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Whitehorse, le dimanche 17 juin 2007
Mon mari Jean-Daniel Lafond et moi-même sommes enchantés d’être parmi vous aujourd’hui pour entamer la dernière étape de ma tournée officielle du Canada à titre de gouverneure générale.
En effet, depuis mon installation, il y a dix-neuf mois, j’ai parcouru ce pays d’ouest en est, et du sud au nord. C’est d’ailleurs la troisième fois aujourd’hui que je franchis le soixantième parallèle.
Quel bonheur d’être enfin au Yukon. Dans ce lieu qui incarne à lui seul cet esprit d’aventure dont je parlais dans mon discours d’installation et qui reste pour moi l’une des plus grandes forces de ce pays.
Un lieu où les paysages sont plus grands que nature, un lieu où solidarité rime avec simplicité, et un lieu où rien ne vient à bout de l’audace.
Et nous ne pouvions choisir meilleur moment. Nous avons choisi d’être parmi vous au moment où la lumière est la plus vive et semble avoir vaincu la nuit pour de bon.
Je sais que votre emblème aviaire est le Grand Corbeau, qui est à l’origine de plusieurs légendes fabuleuses chez les premières nations du Yukon.
L’une d’elles raconte que le Grand Corbeau a procuré au monde la lumière du jour. Et, comme pour ajouter à la légende, cette présence lumineuse semble infinie alors que nous approchons du solstice d’été.
Si vous saviez combien nous avons hâte de rencontrer les citoyennes et les citoyens de ce territoire, ici-même à Whitehorse, mais aussi au parc national Kluane, à Dawson City, et avec la première nation Champagne-Aishihik, avec la première nation Trond’ek Hwech’in, de même qu’avec la communauté franco-yukonnaise.
C’est toute la riche diversité de la population du Yukon que nous sommes venus découvrir et célébrer.
Aussi, suis-je particulièrement honorée d’amorcer ce voyage chez vous en remettant le Prix du gouverneur général pour l’entraide à l’une de vos concitoyennes.
Une femme de la trempe de celles qui, à mes yeux et dans mon cœur, sont notre plus grande promesse d’avenir.
Car ce sont des gestes comme ceux qu’elle pose au quotidien qui enrichissent notre sens de l’humanité.
Et qui nous rappellent que nous avons toutes et tous le pouvoir de changer le cours des choses et d’améliorer le monde autour de nous.
Par ces gestes, des chaînes de solidarité se forment, dans nos quartiers, nos communautés, nos villages, nos villes, nos territoires, partout au pays et sur le globe.
J’estime que l’ouverture au monde commence par une ouverture aux réalités là où nous vivons.
Or, cette femme ravive en nous l’espoir de vaincre le sentiment d’impuissance, l’indifférence, voire le désespoir.
Margaret Baker, arrivée au Yukon il y a plus de 50 ans, et dont les efforts en vue d’aider les autres ont rejailli sur tant de gens de sa communauté, des personnes affaiblies par la maladie, de jeunes guides, des aînés, voire des hockeyeurs…
Joignez-vous à moi pour la remercier.
Cette femme qui se tient devant nous aujourd’hui est un modèle radieux en ces jours de lumière sans fin.
Un autre moment mémorable nous réunit ici aujourd’hui.
Mon mari et moi sommes honorés d’être parmi vous alors que certaines et certains d’entre vous êtes sur le point d’entrer officiellement dans la grande famille canadienne.
Nous connaissons l’importance de cette aventure pour l’avoir vécue nous-mêmes.
Chacune de nos histoires est unique.
Mais, chose certaine, nous avons trouvé ici l’idéal d’une société où toutes les citoyennes et tous les citoyens sont égaux en droits.
On ne saurait minimiser cette chance-là, ni la passer sous silence, alors que la barbarie et la misère affligent tant de pays et acculent tant de gens au désespoir.
Chacun d’entre nous a ici les moyens de déployer les multiples facettes de ses possibilités et de s’engager, par la parole et par les gestes, dans la communauté.
Chacun d’entre nous enrichit ainsi ce pays de sa propre histoire, de sa propre expérience, de sa propre perspective sur le monde.
À nous des droits, mais aussi des responsabilités qui viennent avec cette nouvelle citoyenneté.
Je vous invite chaleureusement à saisir toutes les occasions d’animer cette société que vous intégrez aujourd’hui de votre apport unique.
Le pays que vous avez choisi et que nous partageons est généreux, et nous avons le privilège immense de pouvoir y rêver grand, pour le bien des nôtres et de l’ensemble.
Notre citoyenneté est un pacte de solidarité. Un pacte qui exige, comme vous le savez si bien au Yukon, que nous soyons solidaires les uns des autres.
Ne l’oublions pas.
Et sachez que nos vœux de bonheur et de succès vous accompagnent.
Merci beaucoup.
