Dialogue jeunesse en Slovénie

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Dialogue jeunesse sur l’édification de la paix et
les jeunes dans votre collectivité

Ljubljana (Slovénie), le jeudi 22 octobre 2009

Comment allez-vous cet après-midi?

Je suis si heureuse de me joindre à vous à l’occasion du tout premier Dialogue jeunesse que je tiens à Ljubljana.

J’avais planifié de visiter la Slovénie l’année dernière dans le cadre d’une série de visites d’État que j’effectuais en Europe centrale, mais les circonstances ont voulu que je n’y reste que quelques heures, ayant dû retourner au Canada pour résoudre une crise constitutionnelle.

Bien que je n’y aie passé qu’un bref moment, j’ai eu le privilège de rencontrer le président Turk avec lequel j'ai pu engager une discussion valable.

Je peux vous dire aussi que j’ai été tellement fascinée par votre pays alpin que j’ai eu envie d’y revenir pour le découvrir davantage et, bien sûr, pour rencontrer les femmes, les hommes et les jeunes de la Slovénie.

Oui, les jeunes de la Slovénie, votre point de vue m’importe.

À titre de gouverneure générale et commandante en chef du Canada, j’assume les fonctions de chef d’État, et j’entreprends donc souvent des visites d’État et des visites officielles à l’étranger.

Lors de ces périples, je cherche à pratiquer une forme de diplomatie qui inscrit les relations entre les peuples au cœur des affaires internationales.

J’estime que cette approche, que j’appelle « la diplomatie à l’échelle humaine », est primordiale en cette ère de perturbations économiques presque sans précédent qui nous oblige à envisager les relations étrangères sous une forme plus bienveillante et plus humaine.

À trouver également des modes nouveaux et plus efficaces de coopération internationale fondés sur une éthique de partage et de solidarité mondiale.

Et à faire abstraction des frontières que représentent l’ethnicité et la nationalité, en faveur d’une compréhension plus universelle de nos responsabilités de citoyennes et citoyens de nos pays respectifs et du monde.

Oui, les enjeux sont de taille.

La famine dans le monde a pris des proportions telles qu’elle met en péril la vie de millions de gens.

Le changement climatique menace notre survie en tant qu’espèce.

L’extrémisme, qu’il soit ethnique, linguistique ou religieux, continue d’alimenter la haine, les conflits armés et la terreur.

Même dans cette partie du monde, le spectre de la violence et de la haine continue de se manifester, nous obligeant à rester vigilants face à toutes formes de préjugés et de discrimination.

À l’instar d’une grande partie de l’Europe du Sud-Est, le Canada comprend plusieurs groupes ethniques, religieux et culturels.

En fait, au cours des quatre derniers siècles, notre histoire a été façonnée par les rencontres fructueuses de différentes civilisations et de différents peuples.

Il y a eu tout d’abord les populations indigènes qui se sont mélangées aux colons européens.

Peu après, des dizaines d’Africains, transportés de force au Canada comme esclaves, se sont mêlés par alliance aux populations européenne et indigène.

Ensuite, des vagues successives d’immigrants et des réfugiés de tous les coins du globe se sont ajoutés à ce mélange, enrichissant ainsi le pays.

De ces rencontres dynamiques ont surgi une culture et une histoire uniques, dont la diversité constitue l’essence même du peuple canadien.

Cela n’a pas été facile.

Il nous a fallu apprendre à vivre ensemble, le plus harmonieusement possible.

Les injustices commises à l’endroit des peuples indigènes, l’esclavage d’Africains, l’expulsion de colons français, la discrimination envers des immigrants originaires de toutes les régions du monde et bien d’autres problèmes sociaux ont été autant de menaces directes à la cohésion sociale.

Finalement, nous avons découvert qu’il est impossible de bâtir un pays basé sur la division ou la haine.

Il fallait à tout prix que le Canada se construise sur le principe selon lequel il ne peut y avoir d’unité nationale sans que la diversité ne soit reconnue et acceptée.

Car le dialogue respectueux entre des citoyens aussi diversifiés peut aider un peuple à faire abstraction de ses différences et à adopter les valeurs et les aspirations qui lui sont communes.

Le dialogue peut également aider à éviter les écueils du sectarisme, du fascisme et du racisme, qui entraînent si souvent suite des guerres et des génocides.

J’ai toujours dit que les conflits de toutes sortes sont le résultat de conversations qui n’ont jamais été engagées et de rencontres qui n’ont jamais eu lieu.

Vous n’avez qu’à regarder les membres de la délégation qui m’accompagne.

Courtney Bragg, Patsy George, Stephanie Lapointe, Chris Mcdonald, Nelofer Pazira, Louise Sicuro, Kevin Walker, levez-vous, s’il vous plaît.

En dépit de leur diversité, ils mènent des projets remarquables, convaincus de leur capacité d’agir pour le bien de l’ensemble.

Reflet du Canada, ces femmes et ces hommes sont des citoyennes et des citoyens engagés, dont le travail incarne l’esprit même de compassion, de solidarité et d’ouverture dont le monde a tant besoin maintenant.

Aujourd’hui, ces représentants de divers segments de la société civile vont vous faire connaître leurs perspectives sur le rôle critique de l’engagement des jeunes.

Car une multitude de jeunes dans le monde utilisent les arts, les nouvelles technologies de l’information et les sports pour développer de nouvelles approches plus inclusives en vue d’améliorer les milieux de vie, aussi bien localement qu’à l’échelle mondiale.

Je trouve leur vision et leur détermination à la fois inspirantes et indispensables.

C’est donc pour célébrer les répercussions positives de l’engagement des jeunes que je tiens ce Dialogue jeunesse.

Je suis également impatiente de connaître vos points de vue sur la diversité, la participation citoyenne et autres questions connexes en Slovénie.

Est-ce que les jeunes de la Slovénie sont confrontés à l’apathie des citoyens?

Si oui, que faites-vous pour contrecarrer cette indifférence chez les jeunes?

Quelles mesures sont prises pour favoriser les échanges interculturels entre les jeunes?

En terminant, je suis heureuse de vous apprendre que le gouvernement du Canada a signé aujourd’hui un accord de mobilité des jeunes avec le gouvernement de la Slovénie.

Cet accord historique offrira de plus grandes possibilités d’échanges entre jeunes Slovènes et jeunes Canadiens et permettra de renforcer les liens d’amitié qui unissent nos deux formidables pays.

Dans cet esprit de réciprocité, j’aimerais vous remercier de m’avoir accueillie, et je vous invite à faire de cette occasion unique un moment spécial.

J’ai maintenant assez parlé : commençons notre conversation.