Prix du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement de l’histoire canadienne

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Rideau Hall, le vendredi 19 novembre 2010

 

C’est pour moi un grand plaisir de vous accueillir à Rideau Hall, un lieu des plus appropriés pour honorer certains de nos meilleurs enseignants en histoire au Canada.

Gabrielle Léger a dit un jour : « Ce qui est le plus éphémère à Rideau Hall, c’est le gouverneur général; tout le reste est histoire. »

Elle avait bien raison, car l’histoire est omniprésente dans cette résidence. Chaque gouvernement depuis la Confédération a été assermenté ici et, comme nous le rappellent les portraits qui ornent les murs de la Salle de la tente, la fonction de gouverneur a précédé la création même du Canada.

Je ne vous apprends rien de nouveau, évidemment, vous qui êtes nos enseignants les plus innovateurs en histoire du Canada. Nous vous devons beaucoup, parce que l’étude du passé est la clé qui nous permet d’appréhender le présent et de nous orienter vers l’avenir.

Dans mon discours d’installation, j’ai souligné l’importance majeure de l’éducation pour la réalisation de notre vision d’un Canada éclairé et bienveillant.

Nous rêvons d’un pays où tous les Canadiens pourront cultiver pleinement leurs talents, où nos enfants et nos petits-enfants pourront jouir d’une meilleure qualité de vie.

Il est donc essentiel de comprendre à fond  la remarquable histoire de ce pays si nous voulons que l’avenir soit à l’image dont nous rêvons. Pour cela, nous avons besoin de nos enseignants.

J’ai toujours éprouvé une grande admiration pour les pédagogues du Canada. N’est-il pas vrai que quiconque réussit dans la vie peut attribuer son succès aux nombreux enseignants, mentors et instructeurs qui, au fil du temps, l’ont aidé à devenir une meilleure personne.

Nous devons chérir nos enseignants, qui se font un devoir d’inspirer et d’encourager nos enfants et nos jeunes et de les inciter à se dépasser. C’est ainsi que chaque nouvelle génération de citoyens et de penseurs critiques enrichit le Canada. 

Aujourd’hui, nous rendons hommage à nos enseignants en histoire et célébrons le travail exceptionnel qu’ils accomplissent, aussi bien en ce qui a trait à l’histoire populaire qu’à la recherche. Je suis également heureux de reconnaître le talent et l’ardeur au travail d’élèves qui sont tous aussi passionnés d’histoire les uns que les autres.

À l’instar des citoyens d’autres pays, les Canadiens sont le produit de leur histoire. Notre expérience comme promoteurs de la paix, de la tolérance et de l’inclusion, qui remonte à plusieurs siècles, demeure aussi pertinente que jamais.

Comme l’a déjà mentionné mon prédécesseur, Roméo LeBlanc, « Nous sommes peu nombreux dans ce pays à partager le même passé, mais nous partageons tous le même avenir. »

Le passé nous façonne de mille et une manières, que ce soit en influant sur nos valeurs, en guidant notre compréhension des événements, ou en nourrissant nos espoirs et nos peurs. Pour reprendre un thème de l’historienne Margaret MacMillan, je dirais que l’histoire est souvent utilisée, parfois à mauvais escient, et le fait d’en prendre conscience nous permet de saisir le pouvoir que revêt le passé.

Le monde dans lequel nous vivons est souvent turbulent. En tant que pédagogue, je demanderais à mes élèves d’appréhender les événements dans une perspective historique. Le passé peut aider à interpréter le présent; c’est ce qui nous aide à comprendre les événements et à nous rappeler que l’époque où nous vivons est pour le moins complexe.

Les meilleurs de nos enseignants savent que l’histoire fait appel autant au cœur qu’à l’intelligence. Ils comprennent que l’étude du passé n’est pas une science et que l’histoire porte toujours l’empreinte de la culture humaine.

Pendant des milliers d’années, les Autochtones de ce pays ont partagé leurs traditions et leurs cultures par la parole. Ils savaient qu’il était important de transmettre le passé à leurs enfants pour orienter leur futur. Le magnifique inukshuk en pierre érigé à l’entrée du domaine de Rideau Hall en est un rappel éloquent.

Samuel de Champlain, qui fut le premier gouverneur de ce que nous appelons maintenant le Canada, rêvait d’un nouvel ordre fondé sur le respect commun d’histoires, de cultures, de langues et de croyances différentes. J’estime que cette vision est aussi pertinente aujourd’hui qu’il y a quatre cents ans.    

Nous voici rassemblés pour rendre hommage au travail acharné et à la créativité dont vous avez fait preuve en faisant revivre le passé pour nos enfants et nos adolescents. Vous êtes des êtres passionnés, doués d’une imagination débordante. Vous enrichissez l’étude de l’histoire en interprétant et en situant les événements dans le contexte approprié.

Donald Creighton, l’un des historiens canadiens les plus prolifiques, a dit : « L’histoire est le récit d’une épreuve de force entre un personnage et ses circonstances. »

Au nom de tous les Canadiens, je vous remercie pour avoir réussi à relever le défi d’enseigner notre remarquable histoire à la prochaine génération. Vous avez répondu à l’appel du devoir en aidant à édifier un Canada plus éclairé et plus bienveillant. 

Merci.