Remise des Décorations pour actes de bravoure

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Rideau Hall, le vendredi 22 octobre 2010

 

Bonjour à vous tous, et bienvenue à Rideau Hall!

Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour célébrer la bravoure. Pour célébrer le service à autrui. Pour honorer nos héros.

Chacune de ces belles médailles reflète une histoire extraordinaire. Que ce soit l’histoire d’une vie sauvée, d’une famille préservée, d’une communauté solidifiée. Ou l’histoire d’une peur surmontée, car la bravoure ne signifie pas l’absence de la peur, mais plutôt le fait d’avoir jugé que quelque chose — et quelqu’un — mérite que l’on surmonte sa peur.

En tant que société, nous honorons à juste titre le sacrifice de nos soldats dont la bravoure se manifeste souvent sur le champ de bataille. Mais il est également opportun d’honorer les actes de bravoure accomplis dans la vie courante.

En lisant les récits de bravoure concernant chacune et chacun de vous, j’ai été frappé de constater comment, au cours de journées des plus ordinaires, dans les situations les plus communes, on peut être appelé à démontrer un courage hors du commun. Un canoë sur un lac. La maison d’un voisin. Un trottoir en bordure d’un port. Une motoneige un jour d’hiver. Notre quotidien devient soudainement la scène où se  livre un combat entre la vie et la mort.

On dit qu’une personne se révèle dans l’adversité. C’est sûrement vrai, car c’est dans de telles situations que nous découvrons vraiment ce qui est en nous. En une fraction de seconde, chacune et chacun de vous avez dû prendre une décision — agir ou ne pas agir. Fuir ou aider. Sauver sa peau ou tenter de sauver la vie de quelqu’un. La décision n’a sûrement pas été facile, car vous couriez un risque certain. D’ailleurs, le fait que cette médaille soit parfois décernée à titre posthume montre bien la gravité des situations auxquelles vous avez été confrontés.

Or, malgré les difficultés et les dangers, vous avez choisi de venir en aide à autrui, au péril de votre propre vie. C’est là un exemple qui nous inspire et qui nous pousse à nous dépasser. Même si nous ne serons pas tous appelés à nous précipiter dans un immeuble en feu ou à plonger dans des eaux glacées, nous avons tous, en tant que citoyens, des responsabilités et des devoirs les uns envers les autres. Des responsabilités qui sont le fondement de la vie que nous vivons ensemble. Comme nous le rappelle la poète écossaise Joanna Baillie, « rendre service est la façon de payer notre passage sur cette terre. »

Chacune et chacun de vous avez sans contredit payé votre passage.

Je sais que plusieurs d’entrevous diront que la médaille n’est pas nécessaire, que ce que vous avez fait ne mérite pas une attention particulière, que n’importe qui aurait agi de la même manière dans des circonstances similaires.

Néanmoins, ce que vous avez fait, ce n’est pas n’importe qui qui l’aurait fait, et c’est pourquoi nous vous offrons aujourd’hui les remerciements d’un pays reconnaissant. Nous avons la chance d’avoir de tels héros parmi nous.

Dans sa récente autobiographie, Nelson Mandela, qui s’y connaît un peu en fait de bravoure, écrit ceci : « Savoir qu’au cours de notre vie, nous avons accompli notre devoir et agi en fonction des attentes de nos concitoyens est en soi une expérience valorisante et une grande réalisation. »

Chacune et chacun de vous ici présents comprenez ce que voulait dire Mandela. Vous avez fait votre devoir. Vous avez été à la hauteur de ce que nous attendions de vous et, ce faisant, vous avez changé tant de vies.

John F. Kennedy a un jour décrit le courage comme étant l’ardeur dans l’adversité.

Puissions-nous tous, nous vos concitoyens et concitoyennes, être inspirés par votre ardeur et savoir accomplir notre devoir et nous sacrifier en temps et lieu. Et puissions-nous être assez braves pour suivre votre exemple.

Merci.