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27 août 2006
par Son Excellence Michaëlle Jean
Le dimanche 22 octobre dernier à Montréal, j’ai participé à un colloque international sur les violences faites aux femmes. Des centaines de représentants, hommes et femmes, de plus d’une quarantaine de pays s’étaient donné rendez-vous pour discuter de leur engagement, de leur expertise et de leur action pour briser le silence sur tant de situations tragiques dont sont victimes, partout, des milliers de femmes et de familles. Le moment le plus émouvant a été de rendre hommage à Athanasie Mukarwego et d’entendre le courageux témoignage de cette mère rwandaise qui a survécu au viol par des centaines d’hommes durant les jours sanglants du génocide dans son pays d’origine. Ce qui la garde en vie après une telle épreuve et une telle hécatombe, c’est de pouvoir prendre la parole et agir pour redonner espoir à toutes les femmes humiliées et bafouées dans leur dignité. Dans le contexte d’une guerre ou dans le secret du domicile conjugal, chez nous ou ailleurs dans le monde, s’en prendre aux femmes et à leurs droits c’est, chaque fois, offenser la vie et bafouer l’humanité. Ce colloque disait bien à quel point nous sommes toutes et tous concernés.
À ma sortie, des hommes qui manifestaient à l’extérieur m’ont aussi interpellée pour signaler leur propre désarroi, estimant que, dans des causes de divorce, les tribunaux prêtent davantage foi au témoignage des mères qu’à celui des pères. J’ai regretté que ces hommes n’aient pas choisi d’unir leurs voix et leur point de vue à ceux des personnes réunies à l’intérieur qui appelaient au décloisonnement, au dialogue et au respect entre les hommes et les femmes. C’est uniquement en unissant nos forces, nos perspectives et nos expériences que nous parviendrons à faire reculer toutes les formes de violence.
Continuons cette discussion sur le BloGG et sur le forum Les violences faites aux femmes, c’est l’affaire de TOUS!
