Point des arts sur les arts et la culture

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Point des arts sur les arts et la culture

Rideau Hall, le lundi 21 septembre 2009

Jean-Daniel et moi sommes extrêmement heureux de vous accueillir à Rideau Hall. Être entourés de fidèles amis qui croient en la valeur inestimable de l’art et au pouvoir de l’engagement social à travers les arts et la culture est une véritable joie pour nous. Merci d’avoir accepté notre invitation.

Plusieurs d’entre vous connaissent déjà le format du Point des arts, avec notre philosophie en toute liberté qui permet de stimuler le débat, de favoriser de nouvelles idées et d’assouvir l’appétit insatiable de Jean-Daniel pour les arts et la culture, la libre expression et la pensée créative.

Nous voyons dans cette institution un espace de dialogue, de réflexion et de partage enrichi par une multitude de points de vue.

À celles et ceux qui prennent part à nos échanges pour la première fois, que vous soyez artiste, homme ou femme d’affaires ou mécène, je tiens à dire que votre participation active à notre discussion sera particulièrement bien accueillie.

Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour ouvrir un dialogue national sur diverses initiatives qui permettraient de placer les arts et la culture au cœur du développement communautaire. C’est en fait la suite d’une discussion qui a été entamée lors du forum du Point des arts d’avril 2008 à Banff.

L’art a un pouvoir. Celui d’inspirer, de transformer, de pacifier, de guérir, de réhabiliter.

Et au cours des quatre dernières années, nous avons pu observer ce pouvoir à l’œuvre partout dans nos communautés, notamment chez nos jeunes qui en ont fait un instrument de transformation sociale et de lutte contre l’exclusion.

Et je crois que personne ne peut témoigner de ce pouvoir mieux que les artistes urbains.

À Vancouver comme à Calgary, Winnipeg et Québec, Toronto et Ottawa, Montréal et Iqaluit, partout au pays, les arts urbains – que ce soit le rap, le multimédia, la sculpture, le film, la danse, le théâtre, le hip hop, le graffiti, le spoken word, le slam, la poésie et j’en passe – contribuent à pacifier les tensions, à éloigner les jeunes de la criminalité, à leur redonner le goût de vivre, le goût de rêver, de réinventer leur vie et de repenser le monde dans lequel nous vivons.

D’anciens membres de gangs de rue, que j’ai rencontrés dans des discussions et des dialogues jeunesse partout au pays, m’ont dit sans détour : « Excellence, les arts urbains m’ont sauvé la vie. » Ce même message, je l’ai entendu partout. Et j’ai constaté la force de l’art pour canaliser les pulsions de vie, rétablir ou susciter le dialogue, pacifier des quartiers, explorer des solutions à des défis complexes, établir des passerelles entre les générations, retrouver dignité et beauté dans nos espaces de vie. Les arts sont des outils précieux et inépuisables à cet égard.

De ces rencontres émouvantes est née l’idée de tenir des Forums sur les arts urbains ici, au pays, de même qu’à l’étranger, là où nous effectuons des visites d’État, des visites officielles et de travail. Grâce à ces forums, j’ai vu de mes yeux à quel point le travail et la contribution de nombreux artistes transforme la détresse et l’indifférence en lueur d’espoir et en action.

J’ai donc vu à quel point les arts sont un moyen de faire de nos quartiers, de nos collectivités et de la société en général des milieux de vie sécuritaires, stimulants et plus harmonieux. À quel point ils nous permettent de vivre ensemble et de vivre mieux.

Il faut mettre à profit le pouvoir des arts, et cette capacité qu’ils ont de nous rejoindre dans ce que nous avons de plus humain.

Permettez que je vous présente quelques personnes qui faciliteront la discussion et stimuleront notre réflexion sur le pouvoir des arts et la manière dont ils contribuent au développement de nos communautés.

Notre modérateur, M. John Goldsmith, veillera à limiter nos débordements enthousiastes. Merci, Monsieur Goldsmith.

Mme Louise Sicuro, directrice générale du Secrétariat des Journées de la culture et l’âme dirigeante de cet événement depuis sa fondation en 1997. Avec les Journées de la culture, elle est engagée dans un mouvement populaire visant à valoriser, renforcer et accélérer la démocratisation culturelle au Québec.

Notre conférencier principal, M. William Cleveland, activiste, pédagogue, conférencier et musicien, est un pionnier du mouvement des arts communautaires et l’un de ses documentaristes les plus poétiques.

Il dirige également le Center for the Study of Art and Community à Bainbridge Island, dans l’état de Washington, un centre qui cherche à établir de nouveaux rapports de travail entre les arts et l’ensemble de la communauté, et qui se spécialise dans le développement et l’évaluation de partenariats communautaires axés sur les arts, et dans la formation destinée aux artistes ainsi qu’à leurs partenaires communautaires et institutionnels. Bienvenue monsieur Cleveland.

Et enfin, mais non le moindre, M. Lance Carlson, qui est le président et directeur général de l’Alberta College of Art + Design depuis août 2004. Stratège innovateur, rationnel et réfléchi, penseur conceptuel et critique habile à définir ce qui est vague et intuitif, M. Carlson sait bien ce que signifie extraire l’essentiel et le traduire en cadres de travail clairs au terme d’un raisonnement tempéré par l’intuition – pour reprendre ses propres paroles.

Je voudrais vous remercier, Monsieur Carlson, pour votre contribution inestimable à l’organisation de ce forum et pour avoir rendu possible la présence ici de nombreux participants et participantes du milieu culturel canadien. Chapeau!

Je veux également dire un grand merci à nos formidables collaborateurs à Rideau Hall qui ont rendu possible ce forum, ainsi qu’aux artisans de la présentation de l’exposition DIASPORArt, dont les œuvres que vous pourrez admirer à compter de ce soir sont tirées de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada.

Vous constaterez combien ces œuvres d’artistes de la diaspora, africaine, asiatique, moyen-orientale ou latino-américaine en disent long sur l’identité des artistes pour qui le Canada est une terre d’accueil.

Chers amis, comme je suis impatiente de vous entendre, je formulerai mes commentaires plus tard. Alors sans plus tarder, je cède la parole à Jean-Daniel.

Merci.