Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean - Discours à l’occasion du dîner offert par la lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse

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Halifax, le mardi 13 février 2007

Mon mari Jean-Daniel Lafond et moi-même sommes honorés d’être en si bonne compagnie, à l’occasion de ce dîner gracieusement offert par la lieutenante-gouverneure Mayann E. Francis pour marquer notre première visite officielle en Nouvelle-Écosse.

C’est un immense privilège pour nous d’être entourés des forces vives de la Nouvelle-Écosse, et d’entamer avec vous un dialogue fructueux sur les préoccupations,  les aspirations et les accomplissements des citoyennes et des citoyens de cette province.

Au cours de mes très brefs moments libres ici et lors de voyages précédents effectués avant cette visite officielle, il m’a été permis de découvrir que les vents impétueux qui s’abattent sur votre merveilleuse province côtière sont compensés par la chaleureuse hospitalité et la générosité des habitants qui y vivent. Bon nombre d’entre vous sont déjà pour moi source d’inspiration, à commencer par vous, Votre Honneur.

Ancienne directrice et PDG de la Commission des droits de la personne de la Nouvelle‑Écosse, Son Honneur indique qu’elle continuera d’accorder à la célébration de l’équité et de l’inclusion la plus haute importance dans son rôle en tant que première Afro-Néo-Écossaise à devenir lieutenante-gouverneure.

Hier soir, j’ai eu l’honneur de visiter le Black Cultural Centre et d’en apprendre davantage sur la riche histoire, le legs profond et les traditions culturelles de la communauté noire de la Nouvelle‑Écosse. Un véritable moment historique : pour la première fois, deux femmes canadiennes de race noire prenaient part ensemble aux célébrations en tant que représentantes de la Couronne. Une expérience tout à fait mémorable!

Et, lors de ma visite hier du Quai 21, j’ai été profondément touchée par les témoignages et les photos qui nous rappellent les expériences de milliers et de milliers de personnes qui ont débarqué sur ces rives dans l’espoir d’une vie meilleure. Je ne puis imaginer un lieu plus propice pour écouter ces femmes immigrantes qui ont choisi la Nouvelle‑Écosse comme endroit où bâtir de meilleurs futurs pour elles‑mêmes et leurs familles. Elles m’ont raconté des histoires de difficultés surmontées et de réussites.

Plus tard dans la journée, ce même esprit d’espoir et de détermination s’est avéré tout aussi présent lorsque j’ai fait la rencontre de participants du Programme jeunesse Phoenix. Ils avaient tant à dire sur la façon dont ils surmontent les difficultés qu’ils affrontent.

Plus tôt aujourd’hui, au lieu historique du Province House, j’ai profité de l’occasion pour méditer sur le rôle fondamental qu’a joué Joseph Howe en donnant naissance à l’importance que nous accordons à la liberté d’expression au Canada. C’est un grand honneur pour moi que d’être la première gouverneure général du Canada invitée à prendre la parole devant votre Chambre d’assemblée.

Permettez-moi de vous dire à quel point je suis ravie d’avoir eu la chance de rencontrer le grand chef Ben Sylliboy au Province House et d’autres membres de la nation des Mi’kmaq.

Mon mari Jean-Daniel Lafond et moi-même sommes enchantés d’avoir l’occasion ce soir de rencontrer des francophones de la Nouvelle-Écosse.

Mon mari a d’ailleurs eu le plaisir de s’entretenir avec plusieurs membres de votre communauté hier.

Nous savons que vous avez célébré en septembre 2004 le 400e anniversaire de l’arrivée des colons français sur les terres de l’Acadie, et nous nous réjouissons de l’apport inestimable des Acadiennes et des Acadiens au dynamisme de cette province, et à l’essor de la francophonie canadienne.

Nous vous invitons à afficher haut et fort votre fierté d’appartenir à la grande famille francophone et de la manifester dans tous les secteurs névralgiques de la société.

Le fait français, ce n’est pas seulement une langue que l’on parle « entre nous » à la maison. C’est beaucoup plus que cela. C’est toute une culture, et une richesse pour l’ensemble de notre pays. Ne l’oublions jamais.

N’oublions jamais que la survie de la langue française n’est pas chère uniquement aux Francophones, à qui d’ailleurs, n’incombe pas toute la responsabilité.

Nous devons tous nous approprier une partie de cette richesse collective et en être fiers. Car la dualité linguistique du Canada nous ouvre la voie à deux des langues les plus parlées sur la planète.

Je suis convaincue qu’il est bien plus gratifiant de travailler de concert pour abolir les barrières de langues et de races, de sexes et de religions, de pauvreté et de handicapes, et de géographie et d’âge.

J’ai promis d’utiliser mon Bureau pour attirer l’attention sur l’anéantissement de ces différences afin de briser les solitudes, et chercher et célébrer les points communs qui au contraire nous unissent. Et je sais que les Néo‑Écossais ont tout ce qu’il faut pour m’accompagner dans cette tâche.

Vous incarnez le Canada qui nous tient tant à cœur, et vous avez un rôle fondamental à jouer pour vous assurer que tous vos citoyens ont voix au chapitre pour bâtir une société qui continue de servir de modèle ailleurs sur la planète.

Levons notre verre à votre prépondérance, à votre succès et à la beauté ce territoire!