Edna Agnes Ekhivalak Elias, C.M., O.Nu.

Kugluktuk (Nunavut)

Edna Elias est une pédagogue et politicienne de Qurluqtuq. Elle a été la quatrième commissaire du Nunavut, de 2010 à 2015. Trilingue (inuktitut, inuinnaqtun et anglais), elle est une défenseure de la langue inuite et fait activement la promotion de la culture et de l’histoire inuites au Canada et, plus récemment, en Suède. Elle a commencé sa carrière comme enseignante au primaire à Arctic Bay, puis elle est devenue directrice d’école à Qurluqtuq. Elle a aussi œuvré sur la scène politique en tant que conseillère et mairesse de Qurluqtuq et a été coprésidente du Groupe de travail sur les langues autochtones des Territoires du Nord-Ouest, où elle a supervisé la prestation des services en langues officielles et autochtones pour le gouvernement et l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest. Elle a aussi été directrice du Bureau des langues du ministère de la Culture et de l’Emploi du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Elle a fondé la Société culturelle inuite d’Edmonton et a été propriétaire-exploitante de sa propre agence de traduction, d’interprétation et de consultation. Récemment, elle a été productrice adjointe d’un documentaire sur l’histoire et le patrimoine de sa famille.

Faits en bref

  • Edna était membre du conseil d’administration de la Fédération Tunngavik du Nunavut lors des dernières étapes de négociation de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, qui a mené à la création du Nunavut. Elle était la seule femme à siéger au conseil d’administration.
  • En 1993, Edna a été la coordinatrice principale des célébrations de la création du Nunavut, tenues à Qurluqtuq le 9 juillet 1993, le jour où l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut et la Loi sur le Nunavut ont reçu la sanction royale.
  • Dans sa jeunesse, Edna passait au moins la moitié de l’année (du printemps à l’automne) avec ses grands-parents sur leurs terres traditionnelles près de la baie Byron, à l’ouest de Cambridge Bay, dans l’île Victoria.
  • Très jeune, elle a été envoyée dans un pensionnat à Inuvik.
  • Edna a aidé à établir une garderie dans sa communauté natale de Qurluqtuq. Au départ, on n’y parlait que l’inuinnaqtun. La garderie est toujours ouverte aujourd’hui.
  • En tant que commissaire du Nunavut, Edna a décerné des distinctions honorifiques, dont les Prix du commissaire, l’Ordre du Nunavut et les Médailles du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. Elle évoque un de ses souvenirs : « Je n’oublierai jamais l’un des récipiendaires. Il avait un emploi très modeste : chaque dimanche, il sonnait la cloche de l’église. Les gens l’entendaient, mais ne savaient pas qui il était. C’est le genre de personnes à qui nous rendions hommage. »
  • Edna a appris à mener des attelages de chiens dans sa jeunesse et a cessé au début des années 2000.
  • Elle poursuit son travail bénévole pour la langue inuinnaqtun. Avec trois autres personnes, elle mène un projet de réécriture d’un livre de cantiques et de prières en inuinnaqtun (initialement rédigé par le regretté évêque Sperry), selon le système d’écriture normalisé de l’Institut culturel inuit. Ce projet vise à rendre les textes de l’église plus faciles à lire pour les nouvelles générations, qui ont appris ce système durant leurs études. Jusqu’ici, l’équipe a réécrit les évangiles et 30 histoires de la Bible pour les enfants. Elle entend aussi produire des enregistrements audio de livres pour enfants.

Au pensionnat, j’écrivais à ma mère en inuinnaqtun parce qu’elle ne parlait pas anglais. Elle me répondait en inuinnaqtun. Ça me prenait quelques jours pour déchiffrer ses lettres, mais c’est ce qui a lancé la communication. C’est alors que j’ai pensé que je devais aider les autres.

Edna Agnes Ekhivalak Elias, C.M., O.Nu. - Pédagogue et politicienne