Ce contenu est archivé.
Ottawa (Ontario), le mardi 26 mai 2015
Bonsoir! C'est vraiment un grand plaisir pour moi d'être ici.
Le monde change plus rapidement que jamais. Pourquoi? À cause de la science. La technologie. L’innovation. La mondialisation.
Ce qui était de la science-fiction est sur le point de devenir de la science-réalité.
J’aimerais vous parler d’un garçon de six ans que la science a aidé.
Sebastian Chavarria, qui habite ici, à Ottawa, est né avec des problèmes de santé qui, entre autres, l’ont amené à porter une main artificielle. Il y a quelques années, ses parents auraient été obligés de remplacer sa prothèse tous les ans, au coût de plusieurs milliers de dollars, pour suivre sa croissance naturelle.
Mais les choses sont en train de changer.
Des étudiants à l’Université d’Ottawa ont entrepris de concevoir et fabriquer une prothèse fonctionnelle et de qualité, à un prix raisonnable. Ils ont utilisé l’impression tridimensionnelle, une technologie qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements et un outil important dans le mouvement de la libre fabrication.
Le dessin retenu a été créé par Shannon Lee et Robert Rayson.
Et Sebastian?
Il a une nouvelle main, qui lui rappelle celle du héros de bande dessinée Iron Man!
Ce n’est peut-être pas la première fois qu’une prothèse est fabriquée à l’aide de cette technologie, mais je tenais à vous raconter cette histoire!
Pourquoi?
Parce qu’elle montre la curiosité des jeunes innovateurs. Parce que c’est ce qui se produit lorsque la compassion et la conscience sociale sont combinées à la science, au génie et à l’innovation.
C’est une façon typiquement canadienne de penser.
Et c’est aussi votre façon de penser.
Vous vous êtes réunis dans la capitale canadienne pour apprendre et grandir. Pour échanger des pratiques exemplaires. Pour trouver des façons de bâtir des communautés scientifiques durables à l’échelle mondiale.
Vous faites partie intégrante de cette conversation.
Et le Canada est désireux d’y participer. D’ailleurs, je me réjouis de la forte présence canadienne au sein de la Global Young Academy.
Je suis heureux, car ça en dit long sur un autre trait de caractère que les Canadiens partagent avec vous : le désir de collaborer. Après tout, aucune découverte ne se fait entièrement en vase clos.
Vous savez que la science et l’innovation font fi des différences linguistiques et culturelles et des frontières. Elles nous réunissent autour d’un dialecte universel.
Le thème de cette année — l’innovation au profit de la mondialisation durable — reflète cette nécessité de travailler ensemble pour arriver à des solutions communes.
Et comment devons-nous faire?
Pour citer E. B. White, nous devons avoir une vue d’ensemble. C’est ainsi que nous produisons un développement durable, dans un monde où les nouveaux enjeux sont de plus en plus nombreux.
Dans son livre How We Got to Now, Steven Johnson écrit ce qui suit : « Parfois […] une nouvelle innovation crée un passif ou une faiblesse dans notre trousse d’outils naturels qui nous amène à changer de voie et à générer de nouveaux outils afin de régler le “problème”, qui est en soit une forme d’invention. » [traduction]
Il donne l’exemple suivant :
- L’invention de la presse à imprimer a entraîné une demande accrue pour les lunettes.
- Le marché des lunettes a entraîné la fabrication de lentilles nouvelles et améliorées.
- L’amélioration de la qualité des lentilles a mené à l’invention du microscope, qui nous permet de voir le monde dans une nouvelle optique.
La chaîne reliant la presse à imprimer à la découverte de cellules microscopiques dans notre propre corps n’a rien d’évident, mais, selon M. Johnson, la dernière innovation n’aurait pas eu lieu sans la première.
Les innovations modifient notre façon de voir d’anciennes tâches.
Elles soulèvent aussi de nouvelles questions, comme les suivantes :
Comment utiliser les « nouveautés » efficacement?
Est-ce que les lois suivent les progrès en innovation?
Comment les « nouveautés » influent-elles sur notre façon de faire de l’exercice, de conduire, de communiquer, d’élever nos enfants ou, simplement, de vivre côte à côte?
Nous devons prendre du recul pour voir le tableau d’ensemble, pour envisager son impact social et économique. Ainsi, nous éliminerons les frontières, nous échangerons des connaissances largement et librement, et nous encouragerons les nouvelles générations d’innovateurs.
Et nous apprendrons à collaborer les uns avec les autres.
Notre succès sera assuré par ceux qui constatent des besoins dans nos communautés — technologiques, sociologiques, démographiques ou éducatifs. Nous y répondrons pour créer des sociétés plus fortes, en santé et ouvertes.
Ce rassemblement est unique, car vous êtes plus ou moins en début de carrière. Vous venez également de diverses disciplines : la science, le génie, les sciences sociales, les sciences humaines et le droit.
Vous accomplirez beaucoup, et je suis sûr qu’à la fin de vos carrières, qui seront sans doute brillantes, vous aurez collectivement changé le monde.
Voilà la nature et le rythme du changement.
Les scientifiques et les innovateurs mènent une révolution transformatrice. Vous changez notre monde en posant des questions. Vos réponses, et la manière dont vous arrivez à des solutions, ont le potentiel de rapprocher le monde. La mondialisation durable commence avec la quête de réponses et la certitude qu’il nous faut les chercher ensemble.
Je vous souhaite à tous le plus grand des succès dans la poursuite de votre important dialogue. Je suis impatient de voir vos réalisations.
Merci.
