L’art est un moyen magnifique de raconter des choses et de faire découvrir l’histoire, la culture et les traditions. Aller à la découverte de l’art nous permet de nous intégrer à une communauté mondiale qui nous offre une multitude de perspectives à explorer.
Rideau Hall a le privilège d’accueillir une série d’œuvres d’art autochtones prêtées par le Centre d’art autochtone. Ces œuvres d’art possèdent toutes une dimension narrative, chaque artiste illustrant, dans une perspective qui lui est propre, la vie, les traditions, la mythologie, les légendes et la faune du monde inuit.
Pour une durée limitée, ces œuvres d’art sont exposées dans la salle de bal et le salon de réception de Rideau Hall, ce site historique situé à quelques minutes des centres-villes d’Ottawa et de Gatineau. L’exposition est l’un des attraits de la visite guidée gratuite de la résidence et sera présentée jusqu’à l’automne 2023.
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Salle de bal
La salle de bal de Rideau Hall est le lieu où les gouverneurs généraux accueillent les dignitaires canadiens ou étrangers et rendent hommage aux Canadiens qui ont réalisé quelque chose d’exceptionnel au bénéfice du pays ou de la collectivité. Les dîners d’État, les cérémonies d’investiture et de nombreuses autres activités officielles ont lieu dans cette salle.
Sur le mur sud de la salle de bal trône un triptyque intitulé Murmur et signé Meryl McMaster. Cette artiste est reconnue pour la façon dont elle conjugue performance et photographie dans ses œuvres. Ses autoportraits performatifs présentent des récits à la fois réels et imaginaires qui la placent dans les royaumes de ses ancêtres.
Murmur [Murmure], 2013
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Meryl McMaster (Ottawa, ON, 1988)
Murmur [Murmure] (2013), impression jet d’encre sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Meryl McMaster
Meryl McMaster est d’ascendance nêhiyaw (crie des plaines de la Nation crie de Red Pheasant), britannique et néerlandaise, et est membre de la Première Nation Siksika. Elle est bien connue pour ses autoportraits grand format qui explorent les questions identitaires sous l’angle de la terre, des origines, de l’histoire et de la culture. L’œuvre Murmur est inspirée du phénomène naturel des nuées d’étourneaux, c’est-à-dire lorsque ces oiseaux volent collectivement comme une seule entité. Dans ce triptyque, l’artiste se trouve au centre d’une nuée de milliers d’étourneaux faits en papier provenant de pages de livres d’histoire de l’Amérique du Nord. Avec cette œuvre, elle cherche à se réapproprier l’histoire et à exprimer son mécontentement à l’égard de la façon dont elle est véhiculée.
Salle de réception
Le salon de réception est une pièce de la villa originale construite par Thomas MacKay en 1838. Aujourd’hui, on y accueille les personnes qui participent à des événements officiels dans la salle de bal. Les cérémonies officielles de moindre envergure ont souvent lieu dans le salon de réception.
Le salon de réception accueille actuellement une exposition d’art inuit composée de dessins et de gravures qui relatent la vie dans l’Arctique, ainsi que les traditions, la mythologie, les légendes et la faune du monde inuit. Chaque œuvre évoque la vulnérabilité de l’environnement et porte des messages sur la dimension sacrée de la terre.
Depuis la fin des années 1940 et plus que jamais aujourd’hui, les artistes inuits – dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, au Nunavik (Nord-du-Québec) et au Nunatsiavut (Terre-Neuve-et-Labrador) – contribuent à la vitalité du marché de l’art par leurs sculptures, leurs dessins, leurs gravures et leurs œuvres réalisées avec d’autres techniques. Leurs créations abordent des questions d’identité et d’esthétique, et évoquent des histoires fascinantes sur les interactions entre les cultures.
Caribou Woman [Femme caribou], 2000
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Arnaquq Ashevak (Keatuk, NU, 1956 – 2009, Iqaluit, NU)
Caribou Woman [Femme caribou] (2000), lithographie sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Arnaquq (Arnaqu) Ashevak était un artiste multidisciplinaire réputé pour ses œuvres tridimensionnelles. Sa gravure Caribou Woman [Femme caribou] représente une transformation dans laquelle le corps d’un animal et celui d’un être humain fusionnent pour former une nouvelle créature. Thèmes importants dans la cosmologie et le chamanisme inuits, les scènes de transformation évoquent les trois mondes qui composent l’univers : le monde des êtres vivants, le monde des morts et le monde des esprits.
