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Ottawa (Ontario), le lundi 6 mai 2013
Quel plaisir d’être ainsi entre amis qui soutiennent et font connaître la cause de la santé mentale. Je tiens en particulier à féliciter les champions qui se sont consacrés à cette cause. Je vous remercie de vous mettre au service des Canadiennes et des Canadiens. Sachez que servir les autres est une marque d’amour.
David et moi joignons nos voix à la vôtre, car la santé mentale est un enjeu primordial pour la société dans son ensemble. Et la façon dont nous nous en occupons en dit long sur ce que nous sommes, comme Canadiens.
Les Canadiens ne doivent pas se cacher, mais avoir une conversation ouverte et franche sur la santé mentale, car, au Canada, une personne sur cinq éprouve des problèmes de santé mentale chaque année, avec des symptômes allant de légers à graves.
À mon avis, il faut que davantage de personnes en parlent.
Les enjeux liés à la santé mentale posent un défi pour la société tout entière, mais il ne faut jamais oublier les différents visages de la maladie mentale — celui d’un parent, d’un enfant, d’un frère, d’une sœur, d’un être cher. Celui d’une personne que l’on aime.
En mars dernier, mon époux et moi avons eu l’honneur d’assister à la messe inaugurale de Sa Sainteté le pape François, célébrée au Vatican. Nous y avons entendu le message qu’il adressait aux catholiques, mais aussi aux gens de toutes les croyances.
Il nous a priés de faire preuve de sollicitude les uns envers les autres, et tout particulièrement envers les enfants et les personnes âgées, vulnérables ou nécessiteuses, que nous oublions souvent. Il a également insisté sur l’importance de servir les autres, de faire preuve de bonté et d’apporter l’espoir à ceux et celles qui sont désespérés.
Inspirons-nous des paroles de son homélie et soyons plus attentifs à ceux qui souffrent d’une maladie mentale, qui ne sont pas les seuls d’ailleurs à souffrir. L’édification de la nation éclairée et bienveillante à laquelle nous aspirons repose sur une telle compassion.
Au cours de notre mandat, David et moi avons été témoins de l’immense compassion dont nous faisons preuve et de notre capacité phénoménale à innover et à nous engager dans la lutte contre la maladie mentale.
Et la clé de la solution est de mettre à contribution les personnes qui sont aux prises avec la maladie mentale, ce qui suppose toutefois que nous nous débarrassions de nos préjugés. Sinon, ces personnes n’oseront pas se manifester au grand jour de peur d’être jugées.
Quand nous parlons de maladie mentale, un sentiment de honte surgit. Or, il nous revient d’effacer cette honte, d’imprimer un changement en ce sens. Pour ce faire, nous devons tous avoir l’esprit ouvert et comprendre que la maladie mentale est un problème de santé, et non une tare qui doit être cachée.
Au Canada, de nombreux signes nous permettent de croire que les choses sont en train de changer. Nous amorçons un dialogue qui nous sert de tremplin. Pour maintenir notre élan, nous devons sans cesse faire évoluer notre pensée, afin d’aider les gens à s’exprimer, de leur donner une voix.
Les Canadiens ont relevé de nombreux défis tête première. Ils feront la même chose encore une fois.
Lorsque nous visitons des communautés, que nous parlons à des militaires et à leurs familles, que nous voyons des jeunes aux prises avec la maladie mentale, nous voulons qu’ils sachent que nous sommes plus forts unis que divisés, qu’ils peuvent avoir de l’aide, qu’ils peuvent s’en sortir.
L’espoir est permis, car l’aide est là et il y a moyen de se rétablir.
Grâce aux nouvelles connaissances acquises sur le fonctionnement du cerveau, à des médicaments plus efficaces et à la sensibilisation accrue de la société, nous obtenons des résultats plus concluants. Mais nous pouvons faire mieux. Faisons notre part d’efforts, si modeste soit-elle, qu’il s’agisse de nous engager comme bénévoles d’une organisation, de nous renseigner sur les problèmes de santé mentale ou simplement de nouer la conversation avec quelqu’un.
La santé mentale est l’affaire de tous. Alors, travaillons main dans la main afin que nous puissions tous contribuer à la solution, que nous soyons malades ou non. Quiconque a besoin d’aide ne doit pas être négligé.
Dans le discours d’installation qu’il prononçait il y a deux ans et demi de cela, mon époux exhortait la population canadienne à bâtir un pays plus averti et plus bienveillant. Il parle parfois aussi de gens « à l’esprit plus vif et au cœur plus généreux ». Une nation avertie, bienveillante et généreuse, voilà des mots qui résonnent, et voilà qui décrit, selon moi, la nation que nous souhaitons.
