Réception d’adieu offerte par les présidents du Sénat et de la Chambre des communes

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Ottawa (Ontario), le jeudi 28 septembre 2017

 

Merci de me recevoir avec autant d’attention et de tenir cette réception d’adieu.

Quel privilège de me trouver ici avec vous.

Mon rôle de gouverneur général consiste à représenter Sa Majesté la Reine qui, en tant que chef d’État du Canada, partage des responsabilités à la fois distinctes et complémentaires qui se rattachent à celles que vous assumez comme membres de la Chambre des communes et du Sénat, afin de garantir un gouvernement responsable pour ce grand pays.

Ensemble, nous formons le Parlement, la plus haute expression des idéaux démocratiques du Canada. Et nous sommes rassemblés ici même sur la Colline du Parlement, le lieu où la démocratie s’exerce et prend forme grâce au travail assidu du gouvernement et de sa loyale opposition.

Le Parlement est le symbole suprême de nos valeurs que sont l’égalité, l’équité et le gouvernement responsable. Il nous rappelle aussi que nous sommes tous régis par le principe de la primauté du droit, c’est-à-dire par la quête inlassable de la justice.

Cette institution est infiniment précieuse.

Mais personne n’a dit que la démocratie parlementaire serait chose facile.

Après tout, notre système de gouvernement a dû être acquis de haute lutte. Il suffit de rappeler que le premier parlement du Canada, établi à Montréal, a été complètement détruit, incendié par des émeutiers le 25 avril 1849 alors même que les députés étaient en session!

Cinq jours plus tard, lorsque mon prédécesseur lord Elgin est allé rencontrer Louis-Hippolyte LaFontaine et Robert Baldwin, qui sont immortalisés par leurs statues ici même sur la Colline, son carrosse a été assailli par des opposants qui lui lançaient des pierres.

N’oublions jamais la lutte que ceux qui nous ont précédés ont dû mener pour préserver l’existence de ce parlement.

L’histoire du monde est remplie d’exemples du fort prix qu’il faut souvent payer pour défendre la démocratie : il y a encore aujourd’hui de nouveaux parlements et assemblées législatives qui luttent pour émerger tandis que d’autres, pourtant déjà établies, doivent s’adapter et évoluer.

Cependant, malgré tous les changements rapides de notre société complexe et mondialisée, le principe fondamental de la démocratie parlementaire demeure aussi important, actuel et vital que jamais.

Ce principe est ancré dans le mot « parlement » lui-même, qui vient du mot « parler ».

Le parlement, c’est là où nous réglons nos problèmes, par la parole plutôt que par la force. C’est pourquoi votre succès en tant que parlementaires est essentiel à l’édification du Canada toujours plus averti et bienveillant et du monde toujours plus équitable et juste dont nous rêvons.

Durant les sept dernières années, mon mandat de gouverneur général m’a fait vivre une expérience d’apprentissage continuelle et stimulante et j’ai pu voir concrètement l’ampleur de votre précieuse contribution au Canada.

J’ai pu acquérir une connaissance intime de votre travail en tant membres du Parlement au moment de présider les cérémonies d’assermentation; d’accorder la sanction royale à des projets de loi; et de vous recevoir lors de rencontres et d’événements à Rideau Hall.

Sharon et moi avons aussi vu bon nombre d’entre vous en action en tant que membres des délégations canadiennes que nous avons formées dans le cadre de visites internationales.

Tout particulièrement, ces visites internationales nous ont offert des occasions de mieux nous connaître. Et j’ai pu voir personnellement que, malgré les différences d’allégeances ou d’opinions politiques qui sont normales et saines dans une démocratie, vous partagez tous le désir d’un meilleur Canada.

Cette institution est vitale, mais bien sûr, la force de tout parlement repose entièrement sur la force de ceux qui le servent. Au bout du compte, ce sont toutes les personnes qui la composent qui sont le socle de cette institution, et c’est pourquoi je vous suis si reconnaissant à tous de votre service et de votre dévouement.

Servir en tant que gouverneur général a été pour moi une responsabilité que j’ai grandement appréciée durant les sept dernières années. Je suis profondément privilégié d’avoir eu l’occasion de redonner à ce pays que j’aime tant.

Si Sharon et moi pouvons vous parler fièrement aujourd’hui de nos réalisations, dans notre quête d’un Canada toujours plus averti et bienveillant, c’est grâce à tous ceux qui nous ont aidés en cours de route, dont beaucoup d’entre vous.

Je vous remercie tous des services importants que vous rendez à ce pays, et d’assumer vos fonctions dans cet esprit de respect et d’inclusion qui est le souffle qui anime les grandes démocraties du monde.

Merci.