non seulement aux plans financier, mais humain et social.
Certains, parmi les vulnérables, sont heurtés de plein fouet.
Et elle ne vient pas seule : à celle-ci s’ajoutent une crise alimentaire, une crise de l’énergie et des ressources et des enjeux environnementaux de taille.
Tous ces défis ont ceci en commun que leur ampleur s’étend désormais à l’échelle de la planète et qu’ils concernent la Terre entière.
Nous avons une responsabilité à l’égard des pays et des populations que nous représentons : celle de travailler ensemble afin de proposer des solutions communes aux problèmes auxquels nous sommes toutes et tous confrontés.
Je crois que l’humanité est à un tournant de son histoire et que l’occasion nous est donnée de faire les choses autrement, en adoptant une approche non seulement planétaire, mais solidaire.
Oui, il va de soi que plus que jamais, il nous faut miser sur les liens et les valeurs qui nous rassemblent.
C’est d’ailleurs dans cet esprit de solidarité, et avec le souci de mettre en œuvre une diplomatie à l’échelle humaine, que j’aborde chacune des visites d’État que j’effectue à l’étranger.
En 2006, je me suis rendue sur le continent de mes origines. Le Maroc était le dernier pays d’une visite de l’espoir sur les routes de l’Afrique, qui m’a aussi conduite en Algérie, au Mali, au Ghana et en Afrique du Sud.
Madame l’ambassadeur Chekrouni, je sais que le Canada entretient avec le Maroc d’excellentes relations, en raison notamment de la présence ici d’une communauté marocaine dynamique qui contribue à la prospérité et à la vitalité de notre pays.
De plus, nos pays appartiennent à la grande famille de la Francophonie et ont en partage, outre un attachement profond à la langue française, les valeurs de paix, de liberté, d’égalité et d’ouverture dont elle se fait l’ardent défenseur.
Par ailleurs, nous nous réjouissons qu’une femme engagée, pionnière de la députation féminine à la Chambre des représentants du Maroc, soit nommée au poste d’ambassadeur au Canada. Et c’est avec joie que nous travaillerons avec vous, comme nous l’avons fait avec votre prédécesseur, à raffermir davantage les liens qui nous unissent au Maroc.
Monsieur l’ambassadeur Al Ghafli, le Canada partage aussi des espoirs de paix, de stabilité et de prospérité avec les Émirats arabes unis.
Les quelques 700 jeunes de votre pays qui viennent étudier chaque année dans les universités canadiennes incarnent pour moi la promesse d’un dialogue toujours plus fort entre nos citoyennes et nos citoyens.
Sur le seul plan du commerce, nos exportations se sont accrues, et de plus en plus d’entrepreneurs canadiens tissent des liens avec des gens d’affaires des Émirats.
Voilà qui est de bon augure et qui laisse présager des partenariats fructueux dans plusieurs secteurs de collaboration.
Les Émirats arabes unis sont, pour le Canada, un partenaire de choix dans la région du Golfe, et nous sommes persuadés que votre affectation permettra de renforcer encore davantage nos relations.
Soyez le bienvenu, Monsieur l’ambassadeur, et que votre séjour en poste au Canada soit des plus fructueux pour nos deux fédérations.
S’il est un partenaire de premier plan du Canada, cette fois-ci en Asie, c’est bien la République de Corée.
Monsieur l’ambassadeur Ha, nous entretenons avec votre pays des liens étroits depuis près d’un demi-siècle, des liens qui s’appuient sur une solide relation de coopération sur les plans économique et politique.
Et nous sommes plus que jamais déterminés à renforcer ces liens, notamment dans les secteurs du commerce et de l’investissement, de la culture, de la coopération entre les peuples et de la politique.
En tant que membres du G-20, nos pays travaillent très étroitement à relancer l’économie mondiale et à accroître la confiance dans le système financier international. Notre aspiration est ni plus ni moins que la prospérité pour les populations du monde entier.
Nous poursuivons également des objectifs communs dans d’autres secteurs prioritaires tels que les changements climatiques et la sécurité.
Nul doute que la présence d’un nombre grandissant de Canadiennes et de Canadiens d’origine coréenne, conjuguée à celle d’étudiants en provenance de la Corée dans nos universités, contribuent à jeter des ponts entre nous et facilite la collaboration à plusieurs égards.
Cette volonté d’accroître la coopération se manifeste également dans les Amériques où le métissage constitue la force la plus vive.
Monsieur l’ambassadeur Kross, le Suriname et le Canada sont liés par une histoire commune et une appartenance aux Amériques.
Sur cette terre d’une diversité étonnante, dans laquelle nos premiers peuples plongent des racines profondes et que sont venus enrichir des gens de partout, nous avons réussi à créer des sociétés qui puisent leur force de la diversité qui les caractérise.
Pas étonnant que le Canada ait fait de la collaboration à l’échelle des Amériques une priorité et qu’il lui importe de tisser des liens plus étroits avec le Suriname.
On m’a appris que le ministre d’État des Affaires étrangères du Canada a effectué une visite très fructueuse dans votre pays, une visite qui a permis d’accroître notre collaboration, et je m’en réjouis.
Soyez assurés, Excellences, de la volonté du Canada de travailler avec vous tous, dans un esprit de partage et d’ouverture, afin de créer des partenariats qui sont autant de promesses de prospérité pour nos populations respectives et pour le monde entier.
Je suis convaincue que votre affectation donnera un nouvel élan aux relations commerciales, diplomatiques, culturelles et sociales entre nos pays.
Sur cette parole d’amitié, je fais le vœu de vous revoir très bientôt et de recueillir vos idées quant aux occasions de rapprochement entre nos peuples lorsque nous aurons notre tête-à-tête dans quelques instants.
Je vous remercie. À l’amitié, à la solidarité! Je suis impatiente de vous entendre et de faire plus ample connaissance avec vous.
