Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean - Discours à l’occasion du Point des arts – Arts et nouvelles technologies

Ce contenu est archivé.

Sao Paulo, le mardi 10 juillet 2007

Bonjour et bienvenue à ce Point des arts, conçu comme un espace de dialogue et de réflexion sur la culture.

C’est d’ailleurs le premier Point des arts que nous tenons à l’étranger, et nous sommes fiers que ce soit ici, au Brésil, reconnu pour l’originalité de ses créatrices et de ses créateurs.

Mon mari, Jean–Daniel Lafond, et moi-même sommes ravis d’accueillir des artistes, des concepteurs, des penseurs, des chercheurs du Brésil et du Canada qui s’interrogent sur l’interaction entre art et nouvelles technologies.

Je suis déjà venue au Brésil. C’était en 1992. J’y étais à titre de journaliste à la télévision publique du Canada pour couvrir la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement.

Je me souviens de l’impression très nette d’avoir été plongée dans un bouillon de culture et d’idées tout le temps qu’a duré mon séjour.

Quel immense bonheur d’être de retour en terre brésilienne, cette fois-ci à titre de gouverneure générale du Canada. Je retrouve intacte cette effervescence artistique et culturelle qui m’avait tant fascinée et que je célèbre avec vous aujourd’hui.

Le Canada et le Brésil ont beaucoup en commun malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.

Terres d’Amérique, nos pays sont riches de leur jeunesse et de la diversité des cultures qui les composent. Ce sont des lieux de métissage et d’ouverture à tous les courants émergents.

Qu’on ne s’étonne pas qu’ils aient tous deux investi le champ des nouvelles technologies avec un semblable esprit d’aventure et d’innovation.

Tous deux cherchent à repousser les frontières de ces nouveaux territoires virtuels. Tous deux croient que ces espaces doivent être avant tout des lieux d’expression, de création et d’expérimentation, qui permettent l’audace et contribuent à l’avancement de l’humanité.

Les nouvelles technologies transforment nos sociétés et les font évoluer à un rythme accéléré. Il est essentiel de s’arrêter un moment pour réfléchir à leurs répercussions sur nos façons de faire, de voir et de penser le monde.

Un artiste et philosophe de chez nous, Hervé Fischer, a écrit que le progrès n’est pas comme une montagne qui s’élève devant nous, qu’on peut photographier ou mesurer. Il n’est pas, non plus, dans la technologie qu’utilise l’alpiniste pour la gravir. Le progrès est dans le regard et l’engagement de ceux qui escaladent la montagne.

Ce sont la vision et le point de vue unique de nos artistes qui nous font progresser, évoluer. Pour eux, tout est matière à création.

Souhaitons que les nouvelles technologies multiplient les possibilités de célébrer la diversité qui caractérise nos pays et le monde actuel.

Nous n’en serons que plus riches individuellement et collectivement.

Merci et bonnes discussions.