At the Fish Weir [Pêche à la fascine], 1999
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Sheojuk Etidlooie (Akkuatuloulavik outpost camp, NU, 1929 – 1999, Cape Dorset, NU)
At the Fish Weir [Pêche à la fascine], 1999, lithographie sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Sheojuk Etidlooie s’est lancée dans les arts à l’âge de 60 ans. Au cours d’une carrière artistique qui n’a duré que sept ans, elle a réalisé un corpus à la fois important et insolite d’œuvres sur papier qui se distinguaient de tout ce qui se produisait à Cape Dorset à cette époque. Les animaux, notamment les chiens, les caribous, les poissons, les phoques et les oiseaux, étaient des thèmes récurrents dans son œuvre. At the Fish Weir dépeint une enceinte installée dans la rivière dans le but de dévier le flux des poissons et de les piéger.
Sans titre, 2016
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Qavavau Manumie (Brandon, MB, 1958)
Sans titre (2016), crayon de couleur et encre sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Qavavau Manumie est né à Brandon, au Manitoba, mais a déménagé très jeune à Cape Dorset, au Nunavut. Dans ses œuvres, il dépeint de manière idiosyncrasique et souvent amusante les légendes et la mythologie inuites, la faune arctique et les facettes contemporaines de la vie des Inuits. Manumie compose avec imagination des scènes où se mêlent la réalité et le fantastique, ce qui est très bien illustré dans Sans titre.
Floe Edge Stories [Sur la lisière de la banquise], 2016
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Tim Pitsiulak (Kimmirut, NU, 1967 – 2016, Iqaluit, NU)
Floe Edge Stories [Sur la lisière de la banquise] (2016), mine de plomb et crayon de couleur sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Pour produire ses dessins et ses gravures, Tim Pitsiulak puisait son inspiration dans les splendeurs naturelles qui jalonnaient ses expéditions de chasse. Dans Floe Edge Stories, il exprime son respect pour la nature et la faune. Faisant appel à des éléments de la mythologie inuite, il a utilisé une technique de dessin texturé pour conférer des formes humaines à la lisière de la banquise arctique, ou « sinaaq » en inuktitut. La lisière de la banquise, aussi appelée « ligne de vie », marque la jonction de la glace côtière et des eaux libres de l’océan Arctique – où se trouve un écosystème riche et prolifique pour les mammifères de l’Arctique.
Winsome Owl [Hibou charmeur], 2013
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Malaija Pootoogook (Iqaluit, NU, 1971 – 2021)
Winsome Owl [Hibou charmeur] (2013), eau-forte et aquatinte sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Née à Iqaluit, Malaija (Malaiya) Pootoogook a été inspirée par l’œuvre de son arrière-grand-mère, Pitseolak Ashoona. Son œuvre se caractérise par des représentations expressives d’oiseaux et de la faune arctique. Initialement fondé sur des silhouettes et un peu de gravure, son style a évolué pour faire place à des coloris vifs, comme on peut voir dans Winsome Owl.
Sedna’s Creation [Le mythe de Sedna], 2019
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Ningiukulu Teevee (Cape Dorset, NU, 1963)
Sedna’s Creation [Le mythe de Sedna] (2019), gravure sur pierre sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de Dorset Fine Arts
Les créations de Ningiukulu Teevee se nourrissent souvent de légendes inuites. Dans Sedna’s Creation, on distingue le moment où les doigts de Sedna, déesse de la mer, se transforment en créatures marines, qui deviendront source d’abondance pour les Inuits. Sedna a également le pouvoir de déclencher de violentes tempêtes ou de calmer la mer. La légende de Sedna est toujours un rappel de la nécessité de chasser de manière responsable et de vivre en équilibre avec la nature.
Man and Wife [Homme et femme], (1979)
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Simon Tookoome (Chantrey Inlet, NU, 1934 – 2010, Baker Lake, NU)
Man and Wife [Homme et femme] (1979), linogravure et pochoir sur papier
Prêt du Centre d’art autochtone, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Reproduit avec la permission de la succession de Simon Tookoome
À différents moments de sa vie, Simon Tookoome a été pêcheur, travailleur de la construction, enseignant, bijoutier, artiste et sculpteur dont les techniques étaient imprégnées du savoir traditionnel inuit. Dans ses dessins, Tookoome cherchait la symétrie et l’harmonie, comme on peut le voir dans Man and Wife, où les personnages sont disposés de manière à créer une composition symétrique très précise.