Réception culturelle offerte par le gouvernement de l’Ontario

Le 31 mars 2022

Sous réserve de modifications

Bonjour,

C’est un réel plaisir pour moi d’être ici, à Toronto, à l’occasion de ma toute première visite officielle dans la province.

Je tiens à reconnaître que nous sommes sur les terres traditionnelles de nombreux peuples autochtones, notamment les Mississauga, les Anishinabeg, les Haudenosaunee et les Wendat. Ce territoire relève du Traité 13, et je salue en particulier les Mississaugas de Credit.

Cette déclaration de reconnaissance n’est pas une affirmation symbolique, mais plutôt une acceptation de la vérité. Toronto, et en fait toute la province de l’Ontario, a longtemps été le berceau de nombreux membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

La reconnaissance de la vérité nous permet d’avancer d’un pas de plus sur la voie de la réconciliation.

Bien entendu, c’est une avancée, mais ce n’est qu’un pas.

La réconciliation n’est pas un geste ou un projet unique. La réconciliation est un processus évolutif, qui nécessite des efforts quotidiens et permanents. La réconciliation suppose un effort de compréhension et de respect.

Ainsi, j’encourage toutes les personnes présentes dans cette salle à ne pas se contenter d’une seule et unique vérité, mais aussi à aller chercher à connaître celles des communautés autochtones. Et lorsque vous le ferez, poussez plus loin qu’une simple visite. Entamez un dialogue, apprenez à connaître les réalités des gens sur place. Soyez à l’écoute de leurs préoccupations, de leurs souhaits et de leurs aspirations. Apprenez à connaître leurs réalisations et leurs solutions créatives. Et soyez attentifs lorsqu’ils décrivent les effets des changements climatiques, les difficultés d’approvisionnement, les problèmes de santé mentale, les lacunes en matière d’éducation ou le manque de perspectives. Soyez proactifs et œuvrez ensemble pour améliorer les conditions de vie des gens, au lieu de réagir aux manchettes des mois ou des années plus tard.

Ce principe s’applique également aux enjeux mondiaux, comme le conflit déchirant en Ukraine qui a déjà fauché la vie de trop de personnes. Le Canada est solidaire de l’Ukraine et de tous les Canadiens d’origine ukrainienne qui sont inquiets du sort de leurs proches à l’étranger.

Partout dans cette ville et dans la province, on retrouve une diversité de gens qui contribuent à la richesse de notre société. Ces gens parlent des langues différentes et ont des croyances distinctes. Ces gens sont libres d’aimer, d’être aimés et d’assumer identité. Voilà ce qui fait notre richesse. Voilà ce qui fait la richesse du Canada.

Chaque défi qui se présente à nous est porteur d’espoir lorsque nos diverses communautés travaillent ensemble dans un esprit commun.

J’ai grandi avec cette conviction.

Ma mère et ma grand-mère nous ont enseigné, à mes frères et sœurs et à moi, les traditions inuites. Dans notre petite communauté du Nunavik, qu’on appelle encore le nord du Québec, nous comptions les uns sur les autres pour survivre. Nous pratiquions la chasse, la pêche et la cueillette. Nos déplacements se faisaient en attelates de à chiens et en bateau. Et nous parlions l’inuktitut, notre langue.

Il y a un mot dans ma langue maternelle qui a marqué mes jeunes années : ajuinnata. Ce mot comporte différentes significations. Il désigne un serment, une promesse de ne jamais abandonner. L’engagement à agir, peu importe la complexité de la situation.

Dans nos efforts pour améliorer le monde qui nous entoure, que ce soit pour les peuples autochtones ou pour nos différentes communautés, unissons nos efforts dans l’esprit d’ajuinnata. Engageons-nous à faire évoluer les choses, à écouter, à chercher à comprendre les uns les autres. Faisons de notre communauté, de notre ville, de notre province, de notre pays un lieu de fierté. Un lieu propice à l’épanouissement de tous et toutes.

Merci.